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LE ROI LION de Jon Favreau : la critique du film

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Spectateurs

La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : The Lion King
Père : Jon Favreau
Date de naissance : 2019
Majorité : 17 juillet 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille
: 1h59 / Poids : NC
Genre : Conte, Aventure

Livret de famille : Avec les voix (françaises) de Rayane Bensetti, Anne Sila, Jamel Debbouze, Alban Ivanov, Jean Reno…

Signes particuliers : Une très belle adaptation live, visuellement sublime et très réaliste.

DISNEY REPART EN LIVE

LA CRITIQUE DE LE ROI LION

Synopsis : Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les enjeux de sa royale destinée. Mais tout le monde ne semble pas de cet avis. Scar, le frère de Mufasa, l’ancien héritier du trône, a ses propres plans. La bataille pour la prise de contrôle de la Terre des Lions est ravagée par la trahison, la tragédie et le drame, ce qui finit par entraîner l’exil de Simba. Avec l’aide de deux nouveaux amis, Timon et Pumbaa, le jeune lion va devoir trouver comment grandir et reprendre ce qui lui revient de droit…

Quoi de neuf du côté de chez Mickey cet été ? Rien, que du vieux. Mais du bon vieux qui devient du neuf justement. Disney poursuit sa campagne d’adaptations en prises de vues réelles de ses grands classiques de l’animation. Après La Belle et la Bête, Cendrillon, Alice au Pays des Merveilles ou plus récemment Dumbo et Aladdin, c’est au tour du mythique Roi Lion de passer à la casserole de la version « live », sous la direction du talentueux et sympathique Jon Favreau (oui, on adore ce type et on vous re-conseille au passage Chef et la série dérivée Chef Show actuellement sur Netflix). Un Jon Favreau qui replonge dans l’exercice après avoir déjà dirigé l’adaptation live-action du Livre de la Jungle. Il y a trois ans.

Quand on observe en détail les tentatives passées, on se rend compte d’une chose finalement étrange et inattendue, les live-action de Disney semblent mieux se porter quand ils collent très fidèlement au matériau originel. Inattendu car il y a encore quelques années, nous étions les premiers à nous interroger quant à l’utilité de ce type d’exercices si c’était pour rien apporter de neuf aux œuvres déflorées. Puis finalement, de film en film, une évidence s’est imposée : la nostalgie du souvenir des dessins animés prend tellement le dessus que les éventuelles envies de différences ou de réappropriation ne passent pas si bien que ça. Le meilleur exemple étant la version plus sombre et adulte du Livre de la Jungle par Andy Serkis partie sur Netflix. Différente, audacieuse, mais à l’arrivée peu convaincante voire limite inconfortable. A l’opposé, Aladdin était un chouette divertissement et Le Livre de la Jungle version Favreau, un remake live attachant. Mais peut être plus que jamais, Disney prend des risques aujourd’hui. Car Le Roi Lion est peut-être l’un des dessins animés les plus cultes et les plus adulés du studio sur les 40 dernières années. Refaire exactement le même film en images de synthèse ? Prendre des libertés ? Dilemme. Et histoire de tuer le suspens tout de suite, c’est la première option qui aura été choisie.

Et le résultat est finalement assez épatant ! Disney devrait faire appel à Jon Favreau pour chacune de ses adaptations « live » (on emploie les guillemets car pour une fois, il ne s’agit pas à proprement parler d’un film « live-action » puisque aucun plan n’est réel mais d’un film en images de synthèse). Encore une fois, l’amoureux de cinéma et la personne remarquable qu’il est, a su faire des merveilles sur cette transposition. Au-delà du bon faiseur et technicien expérimenté, Jon Favreau a injecté toute sa sensibilité, sa douceur et sa joie de vivre dans ce conte animalier qui magnifie les multiples facettes du film originel. Cette version live 2019 du Roi Lion réussit le pari de se reconnecter à la beauté, à l’humour et à l’émotion qui traversait l’animé de 1994. On y retrouve ce souffle de tragédie bouleversante, ce côté comédie désopilante, ce ton très récit initiatique ainsi que la profondeur thématique qui sublimait un dessin-animé de haute volée. Comme il y a 25 ans, ce Roi Lion est une remarquable réflexion (parfois philosophique) sur l’existence, l’héritage, le devenir soi, les liens familiaux, la préservation et l’écologie…

Si le film demande quelques minutes pour s’habituer au tout-numérique (assez visible au départ), on finit vite par oublier les SFX et cette idée crainte d’entendre des voix sur des animaux dans un film live. Car rappelons que contrairement au Livre de la Jungle, Le Roi Lion n’a pas de véhicule humain et demeure composé que d’animaux. Pas évident du coup de sauter le pas de l’animation vers le live, surtout au niveau de la gestion des dialogues. Mais encore une fois, comme avec le numérique visuel, on se fait vite au parti pris, comme on se fait à peu tout en réalité tant Favreau arrive à nous fondre dans cet univers pour déployer toute la puissance de cette histoire mythique à la fois shakespearienne, dickensienne et bien sûr éminemment Disney.

Drôle et émouvant. Comme le dessin animé, les deux sentiments rivalisent à pleine mesure dans cette merveille visuelle qui multiplie les beaux plans avec un appétit passionné. L’émotion du « drame familial » qui se joue autour de Simba et l’humour venu des petits Timon et Pumbaa (fabuleusement incarnés par Seth Rogen et Billy Eichner en VO) se conjuguent au poil dans une nouvelle œuvre qui n’entend pas effacer ou oublier la grandeur de son ancêtre, mais qui la revisite juste sur un autre support en s’efforçant d’y injecter le maximum d’âme possible. En cela, merci Jon Favreau (encore) qui a su comprendre le classique d’origine, qui a su s’y montrer fidèle et respectueux tout en apportant quelques petits choses mais sans jamais rien dénaturer et bien entendu en trouvant le moyen de retranscrire en live les scènes les plus emblématiques et iconiques. En 1994, Le Roi Lion a été un succès colossal dans le monde et c’est un succès colossal qui est d’ores et déjà annoncé 25 ans plus tard (les analystes tablent sur un carton retentissant au box office). Un succès qui serait mérité pour cette belle prouesse technique qui se double d’un beau divertissement ravivant des émotions d’enfance.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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