Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Bu Er Shen Tan
Père : Tsz Ming Wong
Date de naissance : 2014
Majorité : 24 avril 2015
Type : Sortie DVD & Blu-ray
Nationalité : Chine
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Comédie policière, Action
Livret de famille : Jet Li (Huang Feihong), Zhang Wen (Wang Bu’er), Shishi Liu (Liu Jinshui), Michelle Chen (Angela), Collin Chou (Chen Hu), Lik-Sun Fong (l’oncle de Jinshui), Stephen Fung (Liu Jun), Raymond Lam (Gao Min), Lam Suet (chauffeur de taxi), Yan Lui (Dai Yiyi)…
Signes particuliers : Une comédie complètement déjantée, réservée aux amateurs des délires à la Stephen Chow.
LA SOURIRE DE LA MORT VOUS VA SI BIEN
LA CRITIQUE
Résumé : Quand une série de meurtres étranges éclate à Hong Kong, deux policiers sont affectés à l’enquête : le jeune Wang et le vétéran Huang. Ce dernier, malgré son air effacé, est un véritable maître d’arts martiaux. A plusieurs reprises, il sort Wang des situations difficiles dans lesquelles il s’est retrouvé à cause de son imprudence. Pour confondre le tueur, Wang va devoir s’infiltrer dans son entourage.L’INTRO :
Entre son titre qui en appelle à quelques bons souvenirs old school du cinéma d’action HK des années 80 et 90, son affiche tout en regard badass qui laisse soupçonner un polar sombre et violent, son histoire criminelle de tueur en série traqué par la police, et la présence d’un Jet Li essentiellement connu pour ses aptitudes martiales à se bastonner sans ménagement dans des séries B qui dépotent, Badge of Fury nous orientait dans une direction… pour mieux nous surprendre derrière. Contrairement à ce que l’on pourrait penser de premier abord, ce premier long-métrage du chanteur-acteur chinois Tsz Ming Wong ressemble bien plus à un gros délire pondu sous fumette de substances illicites à la Kung Fu Hustle, qu’à un thriller radical à la New Police Story. Une marrade étonnante qui embarque dans son délire, un casting truffé de noms intéressants, le drolatique Zhang Wen (Journey to the West de Stephen Chow), la mignonne et rigolote Michelle Chen, la bombe atomique Shishi Liu (Scarlet Heart), mais aussi Collin Chou (Flashpoint), Wu Jing (S.P.L), Bruce Leung (Kung Fu Hustle), ou encore une bardée de caméo allant de Lam Suet à la star de la Shaw Brothers Leung Kar-Yan, en passant par tout un tas d’amis chanteur(se)s de Cantopop venus faire un coucou, comme Stephy Tang, Axel Fong, Kevin Cheng etc…L’AVIS :
Attention, parodie en approche ! Comme si le Alain Chabat chinois rencontrait Tex Avery dans un mélange croisé de Stephen Chow et de Benny Hill (oui, ça fait bizarre dit comme ça), Badge of Fury est une sorte de mélange portnawak naviguant entre la comédie déjantée, le film policier à enquête et l’actionner aux combats spectaculaires, au passage chorégraphiés par le grand Corey Yuen. Une série de meurtres où les victimes sont retrouvées avec un sourire béat sur la figure, un espèce de visage démoniaque qui se dessine dans les nuages, une femme fatale à tomber et aux courbes venues d’une autre planète, des prétendants qui tombent comme des mouches, une romance ridicule, un duo de flic semi-amoureux mais complètement abruti, un ancien policier désabusé (Jet Li)… Badge of Fury plonge clairement dans le gros n’importe quoi foutraque, au départ un poil rebutant, avant que le charme n’opère, une fois que l’on a réussit à se mettre au diapason de cette couillonnade nonsensique qui ne se prend pas au sérieux et qui décuple son grotesque fermement assumé au fil des minutes, repoussant sans arrêt les limites de l’ubuesque délirant.Décalé à souhait, truffé de bruitages nanardeux et de scènes résolument cartoonesques, volontairement improbable et flirtant sans cesse à la lisière du risible recherché, la comédie de Tsz Ming Wong surprend dans un premier temps, avant de faire adhérer à sa cause les fans de la première de Stephen Chow (Shaolin Soccer, Kung Fu Hustle) sur les plates bandes duquel elle marche sans vergogne. Caméo en pagaille, CGI volontairement foireux, clins d’œil permanents (à l’aura vieillissante de Jet Li, à ses années Il était une fois en Chine via une furtive référence musicale, au téléchargement illégal de ses films comme Le Maître d’Armes ou Dragon Gate, à Infernal Affairs qui « n’est que du cinéma pas réaliste », à Jackie Chan et notamment New Police Story, à Bruce Lee …), ce spectacle qui pourra passer pour tristement navrant et pathétiques pour les non-initiés, deviendra vite une petite pépite hilarante pour les passionnés de cinéma asiatique, hongkongais en particulier.Si Badge of Fury n’affiche pas la maîtrise du roi du genre Stephen Chow, si tous les gags recherchés ne fonctionnent pas et si l’ensemble est davantage brouillon et bancal, notamment dans l’entremêlement des genres (car en marge de la comédie, BoF se veut aussi un film d’action de bastons qui dépotent), cette folie abandonnée au troisième degré reste fort sympathique, bien que réservé à un public-cible bien spécifique. Une chose est sûre, pour ceux ui viendrait y chercher un bon polar d’action sombre et réaliste, passez votre chemin, les intentions sont ici toutes autres.
LA TEST DVD
Ce qu’il y a de bien avec les comédies chinoises, c’est qu’il n’y a pas besoin de s’embêter la vie très longtemps avec les suppléments, ils sont souvent intégrés au générique de fin. On pense tout spécialement au traditionnel bêtisier de tournage (cher aux films de Jackie Chan), qui vient conclure l’affaire et témoigner de l’ambiance ultra-détendue qui régnait sur le plateau. On le retrouve ici sur Badge of Fury, et il est au moins aussi drôle que le film (à condition d’apprécier le film, cela va sans dire).
En revanche, cette édition pondue par Seven Sept sera notre coup de gueule du mois, voire de l’année. Et on vise en particulier les pistes sons proposées par l’éditeur, non seulement passablement énervantes, mais de surcroit reposant sur des choix complètement incompréhensibles et ahurissants. Amateurs de films asiatiques et de versions originales, vous pourrez vous fourrer le doigt dans l’oeil avec le DVD (ou le Blu-ray) de Badge of Fury puisque les deux seuls choix qui s’offriront à vous, seront la VF ou… une version en anglais sous-titrée en français ! Point de VO et il faudra vraiment nous expliquer l’intérêt de mettre une version sous-titrée si c’est pour ne pas avoir recours à la version originale. Un choix éditorial qui gâche totalement le plaisir en plus d’agacer et de faire saigner constamment les oreilles des puristes, ou tout simplement des cinéphiles.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux