Mondociné

DANGEROUS ANIMALS de Sean Byrne : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs

Nom : Dangerous Animals
Père : Sean Byrne
Date de naissance : 23 juillet 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Australie
Taille : 1h33 / Poids : NC
Genre : Thriller, Horreur

Livret de Famille : Jai CourtneyHassie HarrisonJosh Heuston

Signes particuliers : Un sacré moment de cinoche (et de trouille) !

Synopsis : Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…

LE RETOUR DU (BON) FILM DE REQUINS !

NOTRE AVIS SUR DANGEROUS ANIMALS

Il est si difficile de s’attaquer au registre du film de requins. Car quoique l’on fasse, l’ombre de Jaws planera toujours au-dessus de n’importe quelle tentative. C’est absurde mais c’est comme ça. Spielberg a créé un mètre étalon séminal qui embêtera toute sa postérité. Cela étant dit, difficile n’est pas impossible. Et surtout difficile n’est pas Sean Byrne. Le cinéaste australien, révélé en 2009 avec The Loved Ones, donne un sacré coup de pied dans le genre avec son incroyable Dangerous Animals, thriller à consonance horrifique qui a connu les honneurs du festival de Cannes où il a été sélectionné dans la Quinzaine des Réalisateurs (on l’aurait bien vu plutôt en Séances de Minuit mais bon). En tout cas, c’est peu dire que Sean Byrne a sacrément secoué la Croisette avec son survival mettant aux prises une jeune surfeuse, un taré psychopathe et des requins affamés. Un cocktail fou, pile poil l’année des 50 ans des Dents de la Mer.

Jeune surfeuse bohème et intrépide, Zephyr fait la mauvaise rencontre de Tucker, un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau, elle va vite comprendre ce qui l’attend et tout faire pour y échapper.
Un cadeau tombé du ciel, voilà ce qu’est Dangerous Animals pour tous les amateurs de cinéma de genre désespérés par la pauvre qualité de ce qui est produit aujourd’hui. Sean Byrne coche toutes les cases du film parfait ou presque, avec son survival âpre et énervé. Une héroïne sexy, un tueur fou furieux au sadisme terrifiant, des requins carnassiers en veux-tu en voilà, un assez gros bateau cette fois, et un piège humain qui déploie une tension à s’en ronger les ongles jusqu’à l’os comme on n’en a pas vécu au cinéma depuis un petit moment. Le tout sublimé par une mise en scène à la fois élégante et inspirée et par un propos intelligent et dans l’air du temps sur l’homme comme prédateur pour la femme. Oui, Dangerous Animals est féministe, mais sans que son regard revanchard soit compacté dans une énième charge lourdingue. Sean Byrne donne plus dans un féminisme jouissif à la Alien que dans le female gaze démonstratif aux codes opportunistes. Son serial killer est un monstre tétanisant, son héroïne est une dure à cuire qui n’a pas l’intention de se laisser mastiquer sans se battre. Et l’affrontement sur ce rafiot de pêcheurs va atteindre des sommets au-delà de l’épique.
Alors oui, Dangerous Animals est élaboré sur des ressorts psychologiques pas très fins. On pense à tout le background de cette surfeuse solitaire qui ne trouve pas sa place dans le monde, qui est attirée par la mer « car la terre n’a rien à lui offrir », et dont l’auto-isolement social va en faire une proie facile pour un prédateur masculin. Mais ces clichés narratifs, Sean Byrne les reprend à son compte avec énergie et parvient à les conjuguer avec une certaine modernité du geste horrifique. Le cinéaste fond son propos sur la masculinité carnassière et la revanche d’une blonde dans un divertissement primaire, brutal, viscéral… et jouissif ! Le combat entre une femme et des requins, mais surtout le combat entre une combattante acharnée et un disjoncté de la tête au sadisme inédit ! Et au final, les « dangerous animals » du titre ne sont pas forcément ceux que l’on croit.

Vivace, Dangerous Animals s’impose comme la série B horrifique de l’été, voire de l’année. L’énorme rencontre de Jaws et de Wolf Creek. Sean Byrne délivre une bombe jubilatoire qui navigue entre angoisse absolue, violence sèche, ingéniosité et horreur tétanisante, mais aussi entre horreur animale, snuff movie, jolie romance et thriller d’action qui dépote. Un cocktail rendu explosif par Sean Byrne bien sûr, mais aussi par deux titans au max de l’implication devant la caméra pour donner du coffre à ce face à face légendaire. Dans le coin gauche, blonde, texane, 60 kg de muscles, la phénoménale Hassie Harrison (la série Yellowstone). Cherchez lui des noises et vous tomberez sur un os nommé Zéphyr qui sait rendre les coups. Face à elle, dans le coin droit, imposant australien qui soulèverait un pick up avec un bras, le baraqué Jai Courtney. Jusqu’ici peu recommandable après avoir trimbalé sa trogne dans les piteux Die Hard 4, Terminator Genesys ou Divergente, l’acteur se révèle avec une prestation gigantesque allant de la bonhomie amusante quand il entonne « Baby Shark tutulutu » à la folie archi-flippante quand il se lance, habité jusqu’aux yeux, dans ses rituels monstrueux. En fait, si on résume, c’est quand même bien quand un film réussit à être à la fois un roller coaster fun et immersif et une œuvre intelligente qui raconte quelque-chose. On le savait mais c’est devenu si rare aujourd’hui.

 

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux