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L’APPEL DE LA FORÊT de Chris Sanders : la critique du film

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Nom : The Call of the Wild
Père : Chris Sanders
Date de naissance : 2019
Majorité : 19 février 2020
Type : sortie en salles / VOD
Nationalité : France
Taille : 1h31 / Poids : NC
Genre : Aventure

Livret de famille : Harrison Ford, Omar Sy, Dan Stevens…

Signes particuliers : Visuellement pas beau, narrativement limité… ça fait beaucoup.

L’AVENTURE ÉPIQUE D’UN TOUTOU NUMÉRIQUE (et ça rime en plus)

NOTRE AVIS SUR L’APPEL DE LA FORÊT

Synopsis : La paisible vie domestique de Buck, un chien au grand cœur, bascule lorsqu’il est brusquement arraché à sa maison en Californie et se retrouve enrôlé comme chien de traîneau dans les étendues sauvages du Yukon canadien pendant la ruée vers l’or des années 1890. Buck va devoir s’adapter et lutter pour survivre, jusqu’à finalement trouver sa véritable place dans le monde en devenant son propre maître…

Tiens, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas réveillé les grands classiques de Jack London au cinéma. A l’écran, l’univers de l’auteur américain s’est souvent résumé à de (très très nombreuses) adaptations de Croc-Blanc ou de L’Appel de la Forêt. Dommage car son œuvre regorge d’autres choses intéressantes comme Martin Eden, (brillamment) adapté l’an passé par l’italien Pietro Marcello. Bref, en cette année 2020, la roulette est tombée sur… L’Appel de la Forêt donc, standard de la littérature suivant l’histoire d’un chien domestique arraché à sa vie tranquille et envoyé dans le Yukon canadien où il sera utilisé comme chien de traîneau pendant la ruée vers l’or. De grands paysages, un gentil toutou attachant, une aventure hors du commun… Mais dites-moi pas que c’est pas vrai, mais c’est qu’il y a tout pour faire un Disney là-dedans, non ? Bingo. Réalisé par Chris Sanders (Dragons) selon un mélange de motion capture et de prises de vues réelles, L’Appel de la Forêt met en scène un bon gros chienchien numérique entouré du vétéran Harrison Ford et du frenchie Omar Sy tous lancés dans une belle aventures en CGI.

Il fallait bien une idée histoire de « justifier » dans le plan média une nouvelle et énième adaptation de L’Appel de la Forêt. Trouvé ! Et si on racontait l’histoire non pas du point de vue des humains comme ça a souvent été le cas précédemment, mais plutôt du point de vue du chien… qui deviendrait ainsi le vrai héros du film (comme ça, les enfants adorent et on peut même vendre des peluches) ! En voilà une bonne idée, comme ça on va avoir bien droit à de longues séquences sans dialogues avec juste l’œil vitro-numérico-humide du toutou pour capter un semblant d’émotion.

On blague mais à peine car les ennuis de cet Appel de la Forêt sont pour moitié à aller chercher dans son esthétique visuelle à la limite du mauvais goût rétro. L’autre moitié étant dans un scénario qui édulcore considérablement l’œuvre de Jack London pour en faire un spectacle semi-tartignole bien gorgé de moralisme simpliste sur l’importance de la nature vs la méchanceté de l’espèce humaine… mais chez qui il y a quand même de gens bienveillants. Disney oblige. En voulant transformer le matériau originel de London en un spectacle large-public, Chris Sanders passe à la trappe la cruauté du roman pour n’en garder que les grandes lignes de son aventure afin de se soumettre aux lois du divertissement familial. Ok soit, pourquoi pas. Mais le cinéaste se contente d’illustrer mollement les contours de l’histoire sans jamais y apporter un quelconque supplément d’âme, livrant ce qui ressemble davantage à un « produit efficace » qu’à une œuvre ayant un tant soit peu d’ambition et de respect pour elle-même. En même temps, une grande aventure pleine de souffle épique racontée en même pas 1h30, on aurait dû se méfier. Bref, on se retrouve ainsi avec un récit dénaturé et sans réelle saveur, mis en image avec des injections de SFX des lèvres aux doigts de pieds. C’est l’autre problème évoqué de L’Appel de la Forêt version 2020, ce trop-plein vomitif de numérique dégoulinant (et très visible) qui décrédibilise constamment le moindre plan. D’un chien conceptualisé avec une motion capture qui semble dater de l’époque de grand-mère (et encore) à des paysages qui puent le faux resplendissant à des kilomètres, le film de Chris Sanders se prive de toute immersion entraînante et pire, de toute émotion naturelle par son allure… anti-naturelle.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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