Carte d’identité :
Nom : Wulu
Père : Douada Coulibaly
Date de naissance : 2015
Majorité : 14 juin 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France, Sénégal
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller
Livret de famille : Ibrahim Koma, Inna Modja, Quim Gutiérrez…
Signes particuliers : Primé dans de nombreux festivals, Wulu mérite le détour.
DROGUE, SOCIÉTÉ ET POLITIQUE
LA CRITIQUE DE WULU
Résumé : Ladji a 20 ans. Il travaille dur comme apprenti-chauffeur à Bamako. Lorsqu’on lui refuse une promotion qu’il estime avoir largement méritée, il décide de contacter Driss, un dealer de drogue, qui lui doit une faveur. Avec deux compères, Ladji plonge dans l’univers du trafic de cocaïne…
Pour son premier long-métrage, le réalisateur Douada Coulibaly nous plonge dans un Mali de 2012 politiquement troublé. Avec Wulu, drame teinté d’un parfum de thriller à l’américaine, il nous attache à Ladji, jeune homme fatigué de subir la misère qui règne sur Bamako, où il travaille dur comme apprenti-chauffeur. C’est lorsqu’on lui refuse une promotion qui aurait été salvatrice, qu’il décide de s’en aller trouver Driss, un trafiquant de drogue qui lui doit une faveur. Driss va plonger dans l’univers du crime afin de s’en sortir.
En guise d’introduction, Wulu nous rappelle les différents rites initiatiques de la culture locale qui accompagnent la vie d’un homme. Le dernier est le wulu-chien, dont le but est de définir la place d’un homme dans la société. A partir de cette idée, Douada Coulibaly va dérouler son histoire, ni plus ni moins qu’une allégorie sociétale montrant comme un jeune malien va s’affranchir de la morale pour briser des conventions sociales indéboulonnables et embrasser une vie plus séduisante malgré son danger. Et au-delà du portrait personnel, le néo-cinéaste va surtout élever son film au rang de regard pertinent sur la récente histoire malienne, montrant comment le trafic de drogue a participé à l’effondrement du gouvernement il y a cinq ans, et participe encore au financement du djihadisme sur fond de corruption tragiquement orchestrée. Si l’on relèvera quelques carences typiques d’un premier film, notamment des maladresses d’écriture qui rendent la démonstration très appuyée, Wulu a du mérite, et sans faire preuve d’un génie absolu, il parvient à frapper fort à son modeste niveau, mettant la néo-jeunesse malienne face à ses responsabilités tout en comprenant sa colère face à l’injustice. Intelligent dans son approche, haletant sur la forme tout en conservant une facture intimiste qui lui sied bien, Wulu est une première œuvre séduisante, plein de rage et d’émotion, qui conjugue le conte dramatique et le thriller avec une efficacité travaillée sur les fondations d’une fable engagée.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux