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GOOD BOYS de Gene Stupnitsky : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Good Boys
Père : Gene Stupnitsky
Date de naissance : 2018
Majorité : 21 août 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de famille : Jacob Tremblay, Keith L. Williams, Brady Noon…

Signes particuliers : Une comédie à mourir de rire.

QUAND LES HORMONES TITILLENT UN TRIO À LA STRANGER THINGS

NOTRE AVIS SUR GOOD BOYS

Synopsis : Après avoir été invités à leur première fête, Max, Thor et Lucas, 12 ans, paniquent complètement parce qu’ils ne savent pas comment embrasser. À la recherche de conseils, Max, flanqué de ses deux inséparables amis, décide d’utiliser le drone de son père – auquel il n’a évidemment pas le droit de toucher – pour espionner la voisine et son petit ami. Mais tout prend une très mauvaise tournure quand le drone est détruit. Désespérés de devoir le remplacer avant le retour du père de Max, les garçons sèchent les cours pour se lancer dans une véritable odyssée, ponctuée par des choix plus catastrophiques les uns que les autres, allant du vol accidentel de drogue, à une partie de paintball désastreuse au milieu d’une fratrie universitaire, tout en tentant d’échapper à la police et à de terrifiantes adolescentes. 

Une comédie interdite à ses propres acteurs, pas banal n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est le cas de Good Boys, joyeux délire qui se présente comme la bonne petite potacherie estivale made in USA mais version… teen comedy ! Une association pas courante. Produit par Seth Rogen et son compère Evan Goldberg (qui viennent de s’illustrer avec l’impertinente série The Boys), Good Boys suit les péripéties de trois copains de 6ème embarqués dans une folle spirale aventureuse alors qu’ils voulaient juste apprendre à embrasser une fille en vue d’une prochaine soirée. Trois copains incarnés par Brady Moon, Keith L. Williams et surtout l’étoile fabuleuse Jacob Tremblay, enfant surdoué découvert dans Room et qui commence à grandir tout en affirmant à chaque apparition (comme dans John F. Donovan) l’incroyable étendue de son talent et de sa palette de jeu qui s’ouvre donc aujourd’hui à la comédie. Bref, trois copains disait-on, mais qui n’auront pas le droit (en théorie) de voir leur propre film puisque Good Boys est tout bonnement classé R aux États Unis (interdit aux mineurs de moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte). Sérieusement, la déconnade est-elle irrévérencieuse à ce point ?

Oui, oui et triple oui. De but en blanc, on en viendrait même à s’interroger quant à l’intérêt de cette idée incongrue de pondre un film avec des enfants, sur des enfants, parlant de problèmes d’enfants… mais que les enfants ne peuvent pas voir ? Quelle est donc la cible ? En quoi les adultes et pré-adultes pourront-ils se sentir concernés par une farce qui semble s’adresser à un public d’emblée exclu par le caractère insolent de la chose ? La réponse tient en deux mots : nostalgie universelle. Car en réalité, sous ses allures de simple comédie trash à hauteur de gamin, se cache un film dans lequel on se retrouvera tous un peu beaucoup autour de ce voyage dans nos enfances, direction cette époque où les hormones commençaient à travailler, où l’heure du premier baiser avait sonné, où l’on s’ouvrait aux filles et où l’on pensait que l’amitié c’était pour toujours et de même pour un premier amour de collège. Cette époque où l’on aurait pu faire n’importe quoi pour séduire une copine de classe dont on était épris tout en restant figé par notre timidité de jeune garçon.

Méchamment hilarant alors qu’il multiplie les gags hyper-impertinents pour un film avec des mômes, et dans le même temps très bien senti dans son regard sur cette période charnière peu exploitée au cinéma (on lui préfère généralement l’adolescence), Good Boys est la comédie surprise de cet été, un film délicieusement tordant qui pourvoie une frénésie de rires alors que son caractère potache (dû au sujet s’intéressant à l’éveil à la sexualité par le biais du rire) ne s’avère jamais gratuit et toujours calqué sur une réalité dépeinte avec tendresse et amusement. Et au-delà de l’hilarité de la chose, Gene Stupnitsky (à vos souhaits) de caresser non sans intelligence un joli coup d’œil sur ce passage de l’enfance à l’adolescence (ça change de l’éternel passage à l’âge adulte si souvent traité au cinéma), passage où tellement de choses se passent, où tellement de choses sont bouleversées dans la construction identitaire. Un regard d’ailleurs posé parfois avec une douce mélancolie et qui ne s’abrutit pas en évitant certaines réalités tendrement tristes sur les amours de jeunesse ou l’amitié. De quoi rendre le film émouvant en plus d’être si férocement drôle.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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