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LE DISCOURS de Laurent Tirard : la critique du film [DVD]

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Carte d’identité :

Nom : Le Discours
Père : Laurent Tirard
Date de naissance : 2020
Majorité : 13 octobre 2021
Type : sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : France
Taille : 1h28 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de Famille : Benjamin Lavernhe, Sara Giraudeau, Kyan Khojandi, Julia Piaton, François Morel, Guilaine Londez…

Signes particuliers : Une adaptation réussie d’un roman pas évident à porter à l’écran.

 

 

LES TOURMENTS D’UN MISANTHROPE

NOTRE AVIS SUR LE DISCOURS

Synopsis : Adrien est coincé. Coincé à un dîner de famille où papa ressort la même anecdote que d’habitude, maman ressert le sempiternel gigot et Sophie, sa soeur, écoute son futur mari comme s’il était Einstein. Alors il attend. Il attend que Sonia réponde à son sms, et mette fin à la « pause » qu’elle lui fait subir depuis un mois. Mais elle ne répond pas. Et pour couronner le tout, voilà que Ludo, son futur beau-frère, lui demande de faire un discours au mariage… Oh putain, il ne l’avait pas vu venir, celle-là ! L’angoisse d’Adrien vire à la panique. Mais si ce discours était finalement la meilleure chose qui puisse lui arriver ?

 

 

Malgré les réticences de son auteur Fabrice Caro qui le considérait comme inadaptable, Laurent Tirard (Un Homme à la Hauteur, Le Retour du Héros) était convaincu de pouvoir porter à l’écran le roman Le Discours dont il est tombé instantanément amoureux à sa lecture. Avouons que le pari n’était pas simple, l’histoire est concentrée sur un repas et tout se passe dans la tête du personnage central, un trentenaire récemment largué par sa petite-amie qui a voulu faire une « pause ». Après un mois d’attente, Adrien décide d’envoyer un sms à Sonia. Il attend la réponse et ne pense qu’à ça alors qu’il est coincé en plein dans un de ces repas de famille interminable où l’on ressasse les mêmes anecdotes pendant que maman sert son éternel gigot. Alors que la famille piaille, Adrien tourne en rond dans sa tête et pense à voix basse à tout ce qu’il aimerait dire à voix haute.

De cette histoire, Laurent Tirard érige un film très théâtral qui laisse la part belle au d’ordinaire sous-exploité Benjamin Lavernhe, formidable comédien de la Comédie-Française capable de briller dans l’humour autant que dans l’émotion quand un bon rôle lui tend les bras. C’est le cas ici avec ce personnage d’Adrien, aussi agaçant que délicieusement misanthrope. Le roman, Tirard a forcément dû le remanier pour en lui donner un aspect cinématographique. Se priver (à contrecoeur) de certains passages, le réagencer pour lui donner une écriture plus vivante, le dynamiser pour en casser le statisme mono-introspectif. Dans la transposition, Le Discours perd certaines de ses qualités. Mais les dégâts redoutés sont finalement limités grâce à l’inspiration de Tirard et surtout grâce au numéro d’excellence du sociétaire de la Comédie-Française. Dans le rôle, l’irrésistible Lavernhe brille et donne beaucoup de consistance à son personnage pourtant hautement casse-gueule.

Drôlissime et enlevé malgré quelques petits creux en cours de chemin, Le Discours séduit par sa capacité à faire rire autant que déployer un portrait familial à la justesse savoureusement cynique tout en s’octroyant un propos sur la pression sociale. On passe un bon moment devant ce qui ressemble à un one-man-show sur scène filmé avec inspiration et ciselé au cordeau à la force d’une écriture et d’une mise en scène minutieuses. Le film n’est pas toujours aussi acide qu’espéré mais il procure néanmoins un plaisir certain.

 

LE DVD DE LE DISCOURS

Pas grand chose à dire sur la galette DVD du film proposée par Le Pacte. On pouvait s’attendre à plein de choses, une interview de Tirard expliquant son travail d’adaptation, un making of revenant notamment sur un tournage pas évident (huis-clos, quelques scènes ayant réclamé d’incroyables prouesse des comédiens), un entretien avec Benjamin Lavernhe qui porte à bout de bras son personnage autocentré… Mais rien. L’édition DVD se contente d’aligner le film, son teaser et sa bande-annonce. Bien maigre et fort décevant.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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