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LES AFFAMÉS de Léa Frédeval : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Les Affamés
Père : Léa Frédeval
Date de naissance : 2018
Majorité : 27 juin 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre
: Comédie

Livret de famille : Louane Emera, François Deblock, Nina Melo, Rabat Naït Oufella, Bruno Sanches…

Signes particuliers : Cinéaste est un métier.

LOUANE SE RÉVOLTE

LA CRITIQUE DE LES AFFAMÉS

Résumé : Zoé a 21 ans. Et Zoé en a sa claque d’entendre « c’est normal, t’es jeune ! ». Alors qu’elle emménage en colocation, elle prend conscience qu’elle n’est pas seule à se débattre entre cours, stages et petits boulots mal payés. Déterminée à bouleverser le complot qui se trame, elle unit autour d’elle une génération d’affamés. Ensemble, ils sont bien décidés à changer les choses et à faire entendre leur voix !

Avec Les Affamés, l’écrivaine Léa Frédeval devient cinéaste et adapte à l’écran son propre roman (on n’est jamais mieux servi que par soi-même dira t-on) avec Louane en tête d’affiche, propulsée leadeuse d’un groupe de jeunes bataillant dans les prémices de leur nouvelle vie d’adulte. L’idée ? Faire une comédie pleine de peps mettant en exergue les problèmes d’une jeunesse en difficulté et si possible, signer un film-emblème pour la nouvelle génération. Les Affamés ou Le Péril Jeune des années 2010 ? Oui… mais non. 

Léa Frédeval voulait faire un film sur la jeunesse mais elle ne signe qu’une comédie observant la jeunesse avec un regard jamais dans le bon ton. La cinéaste voulait illustrer ses idéaux et son sentiment de révolte, elle ne fait que les paraphraser dans une œuvre ampoulée et boiteuse, qui ne lui rend pas forcément justice. Pourtant, Léa Frédeval connaît bien son sujet, elle est jeune (à peine 27 ans), elle appartient à cette génération dont elle se fait le porte-parole, elle a connu encore récemment la galère des petits boulots ingrats et de la sous-considération et son livre ciblait justement des problèmes de société bien réels. D’où peut donc bien venir cette impression d’un film passant à côté de son sujet ? Probablement du fait que « cinéaste » est un métier qui ne s’improvise pas. Et si Léa Frédeval sait de quoi elle parle sur le fond, elle ne sait pas comment le mettre en images sur la forme. La nuance est suffisamment importante pour ébranler son effort, et même si les constants sont souvent justes, Les Affamés n’arrive jamais à rendre à l’écran l’énergie que vend son titre plein de promesses, parce qu’il ne se dégage aucune modernité dans le geste. Au lieu de croquer dans sa pomme à pleine dents pour souligner la rage de cette jeunesse en colère, la comédie générationnelle de Frédeval se contente de la caresser avec le panache d’un syndicaliste sous tranxène, et rien ne se dégage d’un film incapable de communiquer ses intentions avec ce souffle exaltant qui ferait écho à celui de ses personnages.

Il faut dire que la malheureuse Louane n’aide pas. Positionnant la jeune comédienne volontaire en tête de gondole pour conduire la lutte de ces « dalleux » qui entendent se dresser contre le système, Les Affamés a fait le choix de la popularité au détriment du talent. Si des tas de jeunes figures de la nouvelle génération du cinéma français aurait pu apporter fougue et crédibilité à ce personnage d’adulte désireuse de faire bouger les choses, la révélation de La Famille Bélier est une belle erreur de casting, et l’énième confirmation que Louane est bien meilleure chanteuse que comédienne. Fausse d’un bout à l’autre et récitant des dialogues appris par cœur plutôt que les interprétant la boule au ventre, Louane gâche les quelques dialogues piquants qu’elle avait à son service, et les rares situations qui demandaient implication et conviction. Résultat, on n’y croit jamais et son évident manque de confiance en elle l’empêche de nous prendre par la main afin de nous entraîner dans l’univers d’un film qui souffre de cette embarrassante fausseté du jeu.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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