Nom : Mercato
Père : Tristan Séguéla
Date de naissance : 19 février 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h00 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller
Livret de famille : Jamel Debbouze, Monia Chokri, Hakim Jemili…
Signes particuliers : Pas mal.
Synopsis : Mercato nous plonge dans les coulisses du football d’aujourd’hui, industrie planétaire où les intérêts se chiffrent en milliards. Driss, agent de joueurs, a sept jours pour sauver sa peau avant la fin du mercato…
L’ENFER DU MERCATO
NOTRE AVIS SUR MERCATO
Après la série Tapie, le réalisateur Tristan Séguéla (Docteur ?) reste dans l’univers du foot avec Mercato, un thriller dramatique porté par Jamel Debbouze sur une semaine de la vie d’un agent pendant un mercato très agité où il a huit jours pour réaliser un gros coup et sauver ses miches menacées par des voyous à qui il doit de l’argent. Coécrit avec Olivier Demangel, son collaborateur sur Tapie justement, Mercato se présente comme un compte à rebours rythmant en parallèle, une intrigue de polar sous tension conjuguée à une plongée voulue réaliste dans l’univers des agents de footballeurs entre course à la découverte de jeunes talents, soif du gros coup et de la grosse commission qui va avec, et manipulations en tout genre pour parvenir à ses fins.
C’est une immersion haletante dans les arcanes du football moderne que nous donne à voir Tristan Séguéla avec son Mercato, film plutôt efficace et surtout bien documenté sur son sujet, reprenant des éléments réels et bien connus des footeux pour dessiner son univers (l’affaire Pogba, les ponts d’or de l’Arabie Saoudite, les cas Ronaldo ou Vinicius Jr). Emmené par un Jamel Debbouze impeccable, Mercato s’aventure en profondeur dans un monde de requins où tous les coups sont permis pour parvenir à ses fins. Trahisons, mensonges, manipulations, le film dresse un portrait cruel de l’univers des agents de foot, souvent perçus comme des parasites avides de fric à faire sur le dos des autres mais néanmoins indispensables au fonctionnement de l’écosystème football. Car s’ils sont d’abord des négociateurs cupides et cyniques, ils sont aussi des assistants, des nounous, des pères ou mères de substitution, des confidents, des psys… À travers la trajectoire palpitante d’un agent de calibre moyen qui voudrait revenir sur le devant de la scène, Mercato tiendra surtout en haleine les amateurs de foot, et dans une moindre mesure les autres grâce à son intrigue de thriller additionnelle rajoutée pour ouvrir le film à un plus large public. Et si son utilité est incontestable pour générer un peu d’enjeux fédérateurs compréhensibles par tous, elle est aussi sa faiblesse, sa partie la moins crédible et la plus poussive. Elle pousse parfois le film à dézonner de ce qu’il a de plus passionnant à raconter, ce portrait de marchands d’humains (eux diront de talent) semblable à de la traite humaine moderne. Si Mercato est globalement plutôt réussi, on regrettera ainsi qu’il n’aille pas toujours au bout de ses idées. Pas seulement dans son final qui laisse sur sa faim, mais aussi de manière générale où il parait trop souvent conditionné à son obligation d’asseoir son sujet sur une mécanique de scénario au suspens artificiel et très écrit. Mais malgré ses imperfections (et quelques choix de casting discutables comme Hakim Jemili en footballeur pro), l’ensemble est assez solide pour tenir la route.