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DEAD MAN TALKING (critique – comédie dramatique)

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Spectateurs

1009009_fr_dead_man_talking_1346072550012Mondo-mètre :
note 7.5
Carte d’identité :
Nom : Dead Man Talking
Père : Patrick Ridremont
Livret de famille : Patrick Ridremont (William Lamers), François Berléand (Raven), Virginie Efira (Lacroix), Christian Marin (l’aumônier), Jean-Luc Couchard (Brodek), Olivier Leborgne (Bob), Denis Mpunga (Lopez), Pauline Burlet (Sarah)…
Date de naissance : 2012
Nationalité : Belgique, France, Luxembourg
Taille/Poids : 1h41 – 2,8 millions €

Signes particuliers (+) : Un petit bijou sincère, aussi drôle qu’émouvant. De superbes personnages interprétés par de superbes acteurs. Un régal intelligent et ludique.

Signes particuliers (-) : Les défauts d’un premier film : quelques facilités, des maladresses dans l’écriture et la réalisation. Rien de méchant.

 

THE DEAD MAN REALITY SHOW

Résumé : Condamné à mort, William Lamers trouve involontairement la faille dans le système. Au moment où on lui demande quelles sont ses dernières paroles, il pose une simple question aux conséquences grandes : »je sais pas, j’ai combien de temps ? ». La loi n’a jamais prévu ça…

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Pour son premier film en tant que metteur en scène, le comédien Patrick Ridremont frappe très fort. Il signe un grand « petit film » belge au sujet très inventif et rempli d’une sincérité débordante et de tendresse. A sa façon, Dead Man Talking revisite le mythe de Shéhérazade dans les 1001 Nuits. Pour rappel, la belle du légendaire recueil de contes perse, se retrouvait mariée à un Sultan furieux de l’infidélité de sa précédente épouse. Il en avait retiré une cruelle tradition, désormais, il exécuterait au petit matin la femme qu’il avait épousée la veille après seulement une nuit d’idylle. Mais Shéhérazade allait trouver la parade en racontant chaque soir un morceau d’histoire haletante au sultan au point qu’il ne pourrait la faire tuer le lendemain, trop impatient d’en connaître la suite. Ainsi, la divine réussissait chaque soir à sauver sa vie pour encore au moins un jour, tout en espérant qu’il ne se lasserait pas. De cette histoire populaire, Patrick Ridremont va avoir l’idée de Dead Man Talking, une comédie dramatique tout aussi divine remplaçant Shéhérazade par William Lamers, un condamné à mort qui va trouver la faille dans le système législatif. Alors qu’on lui demande s’il a quelque-chose à dire avant son exécution, Lamers va poser une simple question aussi stupide que finalement maline, « j’ai combien de temps ? ». Et là, le vide (vice) de procédure. La loi ne prévoyant pas de temps imposé, Williams Lamers va se mettre à raconter sa vie, repoussant ainsi sa mort de jour en jour et attirant l’attention des médias et du gouverneur en pleine campagne électorale, sur son cas.

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Patrick Ridremont endosse le costume de prisonnier de Lamers lui-même et confie de très beaux rôles à François Berléand (le directeur excédé par ce manège de la prison), Christian Marin (acteur français de légende malheureusement décédé avant la sortie du film qui interprète un prêtre présent pour les derniers sacrements), à son ex-femme, Virginie Efira (odieuse et cynique conseillère en communication du gouverneur). On notera, moins connus mais néanmoins excellents, les comédiens Denis Mpunga (un gardien de prison attendri) et Jean-Luc Couchard (un gouverneur qui ferait presque passer George Bush pour un maître de QI).

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Dead Man Talking est un peu la surprise inattendue du moment. Ce drame qui est en réalité une acerbe comédie redoutablement drôle et émouvante, est un tout petit film par les moyens et la confidentialité de sa sortie, mais un grand film de cœur et de générosité bouleversante. Patrick Ridremont injecte ce qu’il faut d’émotion et de drôlerie à cette histoire incroyable (quel pitch quand même !) qui va nous régaler pendant un peu plus d’1h40 truculentes de bonheur et de dureté. Bonheur car le néo-metteur en scène brosse une galerie de personnages tous plus divins les uns que les autres, du condamné à mort ni blanc ni noir, dangereux sociopathe que sa vie chaotique a rendu ainsi mais en même temps doux et touchant au directeur de prison méchant sous ses airs hargneux et inhumains mais marqué par un drame à la fois étonnant, amusant et poignant, du pauvre gardien de prison ému au vieux prêtre à la retraite décalé cachant de la gnôle dans ses bouteilles d’eau bénite, de l’infirmière sourde à la jeune fille perdue en passant par le trio cynique, le gouverneur Stieg Brodeck, débile profond égocentrique et immature, son assistant larbin et sa conseillère monstrueuse d’inhumanité. Mais dur également car Ridremont signe un authentique drame aux allures certes comiques, mais dont l’humour ne fait que masquer le sérieux des sujets abordés, la politique actuelle et ses dirigeants désintéressés du peuple, la peine de mort, les médias et leur cynisme maladif déniant la dignité humaine… Des sujets abordés dans une loufoquerie pas si absurde quand on y repense.

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Dead Man Talking est un petit bijou qui fonctionne à l’énergie et à la sincérité. Ridremont signe un film délicat, bourré de défauts comme un premier film peut l’être (manichéisme, cela dit assumé, maladresses d’écriture, mise en scène brinquebalante, déviances moralisatrices, inégalités…) mais tellement juste dans ce qu’il essaie de faire que l’on ne peut qu’être emporté par son charme contagieux. Ce film belge, loin des sentiers balisés des comédies traditionnelles, est une modeste pépite, sombre comme son sujet, lumineuse comme son traitement, tour à tour grave et légère, sérieuse et décalée, intelligente et caricaturale. Et même s’il n’est pas parfait, il mérite foncièrement le détour pour son anticonformisme et son ton tragi-comique. Courez écouter ce Dead Man Talking show qui vous nouera le ventre et vous fera rire aux éclats !

Bande-annonce :

3 thoughts on “DEAD MAN TALKING (critique – comédie dramatique)

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