Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Hunger Games – Mockingjay : Part 2
Père : Francis Lawrence
Date de naissance : 2015
Majorité : 18 novembre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h17 / Poids : 250 M$
Genre : SF, Dystopie
Livret de famille : Jennifer Lawrence (Katniss), Josh Hutcherson (Peeta), Liam Hemsworth (Gale), Woody Harrelson (Haymitch), Julianne Moore (Alma Coin), Elizabeth Banks (Effie), Natalie Dormer (Cressida), Philip Seymour Hoffman (Plutarch), Jeffrey Wright (Beetee), Sam Clafin (Finnick), Jena Malone (Johanna), Mahershala Ali (Boggs), Elden Henson (Pollux), Stanley Tucci (Ceasar), Donald Sutherland (Snow), Willow Shields (Prim), Wes Chatham (Castor), Evan Ross (Messalla), Robert Knepper (Antonius)…
Signes particuliers : C’est l’heure du clap de fin pour la saga Hunger Games. Après la préparation, le temps de l’affrontement est venu pour Katniss et les siens.
LES ADIEUX AU GEAI MOQUEUR
LA CRITIQUE
Résumé : Alors que Panem est ravagé par une guerre désormais totale, Katniss et le Président Snow vont s’affronter pour la dernière fois. Katniss et ses plus proches amis – Gale, Finnick, et Peeta – sont envoyés en mission pour le District 13 : ils vont risquer leur vie pour tenter d’assassiner le Président Snow, qui s’est juré de détruire Katniss. Les pièges mortels, les ennemis et les choix déchirants qui attendent Katniss seront des épreuves bien pires que tout ce qu’elle a déjà pu affronter dans l’arène… L’INTRO :
Voilà, on y est. Après quatre années intensives, l’heure du clap de fin a sonné pour l’une des plus célèbres sagas du moment. Les aventures du Geai Moqueur Katniss Everdeen prennent fin aujourd’hui avec le quatrième et ultime chapitre de la franchise Hunger Games, adaptée des romans de Suzanne Collins. Restait à espérer que ces adieux soient à la hauteur des films précédents. Tourné d’une traite par Francis Lawrence, les deux derniers volets de la saga, scindés en deux parties, ne sont en réalité qu’un seul et même long film dessinant l’épilogue de cette rébellion à grand échelle contre le pouvoir en place au Capitole, incarné par le Président Snow. On était resté l’an passé en suspens sur le sort de la bande à Jennifer Lawrence, réfugiée dans le District 13 et préparant sa lutte armée. Alors que l’entière nation de Panem est ravagée par la guerre, l’heure de croiser le fer est venue. Jennifer Lawrence s’apprête à tâter du tir à l’arc une dernière fois, entouré de ses proches, fidèles et alliés, Gale, Peeta, Finnick, Boggs, Haymitch, Plutarch, la Présidente Coin, Beetee, Johanna, Cressida et les autres, tous incarnés par Liam Hemsworth, Josh Hutcherson, Woody Harrelson, Natalie Dormer, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman (dont ce sera l’ultime apparition), Jeffrey Wright, Sam Clafin, Jena Malone, Mahershala Ali, Elden Henson… Dans toute guerre, il y a un vainqueur et un vaincu, dans toute guerre, il y a des pertes, des sacrifices et des larmes. Dans toute guerre, il y a un vent de tragédie dans l’air.L’AVIS :
Alors, les adieux ont-ils été aussi épiques qu’attendus ? La découverte de cette seconde partie du chapitre final impose d’emblée un nouveau regard sur le volet précédent. Certains lui avaient reproché sa lenteur et son manque d’action. Pourtant brillant d’intelligence, La Révolte Partie 1 n’était pas à prendre comme un film autosuffisant, mais bel et bien comme un diptyque fonctionnant ensemble, l’un servant l’autre et vice versa dans un tout complet et homogène. Maintenant qu’ils sont enfin réunis, ces deux moitiés charnelles dessinent le tableau d’ensemble de toute la saga. Et il est toujours aussi fascinant Forcément, Hunger Games La Révolte Partie 2 se devait de présenter plus de rythme, plus d’action, plus de souffle épique, mais si possible sans céder à l’overdose. Bonne nouvelle, Hunger Games 4 (comme on peut l’appeler trivialement) a pour lui cette clairvoyance de conserver son sens de l’équilibre supérieur qui aura fait jusque là toute la qualité de la saga, de garder sa ligne de conduite refusant le nivellement du blockbuster par le bas, tout en déclenchant de temps en temps, avec dosage et pertinence, des scènes d’action ultra-spectaculaires qui, de part leur nombre plus réduit qu’à l’accoutumée dans ce genre de franchise, ont d’autant plus d’impact dans leur effet impressionnant.Toujours inspiré dans les grandes lignes de la saga Star Wars quand on y prête attention (décidément, on en revient toujours et éternellement au monument de George Lucas), ce qui a fait et fera toujours la différence entre la saga dystopique des Hunger Games et ses petites rivales insignifiantes (les Divergent et autre Le Labyrinthe), c’est la richesse des thématiques et la pertinence de l’univers en présence, doublant le spectacle proposé, d’une vraie réflexion sur le totalitarisme, la manipulation des masses, les mécanismes d’une révolution et d’une conduite révolutionnaire. Des thématiques brillamment déployées dans le deuxième et surtout dans le troisième opus, qui trouvent dans ce dernier acte, un prolongement parfait à travers un film qui questionne l’aboutissement final d’un idéal de renversement d’une tyrannie et les dangers dans la préparation et la gestion de l’après. À plus forte aujourd’hui, alors que l’on voit des tas de pays à travers le monde, mener des combats pour renverser des régimes sans se préoccuper des risques encourus pour l’avenir, fonçant tête baissée dans une luette aveuglée au risque de voir naître pire derrière. Hunger Games 4 achève de développer son propos tout en injectant de nouvelles idées fascinantes et formidables de crédibilité supérieure dominant le simple entertainement. Les cyniques ne manqueront pas de brandir l’argument de la simplicité de la chose, et certes, dans le fond, Hunger Games illustre de manière assez simple ses idées. Mais cette simplicité a l’avantage de les rendre accessibles au plus grand nombre, y compris le jeune public qui, rappelons le, est l’une des cibles premières de la franchise. Divertir tout en distillant un portrait politique compréhensible de tous et ne réclamant pas un bagage pointu, finalement, n’est-ce pas déjà là une marque d’ambition louable ? C’est en tout cas déjà bien plus que nombre des superproductions actuelles récoltant les suffrages du public adolescent, qui ne témoignent pas une seule seconde de cet effort d’essayer d’aller un peu plus loin que le simple spectacle bas du front.Hunger Games, c’est l’histoire d’une adolescente plongée dans le tourbillon d’une révolution qu’elle a initié malgré elle. C’est là, l’une des autres spécificités qui rend la saga (et les romans avant elle) différente. Car elle ne s’attache pas à une protagoniste traditionnelle et clichée, portant en elle cette classique fibre héroïque que l’on a trop souvent vue au cinéma ou dans la littérature. Katniss Everdeen est avant toute chose, d’une nature plus égoïste, non pas par méchanceté, mais parce qu’elle est une adolescente, avec un regard d’adolescente. Ses préoccupations et motivations profondes sont avant tout, personnelles et non généralistes. Mais les évènements, les coups durs tragiques, les drames et les nœuds romanesques qui vont jalonner son chemin, vont lui apporter une maturité qui fera de son parcours initiatique, une odyssée évoluant de manière passionnante. Toujours porté par une Jennifer Lawrence phénoménale, qui a cette capacité de transcender n’importe quel blockbuster par son charisme et son talent, soutenu par une bande originale magnifique, et par un grand soin accordé à l’efficacité de la mise en scène et à son esthétique (la photographie est encore une fois somptueuse), Hunger Games 4 est un chapitre final aux allures d’apothéose de l’essence d’une saga qui avait commencé par un solide divertissement, avant de bifurquer vers une grande fresque aboutie, teintée d’un esprit politique sans cesse pertinent et crédible. Si la 3D déçoit un peu, bien qu’elle apporte un soupçon de profondeur notamment dans les scènes au sein du Capitole, ses adieux ont bel et bien le souffle que l’on en attendait. Il aurait pu être plus démonstratif, il se contente d’habiter en fond un ultime blockbuster de grande qualité, riche en suspens, agrémenté de séquences visuellement saisissantes (les pièges tendus pour contraindre l’avancée des rebelles, les mutants agressifs lâchés). Encore du bel ouvrage pour conclure la saga, seulement entaché par un final à rallonge. Francis Lawrence a voulu coller aux romans, mais il aura visiblement eu maille à partir avec ses propres au revoir, tirant en longueur et enchaînant les séquences « finales » qui s’éternisent.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
J. Lawrence est vraiment bien dans son rôle . J’adore cette saga.