Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Nous Trois ou Rien
Père : Kheiron
Date de naissance : 2013
Majorité : 04 novembre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h42 / Poids : 7 M€
Genre : Comédie dramatique
Livret de famille : Kheiron (Hibat), Leïla Bekhti (Fereshteh), Gérard Darmon (le père), Zabou Breitman (la mère), Alexandre Astier (le Shah), Kyan Khojandi (barbe), Arsène Mosca (le chef de la prison), Jonathan Cohen (Chokri), Eriq Ebouaney (Adama), Carole Franck (Catherine), Camélia Jordana (Maryam), Michel Vuillermoz (le maire Bioton), Khereddine Ennasri (Aziz), Sofia Lesaffre (la fille qui a honte)…
Signes particuliers : Notre coup de coeur du mois !
KHEIRON SINON RIEN !
LA CRITIQUE
Résumé : D’un petit village du sud de l’Iran aux cités parisiennes, Kheiron nous raconte le destin hors du commun de ses parents Hibat et Fereshteh, éternels optimistes, dans une comédie aux airs de conte universel qui évoque l’amour familial, le don de soi et surtout l’idéal d’un vivre-ensemble.L’INTRO :
Que pouvait-on attendre d’un premier film personnel réalisé par un « jeune comique de scène » qui a déjà montré quelques furtifs talents d’acteur encore très anecdotiques ? À la fois tout et rien. Ce genre de saut dans le vide sans parachute s’est souvent soldé par des crashs spectaculaires, plus rarement, par de belles envolées merveilleuses. Restait à savoir de quel côté de la balance allait pencher Kheiron, ancien du Jamel Comedy Club, qui aura fait marrer pas mal de téléspectateurs dans le programme court culte de Canal+ Bref, où il incarnait le personnage secondaire du pote obsédé. Accompagné d’un joli casting composé de Leïla Bekhti, Zabou Breitman ou encore Gérard Darmon, tous rangés derrière la joyeuse trogne d’un Kheiron à la fois acteur principal, réalisateur et scénariste, l’apprenti-cinéaste nous conte ni plus ni moins que l’histoire de ses propres parents, la jeunesse de son père en Iran, ses années de lutte politique contre le régime du Shah, ses sept et demi ans de prison qui en ont fait un symbole de la résistance, sa rencontre avec sa mère, l’exil en France, l’intégration dans cette nouvelle patrie, l’apprentissage de cette nouvelle culture… Une véritable fresque qui aurait pu vite se transformer en premier exercice nombriliste si seulement…L’AVIS :
Si seulement Nous 3 ou Rien n’était pas si beau ! Plus qu’un coup de cœur, le premier film de Kheiron est un coup de foudre. La rencontre entre le public et un conteur né, qui narre son odyssée familiale avec le talent d’un Marcel Pagnol des temps modernes. A la fois beau, tendre, hilarant, émouvant, plein de poésie et de justesse, Nous 3 ou Rien n’est pas un film, c’est un cadeau offert par un Kheiron qui livre une comédie dramatique familiale brillante d’humanité, de douceur, de subtilité et d’élégance. Avec une adresse insoupçonnable dans l’art de raconter une histoire (en l’occurrence vraie) et de virevolter comme un cerf-volant entre les tons, le jeune néo-cinéaste nous décoche une flèche en plein cœur, nous fait passer des éclats de rire aux larmes teintées d’émotion, nous fait vibrer avec le partage de ce vécu incroyable et intense. A la fois comédie truculente, film politique ou drame enrichissant, Nous 3 ou Rien est un modèle d’équilibre, un modèle d’écriture, un modèle de générosité et malgré l’inexpérience de son auteur, un modèle de mise en scène traînant dans son sillage, fraîcheur et créativité, au diapason de l’interprétation de l’ensemble de ses comédiens, tous parfaits dans ces rôles si magnifiquement croqués par ce maestro de Kheiron. Comme quoi, on peut faire rire avec des sujets graves, comme quoi on peut émouvoir sans tirer fort sur la corde du pathos. Comme quoi, on peut faire des films magnifiques et porteurs de belles valeurs sans verser dans le réactionnaire poussiéreux. Nous 3 Sinon Rien est un pur régal, le genre de film dont on ressort grandi et plein d’espoir pour le genre humain. A n’en pas douter, l’une des plus belles surprises cinématographiques de l’année, c’est en tout cas un film à voir absolument. Vous ne le regretterez pas, c’est promis.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux