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AVA de Léa Mysius : la critique du film

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Ava_film_affichenote 3 -5
Carte d’identité :
Nom : Ava
Père : Léa Mysius
Date de naissance : 2017
Majorité : 21 juin 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre
: Drame

Livret de famille : Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano, Tamara Cano…

Signes particuliers : Cette Ava est fascinante.

AVA, LÈVE-TOI ET DANSE AVEC LA VIE

LA CRITIQUE DE AVA

Résumé : Ava, 13 ans, est en vacances au bord de l’océan quand elle apprend qu’elle va perdre la vue plus vite que prévu. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était pour passer le plus bel été de leur vie. Ava affronte le problème à sa manière. Elle vole un grand chien noir qui appartient à un jeune homme en fuite… ava_film_2Ava, l’histoire d’un film étrange, balancé entre plusieurs sentiers empruntés, plusieurs tons embrassés, plusieurs visages arborés. L’histoire d’une chronique douce-amère, d’un spleen tour à tour chaud ou cafardeux. L’histoire d’un récit à la fois crépusculaire et initiatique, sorte de projecteur braqué sur un joyau mélancolique, qui tente de faire taire sa noirceur pour sortir d’une obscurité oppressante, et enfin trouver le moyen de briller. La réalisatrice Léa Mysius dessine le portrait tendre, aigre et douceâtre, d’une adolescente à la fois attachante et distante. Ava a 13 ans. Son été au bord de la mer pourrait être le plus beau de sa vie si… Et les « si » sont nombreux. Si elle n’avait pas ce problème oculaire qui va bientôt lui faire perdre la vue. Si elle n’était pas aussi triste au fond d’elle, gênée par ce vide insondable qui l’habite et cette dureté qu’elle essaie de contenir sans toujours y parvenir. Si elle n’avait pas cette impression d’être une handicapée des sentiments aussi. Ou si elle n’avait pas cette rancœur qui la conduit à ne plus supporter sa mère. Ava est mal dans sa peau, elle traverse sa vie comme un fantôme, elle déambule avec cette éternelle insatisfaction inexplicable qui la poursuit. Ava voudrait vivre, mais elle n’y arrive pas.ava-film

Avec Ava, présenté à Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique, Léa Mysius signe une sorte de poème mélancolique, une balade triste mais néanmoins jamais désespérée. Sa fragile héroïne se cherche et va se confronter à des expériences, parfois radicales, en espérant se trouver. Rappelant par moments le Pierrot le fou de Godard (toutes proportions gardées), Ava réussit à fasciner, en grande partie grâce à son personnage anti-lumineux mais totalement enivrant, campé avec talent par la jeune et énigmatique Noée Abita, qui parvient à hypnotiser l’écran malgré quelques rares fausses notes. On les lui pardonne, d’autant que le reste de la distribution peine vraiment à convaincre, et que l’on préfèrera se focaliser sur l’implication de cette étoile naissante qui envoûte chaque plan. L’ennui, c’est que derrière cette performance révélatrice, derrière de grandes promesses et de belles intentions, et derrière une capacité à capter le spectateur grâce à un pouvoir de séduction indéfinissable, Ava est un peu ennuyeux, Ava n’a pas grand-chose à dire ou plutôt peine à l’exprimer, et Ava se perd dans le dédale narratif qu’il a lui-même créé avant de s’y enfermer. En résulte un film un peu creux, qui doit surtout son existence à son beau personnage, lequel hérite de la lourde charge de tenir l’édifice tout entier sur ses épaules. Un personnage qui tente d’électriser cette balade oscillant entre le naturalisme brûlant et la fantasmagorie symbolique, évoquant des thématiques usitées (l’âge troublé de l’adolescence) avec une maîtrise plus intéressante sur la forme que sur le fond, alors que la sensibilité artistique de son auteur prend le dessus sur l’émotion que tente d’insuffler la magnétique comédienne principale.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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