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A FOND de Nicolas Benamou : la critique du film

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note 0.5.-5
Carte d’identité :
Nom : A Fond
Père : Nicolas Benamou
Date de naissance : 2016
Majorité : 21 décembre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h31 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de famille : José Garcia, André Dussollier, Caroline Vigneaux, Vincent Desagnat, Florence Foresti…

Signes particuliers : Un délire efficace auquel il manque juste du « drôle ». Dommage, c’est censé être une comédie.

LES DEUX PIEDS SUR LA PÉDALE DE FREIN DE L’HUMOUR

LA CRITIQUE DE A FOND

Résumé : Une famille embarque dans son monospace flambant neuf, au petit matin, afin d’éviter les embouteillages pour les vacances d’été. Tom, le père, enclenche son régulateur de vitesse électronique sur 130 km/h. Au moment où une dernière bourde de Ben, le beau-père, pousse Julia, excédée, à demander qu’on fasse demi-tour, Tom s’aperçoit qu’il ne contrôle plus son véhicule. L’électronique de bord ne répond plus, la vitesse est bloquée à 130 km/h. Toutes les manœuvres pour ralentir la voiture emballée restent sans effet. Une voiture folle, six passagers au bord de la crise de nerfs et un embouteillage monstre qui les attend à moins de deux cents kilomètres de là…a_fond_film_2Il y a quelque-chose de vraiment terrible dans la comédie française au cinéma. C’est cette éternelle impression d’écrire la même critique, de film en film, à quelques rares exceptions près. On pourrait presque en venir à se laisser tenter de faire dans le « copier-coller » tant les mots et les reproches sont bien souvent identiques. Alors que l’année 2016 a été marquée par quantité de navets embarrassants (bonjour Adopte un Veuf, Ma Famille t’adore déjà ou plus modérément Radin !), A Fond vient conclure cette dynamique catastrophique en posant la cerise sur le gâteau de la médiocrité. Nouveau film de Nicolas Benamou, le réalisateur des délirants Babysitting, A Fond est une comédie d’action narrant le périple pseudo-taré d’une famille embarquée dans leur nouveau monospace flambant neuf, direction les vacances au soleil. Lorsque le régulateur de vitesse déraille, la « Danjoon Medusa » devient incontrôlable. Bloquée à 130 km sur l’autoroute, la famille fonce vers la catastrophe…a_fond_film_1Et pendant ce temps, À Fond fonce quant à lui, tout droit dans le mur à vitesse maximale, faute d’avoir su bien gérer les rapports de sa boîte à vitesse. Pas assez solide dans l’action (en même temps, le film version « action », ça s’appelle Speed et ça existe déjà), fabuleusement pas drôle dans la comédie, le film de Nicols Benamou se paye une sortie de route légendaire sur l’aire de repos baptisée « navet ». Passé un prologue d’une vingtaine de minutes littéralement gênant de nullité, A Fond se lance enfin dans son concept et le drame continue. Trop hystérique ou pas assez, égrenant un à un des gags que l’on voit venir à des kilomètres sur la monotone autoroute qu’il emprunte, et porté par des comédiens qui cabotinent au-delà du supportable (mention à Dussolier et Garcia), A Fond veut jouer la carte d’une pseudo-folie déjantée mais son efficacité tombe inlassablement à plat tant l’affaire transpire le poussif, la lourdeur et l’artificialité de l’écriture.a_fond_film_3On voudra bien reconnaître au film, quelques petites ambitions qui le séparent modérément de la flopée de comédies françaises sans intérêt qu’il côtoie dans le grand bain de l’insignifiance. Outre son versant comédie, A Fond entendait proposer du spectacle, avec des cascades et une réalisation « nerveuse ». Mais des ambitions, ça n’a jamais fait un film. Et au terme de sa route, le film ne fait pas mieux que nombre de ses voisins du genre. On aura beau dire, mais les américains maîtrisent ce type de cinéma auquel Nicolas Benamou fait référence. Alors que le réalisateur cherche à se frotter au style d’un Todd Phillips (Date Limite), son A Fond coule au fond, car il est justement représentatif de ce cinéma comique français incapable d’aller embrasser une réelle folie complètement barrée et jusqu’au-boutiste. Trop sage, calibré pour faire marrer le public de TF1 un dimanche soir en s’armant de gags d’une lourdeur à faire passer Gérard Depardieu pour un mannequin anorexique, A Fond ère sur le bitume comme un lapin pris dans les phares d’une bagnole, et se crashe. Tout compte fait, on se demande si le mieux n’aurait pas été de descendre en marche.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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