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THE CONJURING de James Wan : la critique du film

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Spectateurs

the-conjuring-posterCarte d’identité :
Nom : The Conjuring
Père : James Wan
Livret de famille : Patrick Wilson,, Vera Farmiga, Lili Taylor, Ron Livingstone, Shanley Caswell, Hayley McFarland, Joey King, Mackenzie Foy…
Date de naissance : 2013
Majorité au : 21 août 2013 (en salles) / 21 décembre 2013 (DVD Warner Home Video)
Nationalité : USA
Taille/Poids : 1h52 – 13 millions $

Signes particuliers : Un classique instantané de l’épouvante, chef d’oeuvre terrifiant concocté par James Wan qui marie à merveille terreur à l’ancienne et meilleur des idées modernes du genre, assaisonnés avec son talent dément et sa créativité folle. Un monument de peur.

 

 

40 ANS APRÈS L’EXORCISTE…

Résumé : L’histoire vraie d’Ed et Lorraine Warren, un célèbre couple d’enquêteurs paranormaux, venus en aide à la pauvre famille Perron, à Harrisville dans le Rhode Island. Ces derniers, avec leurs cinq filles, viennent d’emménager dans une maison à la campagne qui va devenir leur pire cauchemar…

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L’INTRO :

« La réalité dépasse souvent la fiction ». L’adage est bien connu et c’est souvent pour cette raison que le cinéma pioche autant dans les faits divers ou les histoires entendues ou lues à droite à gauche pour développer les plus incroyables scénarios. Et c’est une nouvelle fois de cette démarche qu’est né The Conjuring : Les Dossiers Warren, nouveau et sixième long-métrage du petit génie James Wan, créateur de la saga Saw et réalisateur de son premier et meilleur volet, également derrière des séries B plébiscitées comme Dead Silence, Death Sentence ou Insidious. Wan avait déjà lointainement entendu parler du travail du couple Ed et Lorraine Warren, deux éminents démonologistes, sans aucun doute les plus célèbres au monde pour les plus de 4000 affaires qu’ils ont traités au cours de leur carrière dont celle d’Amityville, le plus médiatisée de toutes. Experts à la notoriété mondiale et détectives dédiés au paranormal, leurs dossiers pourraient constituer une base phénoménale pour le cinéma de genre en cela qu’ils recensent les cas les plus mystérieux de ces 50 dernières années. On connaît par cœur l’histoire de la maison hantée d’Amityville et pourtant, cette histoire étrange est loin d’être la plus terrible à laquelle le couple a pu être confronté. Si aujourd’hui Ed Warren est décédé (en 2006), Lorraine, elle, est toujours vivante et James Wan a décidé de porter à l’écran une affaire en particulier dont se sont chargés ses précurseurs de l’anormal, celle de la maison des Perron à Harrisville, un charmant couple au cinq magnifiques fillettes, confronté à un cauchemar dépassant tout ce que l’on peut imaginer…

THE CONJURING
L’AVIS :

On va être très clair à propos de ce qui est considéré comme l’un des films d’horreur les plus attendus du moment : rangez vos Paranormal Activity et consorts, mettez même de côté les meilleurs films de genre de ces dernières années et faites de la place, James Wan déboule furieusement avec The Conjuring : Les Dossiers Warren et 40 ans après le fondateur L’Exorciste de William Friedkin, le cinéaste talentueux s’apprête à écrire une nouvelle page du cinéma d’horreur, un futur classique instantané qui n’a nullement usurpé l’excellente réputation qui l’a précédée.

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Direction les années 70 (plus précisément 1971 soit trois ans avant l’affaire Amityville) dans le charmant petit village d’Harrisville dans le Rhode Island. Une maison récemment achetée par une grande famille et très rapidement, des phénomènes étranges qui se produisent. Côté casting, James Wan collabore à nouveau avec Patrick Wilson (après Insidious) qu’il associe à Vera Farmiga pour camper le couple des Warren. La famille Perron, les victimes, seront quant à eux caractérisés à l’écran par Ron Livingstone et Lili Taylor (qui pourra ainsi faire oublier sa désastreuse expérience dans le genre avec Hantise en 1999) pour les parents et une brochette de jeunes actrices toutes plus mignonnes les unes que les autres. Le cinéaste s’est attaché, en rencontrant le plus de protagonistes impliqués à l’époque, à retranscrire fidèlement ce qu’il s’est passé dans cette ferme maudite, assaillie par un démon de la pire espèce, chose confirmée par les enfants des Perron et par Lorraine Warren elle-même. Plutôt que virer du côté d’un nanardesque The Rite, Wan a voulu saisir l’essence même de cette expérience diabolique en cernant à la fois la peur et la psychologie de ces victimes des forces occultes. Le résultat est brillant.

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Les ingrédients sont simples, James Wan convoque le meilleur de la terreur à l’ancienne, le meilleur des idées modernes et relève tout ça avec sa folle créativité et son talent inouï. Après des années de films s’acharnant à singer le classique L’Exorciste sans jamais en retrouver la formule, le jeune réalisateur frappe un très grand coup en mélangeant les idées avec une maîtrise totalement hallucinante. Passe en revue, le style des années 70 (il y a de L’Exorciste, du Amityville, de La Grande Menace là-dedans), un peu de celui des années 80 et des emprunts intelligemment utilisés à certains films plus récents comme Les Autres d’Amenabar ou le recours très partiel au found footage. Et The Conjuring d’être une oeuvre étourdissante de réussite. On sait où on est, on connaît l’univers par cœur comme on connaîtrait toutes les composantes d’un bon slasher très classique mais respectueux de son registre. Et bien que le film n’invente rien sur le fond à prendre racine dans les meilleures pellicules du genre, pourtant, ce roller coaster est un monument de terreur pure à en appeler à l’aide sa propre mère pour que ça cesse !

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Avec une construction d’une intelligence redoutable théorisant et résumant le fonctionnement du genre diégétiquement (un peu comme l’avait Wes Craven avec Scream) en expliquant malicieusement son déroulement généralement fondé sur trois actes distincts, James Wan calque son film sur une mécanique montant crescendo dans l’angoisse la plus terrifiante qui soit. L’infestation, l’oppression, la possession. Trois chapitres qui vont servir d’articulation à cette virée dingue aux confins de la trouille ultime. Tellement flippant que la censure américaine a même refusé un classement « R » (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés, accordé par exemple à un Evil Dead le remake) pour lui infliger le terrible et redouté NC-17 soit interdit aux moins de 17 ans tout court, accompagnés ou pas ! Dur mais quelque part un gage de qualité alléchant. Car oui, The Conjuring est bel et bien, avec une maigre poignée d’autres comme The Descent ou Grave Encounters, le film le plus angoissant de ces dernières années.

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James Wan accouche d’un véritable et authentique chef d’œuvre du genre, à la fois redoutable, respectueux, efficace, malin et inspiré. A la façon d’un Ti West, le cinéaste joue sur les codes rétro et old school mais qu’il combine brillamment avec un flot de scènes de terreur permanent assurant à son métrage une dynamique ébouriffante jouant avec nos nerfs avec jubilation. Plus il progresse, plus The Conjuring agrippe, assoie son emprise au rythme de séquences de plus en plus effrayantes menant non pas vers un simple film d’horreur mais une aubaine relevant du très grand cinéma d’épouvante avec un immense « E ». Alors un conseil, on vous encourage vivement à prévoir une séance de kiné post-projection pour vous remettre de vos multiples contorsions et rétractions dans tous les sens voire une de dentiste pour atténuer la douleur de vos dents qui auront trop claqué car The Conjuring est bel et bien le must estampillé « chair de poule » que l’on l’attendait, un film de genre comme on en a que trop peu souvent à vous ronger les ongles jusqu’au sang, mêlant exorcisme et phénomènes flippants autour de vrais personnages qui ne servent pas seulement de faire-valoir. Des défauts ? Il faut aller les chercher très loin car même ses petites touches d’humour fonctionnent ! On pourra éventuellement redire sur une fin qui retombe un peu rapidement (mais qui en même temps colle à la « réalité » de ce qui se serait passé) mais voilà, que représentent deux petites minutes dans 1h50 de pur bonheur pour amateurs de sensations fortes ?

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James Wan, au même titre que Ti West, sauveur du cinéma d’horreur moderne ? C’est chose admise. The Conjuring : Les Dossiers Warren est un thriller surnaturel  à couper le souffle, entrant directement au panthéon des meilleures œuvres du genre en balayant 95% de la production actuelle. Définitivement, un chapitre marquant l’histoire de l’horreur au cinéma et un chef d’œuvre. Lancement en France le 21 août 2013. D’ici, on espère que la bande-annonce alléchante et les fabuleuses notes postées sur des sites références comme IMDb ou Rotten Tomatoes cultiveront votre attente…

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

2 thoughts on “THE CONJURING de James Wan : la critique du film

    1. Thibault : on te confirme, il l’est ! Plein d’avant-premières sont prévues lundi si tu peux ! Sinon, dès mercredi !!

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