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CRAWL d’Alexandre Aja : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Crawl
Père : Alexandre Aja
Date de naissance : 2019
Majorité : 24 juillet 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille
: 1h28 / Poids : NC
Genre : Épouvante

Livret de famille : Kaya Scodelario, Barry Pepper, Ross Anderson…

Signes particuliers : On espérait un Piranhas 3-D avec des crocos, on hérite d’un Sharknado de luxe.

ON A PERDU ALEXANDRA AJA

LA CRITIQUE DE CRAWL

Synopsis : Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…

Absent des écrans français depuis Horns il y a six ans (La Neuvième Vie de Louis Drax n’étant sorti que discrètement en VOD), Alexandre Aja fait son grand comeback au cinéma de genre avec Crawl, une série B d’horreur estivale pensée comme fun et efficace où un père et sa fille se retrouvent piégés dans leur sous-sol infesté d’alligators libérés de la réserve voisine par un violent ouragan qui  frappe la région. Crawl se présente comme un survival horrifique angoissant, jouant la bonne vieille carte de l’homme coincé face à un prédateur redoutable qui va lui faire vivre un véritable cauchemar. Parfait pour égayer un été qui s’annonce bien mollasson avec des futilités du genre Annabelle 3 ou Brightburn, les mordus de cinoche de genre avaient enfin de quoi se frotter les paluches en espérant qu’Aja signe un film dans la lignée des Black Water, Open Water voire le mémorable Anaconda, tous enfants du maître étalon Jaws… Mais la douche est tièdasse, limite froide.

Comme beaucoup de réals amateurs de cinéma d’épouvante, de James Wan à Del Toro en passant par Sam Raimi, Alexandre Aja ne s’est jamais contenté pas de réaliser, il produit aussi pas mal pour d’autres. Et très souvent, les séries B de genre « produites par » ont un point commun, elles sont mineures et soulignent l’idée que si le bonhomme est producteur et non réalisateur, c’est parce que l’affaire est d’un standing inférieur aux films qu’il dirige d’ordinaire lui-même. C’est exactement l’impression que laisse Crawl, celle d’un film anecdotique qui aurait pu être produit par Aja mais laissé entre les mains d’un faiseur sans renom. Sauf que venant d’un cinéaste aussi talentueux et qui a su nous régaler avec ses Haute Tension, La Colline a des Yeux, Mirrors ou le jubilatoire Piranhas 3-D, Crawl est indigne, pour ne pas dire indigent.

Tout ne commençait pourtant pas trop mal. L’espace d’un premier tiers, Aja fait illusion pendant qu’il installe son postulat et sa tension, et l’entreprise fonctionne à plein régime avec quelques sursauts et un suspens qui prend forme. Puis lentement mais sûrement, Crawl dévisse complètement au gré des minutes qui passent et s’embourbe dans un grotesque pas loin du turbo-nanar en fusion. Alors que le film se prend globalement au sérieux et ne vise pas vraiment la pochade second degré (contrairement à Piranhas 3-D justement) malgré ses appels à une facture vintage très 90’s, Crawl vire dangereusement au bis de bas étage, flirtant parfois avec la pantalonnade façon Sharknado. Incohérences grossières, rebondissements risibles (le coup des œufs crocos réveille en nous le douloureux souvenir du Godzilla d’Emmerich), actions et dialogues d’une bêtise affolante, les tares se multiplient frénétiquement et finissent par tuer dans l’œuf les envolées de terreur. Si l’efficacité tente de rester au rendez-vous, Crawl pâtit d’une absence totale de scénario digne de ce nom et vient boxer dans une catégorie assassine, celle des films qui font involontairement rire pour leur bête absurdité. Dommage car un bon petit film de crocos flippant en plein été aurait été appréciable mais là où Piranhas assumait complètement son délire gore neuneu, Crawl tire plus vers le DTV sous-produit avec ses alligators numériquement pas beaux et ses péripéties aussi attendues que lassantes.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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