Mondociné

CONCRETE UTOPIA de Eom Tae-hwa : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs

 

Nom : Konkeuriteu yutopia
Père : Eom Tae-hwa
Date de naissance : Prochainement
Type : à définir
Nationalité : Corée du Sud
Taille : 2h09 / Poids : NC
Genre : Catastrophe, Thriller, Drame

Livret de Famille : Seo-Joon ParkLee Byung-HunBo-Young Park

Signes particuliers : ENORME !

Synopsis : Séoul est frappée par un puissant tremblement de terre qui détruit toute la ville, à l’exception du palais impérial Hwang Gung. Les survivants se tournent vers un officier et une infirmière pour tenter de surmonter la longue crise qui les attend…

ILS SONT GENIAUX CES COREENS !

NOTRE AVIS SUR CONCRETE UTOPIA

Encore et toujours eux. La vitalité du cinéma coréen n’est plus à prouver tant elle dure depuis suffisamment longtemps pour que l’on ait eu le temps d’intégrer que le pays du matin calme a probablement l’une des meilleures productions au monde. Films d’auteur ou blockbusters spectaculaires, drames psychologiques ou thrillers tendus, le cinéma sud-coréen est régulièrement pourvoyeur de pépites redonnant foi en les rêves de créativité. Nouveau témoin de sa forme olympique, Concrete Utopia, un drame post-apocalyptique teinté de thriller catastrophe. Au lendemain d’un terrible tremblement de terre qui a littéralement détruit le pays, les habitants d’un immeuble de Séoul qui a miraculeusement tenu debout, s’organisent pour élaborer un modèle de société provisoire. Avec comme credo, eux d’abord, l’extérieur se demerde. Et forcément, on vous le donne en mille, ça va déraper.
Quand le fond se conjugue à la forme et vice versa, cela nous donne les meilleures péloches de cinéma qui soit. Concrete Utopia en est l’énième démonstration. Un peu à la manière d’un Snowpiercer, le film de Eom Tae-hwa est une allégorie sociale qui prend racine dans un thriller particulièrement bluffant et intense. D’un côté, il y a le spectacle ordonné derrière cette scène de destruction massive introductrice, qui n’a rien à envier aux 2012 et consorts tant son efficacité n’a d’égale que la réussite de ses effets spéciaux. Sa courte durée (même si on la redécouvre par intermittence sous d’autres points de vue) est le seul regret pour les fans de cinéma catastrophe que nous sommes. Frustration quand tu nous tiens. Derrière elle, c’est un thriller haletant voire viscéral qui s’orchestre en bonne marche organisée. Survivre, telle est désormais la seule préoccupation. Mais là où Eom Tae-hwa aurait pu se contenter d’un simple survival en terrain désormais hostile avec tous les marqueurs classiques voire usités du genre, le cinéaste a 1001 idées pour constamment relancer et alimenter le suspens de son long-métrage virant au thriller hard-boiled. Et ses idées, c’est le fond qui les lui fournies.

Quand une société s’effondre, du chaos l’homme veut essayer de rebâtir un monde meilleur, plus juste, plus cohérent, plus solide. Utopie. La réalité est plus amère, plus cynique. L’histoire n’est qu’une boucle où l’humanité reproduit inlassablement les mêmes erreurs. Parce que l’homme est un loup pour l’homme. Parce qu’il est égoïste, parce qu’il n’est au fond qu’un animal qui, désespéré, va chercher sa survie à tout prix. La démonstration idéologique n’a rien de nouveau en soi (la série Walking Dead en a fait son fond de commerce par exemple, et tant d’autres avant elle comme le classique Sa Majesté des Mouches). Mais Eom Tae-hwa ficelle tout ça avec une virtuosité qui laisse sans voix. Concrete Utopia traverse avec aisance ses concepts, ses thématiques et ses axes dramaturgiques. La survie dans un monde ravagé, la tentative de s’organiser, l’égoïsme des priviligiés peu enclins à paratger leur psueod-confort par peur de le perdre, le modèle de société utopique qui va vite virer à l’autocratie puis à la tyranie totalitariste, la bataille contre l’extérieur qui miroite les avantages de ces habitants épargnés puis la bataille contre les dissensions en interne… Concrete Utopia s’érige autant en thriller haletant à la tension monstre (et monstrueuse) qu’en dystopie éminément politique sur la nature humaine. Du sacré spectacle qui a oublié d’être bête, on en redemande. Et ça tombe bien puisqu’il est existe une « fausse suite » avec Badland Hunters où l’excellent Lee Byung-hun cède sa place au nom moins excellent Ma Dong-seok pour une proposition radicalement différente sur le même sujet. 

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux