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JUDY de Rupert Goold : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Judy
Père : Rupert Goold
Date de naissance : 2019
Majorité : 26 février 2020
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Biopic

Livret de famille : Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock, Rufus Sewell, Michael Gambon…

Signes particuliers : Un biopic propre mais linéaire.

LE TRAGIQUE DESTIN DE JUDY GARLAND

NOTRE AVIS SUR JUDY

Synopsis : Hiver 1968. La légendaire Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Cela fait trente ans déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz. Judy a débuté son travail d’artiste à l’âge de deux ans, cela fait maintenant plus de quatre décennies qu’elle chante pour gagner sa vie. Elle est épuisée. Alors qu’elle se prépare pour le spectacle, qu’elle se bat avec son agent, charme les musiciens et évoque ses souvenirs entre amis ; sa vivacité et sa générosité séduisent son entourage. Hantée par une enfance sacrifiée pour Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants. Aura-t-elle seulement la force d’aller de l’avant ? 

C’était quasi couru d’avance, c’est désormais chose faite. En décrochant la précieuse statuette dorée le 9 février dernier, Renée Zellweger a réalisé le grand chelem, empochant successivement le BAFTA, le Golden Globes puis l’Oscar de la Meilleure Actrice. Autant de récompenses venant saluer sa performance dans Judy, biopic sur le destin de l’actrice et chanteuse Judy Garland, star mythique du Magicien d’Oz et de A Star is Born. Signé Rupert Goold, metteur en scène de théâtre anglais de renom passé au cinéma avec le drame True Story (James Franco et Jonas Hill) après deux téléfilms sur McBeth et Richard II, Judy se concentre sur la fin de carrière de Judy Garland. Usée par son passé et accroc aux médicaments et à l’alcool, la légende encore vivante se battait désespérément pour courir les petits cachets afin d’élever ses deux enfants, dont Liza Minnelli. Judy montre notamment ce qu’il restait de joie et de talent chez l’artiste à bout de souffle, marquée à jamais par ce qu’elle a pu endurer au début de sa carrière sur le tournage du Magicien d’Oz (que l’on peinera à l’avenir à revoir avec le même enchantement).

Le problème de la plupart des biopic signés par des metteurs en scène venus du théâtre, c’est qu’ils ont pour beaucoup cette même « patte » si reconnaissable, très lisse, très factuelle, très conventionnelle. Judy n’échappe pas à cette apparence manufacturée, certes propre et appliqué, mais lorgnant davantage vers l’emphase théâtrale que du côté de réelles ambitions cinématographiques affirmées. Ainsi, Rupert Goold déroule son histoire en cochant toutes les cases de son cahier des charges. Toutes les scènes attendues sont là, l’esthétique générale ne prend aucun risque, le récit respecte bien les codes d’une narration linéaire et scolaire (malgré une tentative de dynamisation pour des flashbacks), et l’on obtient à l’arrivée un film tout ce qu’il y a de plus efficace mais classique. Au final, l’argument principal de Judy se nomme Renée Zellweger. Le film repose essentiellement sur la performance de sa comédienne, dans un rôle que l’on pourrait qualifier trivialement « d’à Oscar ». Profitant de son background d’artiste complète, Zellweger a réellement chanté et dansé pour les besoins du biopic. Elle apporte par sa conviction, l’émotion nécessaire pour faire parler le personnage auquel un vibrant hommage est rendu tout en liant son destin à un commentaire sur la condition de star hollywoodienne, milieu broyeur qui dévore ses âmes réduites à l’état de pantins aux mains des puissants dirigeants. Mais au terme du voyage, il ne reste pas grand-chose du film, parce qu’il manque cruellement de profondeur derrière son aspect vitrine et parce qu’il a un côté trop quelconque sur la forme.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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