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NO DORMIRAS de Gustavo Hernandez : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : No Dormiras
Père : Gustavo Hernandez
Date de naissance : 2017
Majorité : 16 mai 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Espagnol, Argentin
Taille : 1h46 / Poids : NC
Genre
: Thriller, Épouvante

Livret de famille : Eva de Dominici, Belén Rueda, Natalia de Molina…

Signes particuliers : De l’idée mais trop de prétention domine l’effort.

UN FILM QUI NE NOUS EMPÊCHERA PAS DE DORMIR

LA CRITIQUE DE NO DORMIRAS

Résumé : 1984. Dans un hôpital psychiatrique abandonné, une compagnie théâtrale menée de main de maitre par Alma, expérimente une technique extrême de jeu. En privant ses comédiens de sommeil, Alma prétend les préparer à donner le meilleur d’eux-mêmes. Au fur et à mesure des jours d’insomnie, les acteurs ressentent des choses de plus en plus étranges… Bianca, jeune actrice en compétition pour le rôle principal, tente de percer les secrets de cet étrange endroit et devient bientôt l’objet de forces inconnues.

Dormir et pénétrer dans un monde de cauchemar… Les ténèbres de la nuit où les pires angoisses peuvent se matérialiser ont souvent été un terrain propice à l’horreur au cinéma, à commencer dans l’emblématique saga Freddy. Avec No Dormiras, le réalisateur Gustavo Hernandez prend le contrepied de cette valeur sûre de l’épouvante et s’intéresse à l’inverse, l’extrême privation de sommeil comme état où l’on peut tutoyer la folie. Remarqué avec le hit La Casa Muda il y a huit ans, Gustavo Hernandez nous entraîne dans une angoisse entre le thriller psychologique et l’horreur, qui pourrait bien transformer votre hantise de l’insomnie en peur panique…

Plutôt original dans son approche du cinéma d’épouvante à l’heure où le genre coule sous les propositions formatées venues d’un Hollywood en panne de style, No Dormiras essaie davantage d’orchestrer sa tension au niveau de l’atmosphère qui se déploie tout autour de cet oppressant effort à tiroirs, qui multiplie les twists en fin de parcours, comme un grand coup d’accélérateur donné pour bousculer un récit jusque-là très lancinant voire un peu paresseux dans le rythme. En espérant toutefois qu’il ne soit pas trop tard. Car pendant ses deux premiers tiers, No Dormiras peine à justement nous empêcher de sombrer dans les bras de Morphée. Probablement conscient des limites de sa démarche audacieuse et désireux d’apporter un peu d’efficacité, Gustavo Hernadez va alors placer quelques jump scare réguliers pour abreuver un spectateur en attente de frayeurs.

Mais malgré de bonnes idées et intentions, No Dormiras souffre de ce faux rythme stagnant que son ambiance sombre et sinistre ne réussit pas à compenser. La soudaine frénésie de fin dans un dernier quart excité et plus spectaculaire, arrive ainsi tardivement et tente de remuer maladroitement le récit en multipliant les surprises, dont certaines très prévisibles pour les habitués à ce type d’exercices. Reste une réflexion sur l’art, la création et le rôle de l’artiste, dont Hernandez joue avec une certaine dextérité. Tout au long de son histoire, No Dormiras pose la question des limites de l’implication d’un artiste au nom de la perfection de son travail. Un fond intéressant pour un film qui, finalement, ne surprend guère sur la forme et se révèle bancal.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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