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BLACKBIRD de Roger Michell : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Blackbird
Père : Roger Michell
Date de naissance : 2019
Majorité : 23 septembre 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h37 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Susan Sarandon, Kate Winslet, Mia Wasikowska, Sam Neill, Lindsay Duncan…

Signes particuliers : Poignant.

 

 

L’HEURE DU DEPART, LE TEMPS DES ADIEUX

NOTRE AVIS SUR BLACKBIRD

Synopsis : Lily et son mari Paul décident de réunir enfants et petits-enfants pour un week-end dans leur maison de campagne. Trois générations d’une même famille se retrouvent, avec Jennifer, l’aînée, son mari Michael et leur fils de 15 ans, Jonathan, mais aussi Anna, la cadette, venue avec Chris, sa compagne. En fait, cette réunion de famille a un but bien particulier : atteinte d’une maladie dégénérative incurable, Lily refuse de subir une fin de vie avilissante et décide de prendre son destin en main. Mais tout le monde n’accepte pas cette décision. Non-dits et secrets remontent à la surface, mettant à l’épreuve et redessinant tous les liens qui unissent les membres de cette famille, alors que le temps des adieux approche…

 

 

Mis à part le succulent Coup de Foudre à Notting Hill il y a plus de 20 ans et qui demeure encore comme une douce Madeleine au charme romantique pétillant, le réalisateur Roger Michell n’aura jamais vraiment affiché un talent dingue. Témoins, sa flopée de longs-métrages dispensables tels que Dérapages Incontrôlés, Morning Glory ou plus récemment My Cousin Rachel. Avec Blackbird, le cinéaste s’attaquait à un remake d’un film du danois Bill August (Stille hjerte sorti en 2014) dans lequel une famille se réunissait une dernière fois avant que la mère ne se donne la mort pour s’épargner une fin de vie indigne marquée par un cancer en phase terminale. Sujet lourd, drame bouleversant, Hollywood réclamait un casting de choc. Michell a été servi avec rien de moins que Susan Sarandon dirigeant une troupe composée de Sam Neill, Kate Winslet ou encore Mia Wasikowska.

 

L’affaire était casse-gueule pour Roger Michell car toutes les sirènes du bon gros drama pathos ascendant tire-larmes étaient au vert. Blackbird fleurait bon le mille-feuilles lacrymal avec un sujet anxiogène surmonté d’un scénario cafardeux, le tout dirigé par un réalisateur pas réputé pour sa finesse propulsé chef d’orchestre d’une épaisse tartine de grands comédiens prêts à se sublimer dans des scènes à haut capital « empathie tragico-émotionnelle ». Pourtant, sur ce terrain boueux, Michell parvient à rester debout. Presque un miracle. Le cinéaste ne se laisse pas avaler par la lourdeur dramatique de son histoire, il n’en fait ni trop ni pas assez, juste ce qu’il faut pour que son film touche, émeuve puis bouleverse, gardant pour lui une certaine dignité en accord avec celle du personnage dont il narre la triste fin. Servi par une formidable distribution qui évite l’écueil du cabotinage outrancier, Blackbird va au-delà du film de deuil, il s’infiltre dans les arcanes d’une famille pour en extirper les petits travers en profitant d’une situation exceptionnelle où les émotions et ressentis sont décuplés. L’intelligence du film est de donner sa chance à chaque personnage, et même s’ils sont parfois érigés sur des clichés, cette consistance leur permet d’évoluer avec intérêt dans la théâtralité de ce week-end funèbre qui, au passage, défend la liberté de disposer de sa vie et surtout de sa mort. Un sujet d’actualité que Michell traite avec force, conviction et sensibilité même si l’ensemble reste somme toute assez convenu.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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