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PREMIUM RUSH (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Premium Rush
Père : David Koepp
Livret de famille : Joseph Gordon-Levitt (Wilee), Michael Shannon (Bobby Monday), Dania Ramirez (Vanessa), Jamie Chung (Nima), Aaron Tveit (Kyle), Aasif Mandvi (Raj), Wolé Parks (Manny)…
Date de naissance : 2012
Nationalité : Etats-Unis
Taille/Poids : 1h31 – 20 millions $

Signes particuliers (+) : Ses comédiens et à priori son metteur son scène, excellent scénariste à la base.

Signes particuliers (-) : Totalement inutile et insipide. Tout y repose sur un vide intersidéral étonnant.

 

PREMIUM BOUSE

Résumé : Wilee est coursier à vélo à Manhattan. Traduction, il est vif, rapide et peut livrer n’importe quoi, n’importe où en un temps record, d’une parce qu’il est très mobile et n’a pas le problème des bouchons, et de deux, parce qu’il est un casse-cou inconscient du danger. Mais ce jour-là, Wilee prend la mauvaise course. Il se retrouve pris en chasse par un mystérieux homme prêt à tout pour récupérer le pli qu’il doit livrer…

Il y a certains films qui mériteraient bien d’être accompagnés d’un petit fascicule informatif expliquant le pourquoi du projet. C’est le cas par exemple de ce Premium Rush signé David Koepp, pourtant un nom hollywoodien souvent associé à un minimum de qualité (les scripts de Jurassic Park, de L’Impasse, de Snake Eye, de Spider-Man ou de Panic Room en passant par Mission : Impossible mais aussi réalisateur du très correct Hypnose avec Kevin Bacon ou de Secret Window avec Johnny Depp). Petit thriller de série B prenant pour héros un de ces coursiers à vélo new-yorkais auquel on fait appel lorsque l’on a besoin d’une livraison miracle, rapide, avec la certitude que le colis ne se retrouvera pas pris dans les bouchons infernaux de la mégapole américaine, Premium Rush se voulait être un petit divertissement d’action original et modeste, mais surtout express et dynamique comme ses héros et son sujet, emmené par la star montante Joseph Gordon-Levitt (Inception, The Dark Knight Rises) accompagné de Michael Shannon en bad guy de service (Take Shelter, Bug ou la série Broadwalk Empire) et des sexy Dania Ramirez (la série Heroes ou récemment American Pie 4) et Jamie Chung (Sucker Punch). Sauf que manifestement, Koepp avait l’envie de parler de ces mecs-là qui avaient tout, dans sa tête, pour être matière à un script sympa mais ne savait pas comment s’y prendre. Résultat, nous aussi on ne sait pas comment prendre son foutage de gueule cinématographique. Une chose est sûre, on ne l’a pas pris comme un « film ».

La question est de savoir que s’est-il passé. Qu’est-ce qui bien pu traverser l’esprit de David Koepp lorsqu’il s’est mis à rédiger le scénario de Premium Rush ? Comment ce scénariste expérimenté ne s’est-il pas rendu compte qu’il ne tenait pas là, la matière suffisante pour un film qui tiendrait la route, même sur les deux roues d’un vélib, même sur une durée courte de 1h30 ? Koepp pensait qu’avec sa vague intrigue de thriller poussive qui se dévoile progressivement au fur et à mesure que le film multiplie les sauts narratifs pour présenter les points de vue des différents intervenants et leur histoire les amenant à cette situation nouée, il pourrait ainsi faire un film concis et efficace dont le point fort et l’idée centrale serait de faire une fiction en temps réel en échappant aux codes fréquents du huis-clos (Phone Game, Buried) mais au contraire, en la situant dans un environnement très ouvert. En gros, il nous ressort le coup de la course-poursuite en temps réel, comme si c’était nouveau. Si quelqu’un pouvait l’informer que non d’ailleurs, que le cinéma d’horreur l’a fait mainte et mainte fois, on l’en remercierait.

Premium Rush s’appuie essentiellement sur sa construction scénaristique qui rappelle vaguement le Angle d’attaque de Pete Travis, sorti en 2008, pour s’efforcer de tenir en haleine le spectateur sans qu’il ne remarque à quel point il est en train de se faire royalement escroquer sur la marchandise avec cette chasse humaine citadine effrénée laissant la part belle aux cascades même les plus improbables… mais à vélo pour une fois. Les geeks du VTT apprécieront peut-être, les autres, c’est pas gagné. Car réellement, Premium Rush n’est ni fait ni à faire. Avec la consistance d’un épisode de la série Pacific Blue, Koepp essaie de broder un vague thriller qui ne fait pas illusion bien longtemps. Alors, le cinéaste injecte des effets pour donner un cachet « cool et moderne » à cette futilité ennuyeuse, comme la « vision vélo » où en somme, un effet de ralenti/accéléré illustrant cette fraction de seconde où Wilee le VTT-Man, calcule mentalement le meilleur trajet possible pour passer une zone à danger en esquivant les potentiels obstacles, une aptitude de vision/projection du terrain qui explique pourquoi il est tout simplement le meilleur dans son job (et qui est ridicule au passage). Ok. Super. Merci. Et ? Et Koepp d’essayer vaguement de développer ses personnages à grands coups de raccourcis totalement surréalistes, faits de bric et de broc sur un coin de post-it, tout ça pour meubler l’étonnante légèreté de son histoire qui n’en était pas une dès le départ mais qui a essayé de nous faire croire le contraire. Prévisible, Premium Rush est ce que l’on appelle un film nul, non pas qu’il soit mauvais au sens artistique du terme, il est juste nul et son inutilité allant de pair avec son vide substantiel nous laissent dubitatif sur le pourquoi du comment de l’existence d’un tel projet produit pour plusieurs millions de dollars. La pédale du vélo que conduit Koepp s’est enrayée dès l’entame d’une course de toute façon plombée par un faux-départ. Et nous, à l’arrivée, on a même pas vu que ça avait commencé. Et d’ailleurs, personne ne s’y est trompé. Premium Rush aura été un bel échec estival ne remboursant même pas son coût lors de son exploitation aussi bien à domicile que dans le reste du monde.

Bande-annonce :

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