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GLORY de Kristina Grozeva & Petar Valnachov : la critique du film

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note 4 -5
Carte d’identité :
Nom : Slava
Pères : K. Grozeva & P. Valnachov
Date de naissance : 2016
Majorité : 19 avril 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : Bulgarie
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre : Comédie
dramatique

Livret de famille : Margita Gosheva, Stefan Denolyubov, Kitodar Todorov…

Signes particuliers : Une satire de la société bulgare, ubuesque et mordante.

LA GLOIRE ÉPHÉMÈRE D’UN MALCHANCEUX

LA CRITIQUE DE GLORY

Résumé : Tsanko, un cantonnier d’une cinquantaine d’années, trouve des billets de banque sur la voie ferrée qu’il est chargé d’entretenir. Plutôt que de les garder, l’honnête homme préfère les rendre à l’Etat qui en signe de reconnaissance organise une cérémonie en son honneur et lui offre une montre… qui ne fonctionne pas. Tsanko n’a qu’une envie : récupérer la vieille montre de famille qu’on ne lui a pas rendue. Commence alors une lutte absurde avec le Ministère des Transports et son service de relations publiques mené par la redoutable Julia Staikova pour retrouver l’objet. glory_film_bulgare

Ce n’est pas tous les jours que le cinéma bulgare parvient à sortir de ses frontières. Il le fait aujourd’hui avec Glory, et les cinéphiles pourront s’en frotter les mains. Car avec cette comédie dramatique à tendance satire sociale ubuesque, le duo Kristina Grozeva & Petar Valnachov signe une petite pépite qui a fait les beaux jours de très nombreux festivals, avec des prix récoltés notamment à Dublin, Arras, Gijon, Gand ou aux Arcs.glory_film

Glory, ou le deuxième épisode d’une trilogie consacrée à des faits divers repérés dans la presse par le tandem Grozeva-Valnachov. En 2001, un cantonnier bulgare trouvait un tas de billets sur les rails qu’il inspectait. Dans un élan de noble honnêteté, il contacte la police et remet l’argent. En guise de récompense, il recevra une montre… défectueuse ! De cette anecdote au cynisme presque amusant, Kristina Grozeva et Petar Valnachov ont tricoté une comédie vacillant entre la farce kafkaïenne et la satire amère, limite tragique. Une chose est sûre, dans les deux versants qui le composent, Glory est une critique acerbe du système bulgare, plus précisément d’un pouvoir étatique profondément corrompu et gangrené par l’hypocrisie, la malhonnêteté et le mépris du petit peuple. Glory, c’est l’histoire d’un gentil naïf dévoré par un système amoral, c’est l’histoire d’un « faible » sans défense, avalé par des puissants sans scrupules, dans une société pourrie jusqu’à la moelle. Glory, c’est surtout le portrait d’une Bulgarie empoisonnée jusque dans ses plus hautes sphères, à travers la chronique cocasse d’un malheureux quidam coincé dans une situation ubuesque, et dont le triste récit mélancoliquement surréaliste, va devenir le symbole d’un peuple victime des lamentables malversations d’un Gouvernement indigne et véreux, infecté par l’indécence. Drôle à sa manière, mais aussi tendre et profondément humain, Glory est un joli moment de poésie sociale qui dénonce avec courage, derrière un style chaleureux mais ferme. De l’art de la comédie, reformulé en pamphlet sarcastique tirant à boulets rouges sur une société à la dérive, qui ne respecte plus rien ni personne. Brillant !

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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