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WARFARE de Ray Mendoza et Alex Garland : la critique du film [Prime Video]

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Spectateurs

Nom : Warfare
Pères : Ray Mendoza, Alex Garland
Date de naissance : 15 juin 2025
Type : Dispo sur Prime Video
Nationalité : USA
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre : Guerre, Thriller

Livret de Famille : D’Pharaoh Woon-A-TaiCharles MeltonJoseph Quinn, Will Poulter…

Signes particuliers : Un thriller de guerre surprenant et audacieux.

Synopsis : Le récit authentique et poignant d’une mission de surveillance menée par une unité de Navy SEALs qui a tourné au drame. Warfare capte l’intensité du combat de façon inédite et offre un tableau saisissant de vérité de la fraternité, du sacrifice et de la survie.

EN IMMERSION

NOTRE AVIS SUR WARFARE

Décidément, Alex Garland fait beaucoup parler de lui ces jours-ci. Entre la sortie en salle de 28 ans plus tard (dont il est scénariste) et la mise en ligne sur Prime Video de ce Warfare qu’il a coréalisé, le metteur en scène de Civil War est sur tous les écrans. Et justement puisque l’on évoque Civil War, c’est à nouveau de film de guerre dont il est question aujourd’hui, sauf que l’histoire n’est pas fictive cette fois. Signé à quatre mains avec Ray Mendoza (un ancien Navy SEAL qui avait officié comme conseiller militaire sur Civil War), Warfare retrace en temps réel la véritable histoire d’un peloton de Navy SEAL en mission de surveillance dans un quartier de Ramadi en Irak. Des mouvements suspects dans la rue laissent entendre que quelque chose se prépare…
Si l’on ne s’exprimait qu’en onomatopées, on pourrait dire de Warfare que c’est un film évolutif qui passe du « Hein ?! » au « Waouh ! ». Mieux vaut ça que l’inverse au passage. Il faut bien avouer que les premières dizaines de minutes ont de quoi surprendre et laisser fortement perplexe. Un groupe de militaires dans un appartement qui observent dehors. C’est tout ce que donne à voir le film, très statique, peu monté, peu bavard, sans péripéties ni narrativité. Alex Garland et Ray Mendoza filment l’attente, les minutes qui passent, les points radio, le viseur d’un sniper qui scrute les allers et venues dans la rue. Le temps est long, il fait chaud, l’ennui est sur un fil tout juste rattrapé par l’extrême concentration, il ne se passe pas grand-chose. Ce n’est progressivement que l’on commence à entrevoir le génie de la chose, le génie d’un pari très audacieux de filmer en temps réel et à l’économie pour mieux restituer en immersion, un enchaînement de petits événements presque anodins qui ne le sont pas. « Individu mâle, t-shirt blanc entre dans un bâtiment ». « »Véhicule Opel Bleue à 13 heures ». « T-shirt blanc ressort et remonte la rue ». « Homme au téléphone regarde dans notre direction ». « Groupe de cinq individus approche ». Petit à petit, toutes ces observations s’emboîtent et le stress d’une situation suffocante se met doucement en place, avec minutie, avec réalisme. Warfare prend son temps (réel) pour installer l’affrontement qui va se jouer entre soldats yankees et djihadistes irakiens. Et à plus de mi-chemin, la bascule. Le premier coup de feu part, la tension cède place à l’action. Mais même dans sa « deuxième partie », Warfare conserve ce qui fait sa force et son audace, rester en temps réel, rendre compte de la sensation que cinq petites minutes peuvent être très longues quand on attend de l’aide et qu’il n’y a rien à faire.

Si le coup de militaires piégés a souvent été joué au cinéma, Ray Mendoza et Alex Garland prennent à revers les codes habituels pour signer un film qui vise plus l’immersion tendue que l’action spectaculaire. En cela, Warfare est plus proche d’un Good Kill que d’un La Chute du Faucon Noir ou Du Sang et des Larmes. A savoir, un film dont la puissance oppressante se joue non pas dans l’épique impactant mais plutôt dans l’intensité de l’attente, horrible, interminable, angoissante. Warfare est un énorme pari artistique, qui demande juste au spectateur de lui laisser de démontrer sa réussite et d’accepter la dynamique de son postulat osé visant le réalisme absolu en minimisant les effets de cinéma pour mieux privilégier l’authenticité. Et alors que l’on ne sait rien d’eux, d’où ils viennent ni qui ils sont, c’est impressionnant de voir comment Mendoza et Garland parviennent à nous attacher aux quelques membres de ce peloton réduit avec qui l’on va partager une heure et demi en enfer.

Par Nicolas Rieux

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