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RETOUR À LA FAC – critique (comédie)

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Retour-ea-la-fac-Mondo-mètre :
note 6.5
Carte d’identité :
Nom : OLD SCHOOL
Pères : Todd Phillips
Livret de famille : Luke Wilson (Mitch), Will Ferrell (Frank), Vince Vaughn (Bernard), Juliette Lewis (Heidi), Ellen Pompeo (Nicole), Jeremy Piven (Pritchard), Leah Remini (Lara), Sean William Scott (Peppers), Elisha Cuthbert (Darcy), Craig Kilborn (Mark), Todd Phillips (un membre du gang bang), Terry O’Quinn (Springbrook), Perrey Reeves (Marisa)…
Date de naissance : 2003
Majorité au : 13 août 2003 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 1h31
Poids : 24 millions $

Signes particuliers (+) : Une très sympathique comédie américaine alliant légèreté, futilité divertissante et hilarité générale. Les débuts de la recette « Todd Phillips » qui fera par la suite des merveilles avec Very Bad Trip. Avec un casting impressionnant réunissant de nombreux talents de l’humour et emmené par un succulent trio, Retour à la Fac est simple, régressif et efficace. Basique, clichée mais drôle. Que demande le peuple !

Signes particuliers (-) : Pas de génie dans ce qui ne restera pas comme une immense comédie brillante et intelligente.

 

PLUS C’EST CON, PLUS C’EST BON !

Résumé : Trois amis d’enfance à la peine dans leur vie montent une fraternité sur le campus voisin pour retrouver un peu de leur jeunesse délirante. Mitch vient d’apprendre que sa femme organisait des partouzes dans son dos, Bernard n’en peux plus de sa routine familiale et Frank, ex-gros fêtard, vient de se marier et vit mal les règles du mariage…

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En France, on se plaint régulièrement du nombre sur-exagéré de comédies produites, à croire que l’on ne sait faire que ça (ce qui n’est presque pas faux). Mais attention, il ne faut pas croire, le modèle américain n’est pas mieux. Sauf qu’avec en moyenne plus de 800 films sortis chaque année (817 en 2011), cela se voit moins et le nombre de comédies se fond dans une plus grande diversité de genres affichée. Autre point fort, il faut reconnaître au système américain, un sens de l’écriture, du timing des gags, du rythme, qui n’a d’égale que la franchise des produits livrés, assumant à 100% leur légèreté voire futilité, là où l’industrie française n’a de cesse d’essayer de placer des soi-disant « discours » ou « messages » ridicules dans des longs-métrages où ils n’ont pas lieu d’être. Plus clairement, le cinéma américain a ce mérite de savoir dire ouvertement qu’un film est léger, potache, régressif, ce que le cinéma français refuse de faire, se cachant derrière une forme de prétention affichée tendant à dire que l’on doit quand même préserver notre « exception culturelle » et notre « auteurisme », que le cinéma n’est pas qu’une « industrie » etc.  Sauf que voilà, selon une récente étude BFM Business, 86% de nos films serait déficitaires en salles. Bravo. Et voilà pourquoi un Luc Besson est autant décrié. Car il est l’un des rares à essayer de proposer un cinéma pop-corn peut-être très limité dans le fond mais (même s’il n’y arrive pas toujours ou jamais) d’être résolument fun. Tout ça pour dire qu’une mauvaise comédie se retrouve à avoir presque 90% de chances d’être meilleure qu’une moyenne comédie française. Un comble.

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Ce qui nous amène à Retour à la Fac, grosse comédie efficace du désormais célèbre Todd Phillips qui, avec Judd Apatow, s’est imposé comme l’un des piliers de la comédie légère américaine. Cet artiste du genre qui s’est illustré avec des succès comme Very Bad Trip ou Date Limite, ElishaCuthbert-OldSchool-PlasMa-04a commencé sa carrière de réalisateur en 2000 avec le très sympa Road Trip. Des débuts plus qu’encourageants qui allaient se confirmer de film en film avec notamment en 2003, Old School, son second long-métrage emmené par un casting d’enfer peuplé de talents comiques puisque l’on y retrouve d’abord un trio en or composé de Luke Wilson, Will Ferrel, Vince Vaughn puis derrière, une belle brochette de second rôle comme Juliette Lewis, Ellen Pompeo (la Meredith héroïne de Grey’s Anatomy), Jeremy Piven (qui allait ensuite devenir l’incontournable Ari Gold de la série Entourage), Sean William Scott (l’inénarrable Stifler d’ American Pie), Perrey Reeves (qui jouera par la suite la femme d’Ari Gold dans Entourage) ou encore la sexy Elisha Cuthbert ou Terry O’Quinne (John Locke de Lost). Bref, beaucoup de têtes connues dans une comédie « à l’américaine », comprenez complètement stupide, futile, potache, régressive mais aussi totalement sympathique !

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Old School (alias ce titre bis débile de Retour à la Fac) s’amuse avec jubilation à jouer du ressort comique de l’homme quadragénaire confronté à ses envies de retour à l’immaturité de sa jeunesse. En somme, un nouveau film jouant de la crise de la quarantaine comme postulat de départ à une virée délurée où trois amis décident de monter une confrérie sur le campus voisin pour recommencer dans un trip « auto-reverse » les fiestas méchamment alcoolisées, les flirts avec de jeunes midinettes, et les lâchages en règle où tout part en vrille. Totalement puéril, Old School assume à fond son prétexte et bâtit un gigantesque connerie régressive qui ne vise qu’une seule chose : l’humour, l’humour et l’humour. Même si la finesse et l’intelligence n’y sont pas, on sent quand même poindre les thématiques et clés narratives qui vont jalonner l’entière œuvre de Todd Phillips à commencer par l’adulte immature et le gros délire « n’importe quoi », concepts que l’on retrouvera autant dans les Very Bad Trip que dans Date Limite ou (son mauvais) Starsky et Hutch en passant par Projet X qu’il a produit.

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Combat de catch-vaseline avec bimbos topless, délire à poil dans la rue, shoot aux fléchettes tranquillisantes, défi de l’autorité, méga-fête où coulent des degrés d’alcool et où Snoop Dog fait un caméo en guest, méprises, quiproquos, gags potaches ou gags référentiels, Old School aligne le pire (dès fois) et le meilleur (bien plus souvent) dans une délicieuse comédie hilarante et sans prétention autre que de faire marrer en utilisant les ficelles les plus éculées combinées à l’esprit déjanté d’un Todd Phillips qui réussi à faire des merveilles avec un script pourtant ras des pâquerettes et emballe le tout sur une Bo rétro d’enfer (Ryan Adams, Bonny Tyler, Simon & Garfunkel, Metallica, R Kelly, Duran Duran, Bryan Adams…). On n’ira pas jusqu’à dire que Old School est une comédie brillante et impérissable mais ce feel good movie plein de fun est exécuté avec habileté et sincérité et fait pleuvoir ses gags avec un tempo idéal pour ne jamais s’ennuyer et profiter d’un excellent moment de détente. Si l’on y trouve un petit fond mélancolique (qui apporte du coup un plus à un scénario assez minimaliste) dans le pathétique amusant de certains personnages, la plaisanterie prend néanmoins largement le dessus grâce aux pitreries de cette bande de potes attardés fraternelle et le film peut alors vite se muer en pansement contre la déprime. Il a vraiment du talent Todd Phillips pour nous arracher des sourires !

Bande-annonce :

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