GAZA MON AMOUR d’Arab et Tarzan Nasser : la critique du film

La tristement célèbre bande de Gaza est un morceau dont tout le monde entend parler à longueur de temps dans les médias pour les problèmes géopolitiques qu’elle pose. On en oublierait presque parfois que ce morceau de terre palestinien n’est pas qu’une zone de conflit, c’est aussi un bout du monde où vivent des hommes et des femmes, avec leurs histoires, leur quotidien et leurs émotions. C’est à elles et eux que les réalisateurs Arab et Tarzan Nasser rendent hommage avec Gaza mon Amour, une comédie romantique dont la subtile douceur qui casse un peu l’image de l’austérité et la gravité supposées du cinéma palestinien.

Avec Gaza mon Amour, le duo fraternel signe un plein de poésie dont le spleen délicieux prend racine entre une mélancolie conséquence d’un quotidien difficile et une drôlerie truculente qui permet aux personnages de garder la tête haute et digne face aux adversités nonsensiques de tous les jours. Sur les traces de deux âmes esseulées qui vont se croiser, l’histoire de Gaza mon Amour est un récit fait de tendresse, de bienveillance, d’amour et d’humour. Mais un récit qui n’occulte pas les problèmes liés à la vie des gazaouis sans pour autant en faire l’argument principal d’un drame plombant. Au contraire ! Gaza mon Amour évoque certes le conflit mais il le fait intelligemment aux entournures de l’histoire, comme ce qu’il est réalité à savoir une toile de fond qui opère autour d’un quotidien. Au centre, le film parle de l’amour chez les personnes âgés, de leur expérience et de leurs espoirs, d’une jeunesse en perte de repères et qui ne croit plus en l’avenir et même de sexualité. Tout cela dans une tourbillon magique autour des difficultés économiques, du traditionalisme, de la pêche et d’une statue antique en érection. Oui, vous avez bien lu. Gaza mon Amour est ainsi, une jolie fable à l’humour décalé qui aborde néanmoins des sujets sérieux mais avec un ton rafraîchissant et de formidables comédiens pour faire vivre tout cela.