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MÉDECIN DE NUIT d’Elie Wajeman : la critique du film

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Carte d’identité :

Nom : Médecin de Nuit
Père : Elie Wajeman
Date de naissance : 2020
Majorité : 16 juin 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h22 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Vincent Macaigne, Sara Giraudeau, Pio Marmai…

Signes particuliers : Pas inintéressant… et peu intéressant à la fois. Étrange.

 

NOTRE AVIS SUR MÉDECIN DE NUIT

BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN

Synopsis : Mikaël est médecin de nuit. Il soigne des patients de quartiers difficiles, mais aussi ceux que personne ne veut voir : les toxicomanes. Tiraillé entre sa femme et sa maîtresse, entraîné par son cousin pharmacien dans un dangereux trafic de fausses ordonnances de Subutex, sa vie est un chaos. Mikaël n’a plus le choix : cette nuit, il doit reprendre son destin en main…

 

Vincent Macaigne à contre-emploi ? C’est que l’on airait pu dire si le film avait quelques années. Mais aujourd’hui, bien heureux sera celui qui pourra dire précisément quel est l’emploi de Vincent Macaigne… Longtemps désigné « clown triste » ou plutôt « mélancolique amusant » pour avoir souvent interprété ce type de rôle au cinéma, Vincent Macaigne semble s’échapper depuis quelques temps de cet enfermement réducteur, révélant progressivement une palette jusqu’ici un brin cachée par une répétition de rôles similaires. D’autant que l’artiste multi-talent est loin de se résumer à cela comme en atteste ses mises en scène barrées au théâtre. Bref, avec Médecin de Nuit, Macaigne affirme encore un peu plus sa volonté de se diversifier, de montrer autre chose. Loin des oripeaux de la comédie, le troisième long-métrage d’Elie Wajeman est un film noir, un drame social, un polar tragique, quelque chose dans cet esprit là, une œuvre un peu à la croisée de ces quelques définitions catalogueuses. Macaigne y incarne un médecin de nuit désabusé qui traîne son spleen dans les quartiers difficiles de la capitale où il croise notamment toxicos, putes et autres. Ces personnes que personne ne veut voir ou recevoir mais qui existent bel et bien. Une nuit va faire basculer sa vie. Une nuit où ses petits trafics de médocs pour aider un cousin en galère vont faire tout exploser, sa vie de merde, le déclin de son couple, son quotidien devenu insupportable…

Il y a du bon dans Médecin de Nuit, des thèmes esquissés, un acteur qui dégage quelque chose de puissant, un ton sombre suivi par une imagerie poisseuse, un rythme à la fois lancinant et dégageant un sentiment d’urgence, un jeu avec certains codes du film noir des années 70 (Wajeman cite en référence Mean Street et les films de la Nouvelle Vague américaine). Il y a aussi ce refus de s’aliéner à un genre spécifique, cette volonté de naviguer entre les eaux comme son anti-héros navigue entre sa vie déliquescente. Malheureusement, ces bonnes choses peinent à se sublimer. En cause, l’impression de voir du déjà-vu (mainte et mainte fois), l’impression de suivre quelque chose de très écrit voire très sur-écrit, l’impression de voir passer des thèmes sans jamais qu’ils ne soient creusés. Si les petites 75 minutes de ce Médecin de Nuit ne sont jamais ennuyeuses, le film ne peut échapper à un sentiment de déception, de frustration plutôt, comme si son incomplétude le rendait parfois un peu vide parce qu’il ne cristallise pas bien ce qu’il veut raconter, montrer, porter à l’écran.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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