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CONJURING 3 – SOUS L’EMPRISE DU MAL de Michael Chaves : la critique du film

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Carte d’identité :

Nom : The Conjuring: The Devil Made Me Do It
Père : Michael Chaves
Date de naissance : 2020
Majorité : 09 juin 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h57 / Poids : NC
Genre : Epouvante, Thriller

Livret de Famille : Patrick Wilson, Vera Farmiga, Ruairi O’Connor…

Signes particuliers : Le moins bon volet de la saga Conjuring.

 

NOTRE AVIS SUR CONJURING 3

NON COUPABLE POUR CAUSE DE… POSSESSION DEMONIAQUE !

Synopsis : Conjuring 3 : sous l’emprise du diable retrace une affaire terrifiante de meurtre et de présence maléfique mystérieuse qui a même ébranlé les enquêteurs paranormaux Ed et Lorraine Warren, pourtant très aguerris. Dans cette affaire issue de leurs dossiers secrets – l’une des plus spectaculaires – , Ed et Lorrain commencent par se battre pour protéger l’âme d’un petit garçon, puis basculent dans un monde radicalement inconnu. Ce sera la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un homme soupçonné de meurtre plaide la possession démoniaque comme ligne de défense.

Souvent désignée comme porte-étendard de la nouvelle génération du cinéma horrifique quand il s’agit d’en pointer du doigt la faiblesse et les défauts supposés, la saga Conjuring est parallèlement très appréciée du grand public amateur de cinoche d’épouvante. En témoigne sa capacité à remplir les tiroirs-caisses de Warner et à se décliner dans tous les sens (bonjour La NonneAnnabelle et ses suites…). C’est d’ailleurs sur le troisième volet de cette saga spin-off (Annabelle – La Maison du Diable) que l’on avait quitté l’univers de Conjuring, un troisième volet plutôt honorable qui avait relevé le niveau après deux premiers films assez médiocres. Mais aujourd’hui, c’est à la franchise principale que l’on se reconnecte. Conjuring 3 – Sous l’emprise du Diable ramène le couple Warren (Vera Farmiga et Patrick Wilson) sous le feu des projecteurs et poursuit l’exploration de leurs célèbres enquêtes paranormales. Cette fois, le duo fait face à une secte satanique adepte des malédictions. Un récit à nouveau basé sur une histoire vraie, celle du procès d’Arne Cheyenne Johnson souvent surnommé l’affaire « Devil made me do it ». Pour l’anecdote, ce fut la première fois dans l’histoire américaine où la possession démoniaque a été invoquée comme ligne de défense dans un tribunal.

Même si l’avis n’est pas partagé par tous, le premier Conjuring s’était imposé comme un petit chef d’œuvre de terreur, remarquablement bien imaginé par un James Wan au sommet de son inspiration référentielle pour les grands classiques du genre. Sa suite (Le cas Enfield) s’était quant à elle révélée un cran en-dessous mais néanmoins toujours aussi efficace, traversée de scènes d’épouvante grandioses. Pour ce troisième volet, la franchise continue de glisser sur une pente décroissante. Assurément, Conjuring 3 est le moins bon des trois opus proposés à ce jour. Si le résultat n’est pas outrageusement honteux au demeurant, reste que l’on sent qu’à force de saigner la saga jusqu’à la moelle, il finira par ne plus en rester grand-chose à terme.
Des idées, il y en a dans ce troisième opus. Des choses à sauver aussi. Comme cette scène d’introduction, l’une des plus marquantes de la néo-trilogie avec un exorcisme sacrément effrayant et magistralement mené par le réalisateur de fortune Michael Chaves (le nullissime La Malédiction de la Dame Blanche) qui prend la relève d’un James Wan resté producteur. Comme cette idée aussi de mêler justice et épouvante (rien de nouveau cela dit – on se souvient de L’Exorcisme d’Emily Rose) avec des arguments qui ont le mérite de crédibiliser l’univers et de rendre poreuse la frontière entre réalité et mysticisme. Dans chaque tribunal américain, on admet l’existence de Dieu en jurant solennellement sur la bible alors pourquoi ne pas admettre l’existence du Diable de facto ? Et tout au long des 1h52 du film globalement maîtrisées d’un point de vue technique (photo travaillée, réal qui tient la route), Michael Chaves parvient à tenir un rythme dynamique et à livrer quelques passages bien foutus. Mais…
Mais malgré toute la bonne volonté du cinéaste (qui, Dieu merci, montre qu’il est capable de mieux que ce bouillon à l’eau tiède que fut La Malédiction de la Dame Blanche), reste que ce Conjuring 3 manque de beaucoup de choses pour tenir la distance face à ses prédécesseurs. Même s’il tente un canevas narratif un peu différent de part l’élaboration de son histoire, Conjuring 3 fleure quand même bon la « recette » car il finit par vite se soumettre aux diktats préfabriqués de la saga et ses tentatives de différenciation ne fonctionnent pas toujours, voire peu souvent. Et plus le film avance, plus il est constamment partagé entre ennui poli et petits sursauts d’orgueil inspirés. Ce balancement constant mène le film par le bout du nez et l’empêche non seulement de pleinement prendre son envol pour devenir un objet viscéralement terrifiant mais pire, il le plonge parfois dans un grotesque embarrassant. Sous l’emprise du Diable navigue entre le thriller policier/surnaturel creux, bête et stéréotypé et des envolées horrifiques tour à tour angoissantes ou totalement ridicules (mieux valait en rester au théologique, l’introduction du mysticisme sorcier était une grosse erreur). Au final, ce troisième chapitre est plus que décevant malgré une petite poignée de bons passages. Jamais Conjuring 3 n’arrive à cristalliser la terreur à l’état pur comme James Wan a su le faire par le passé, sa narration policière prend bien trop souvent le pas sur l’épouvante angoissante et quand il dévoile le cœur de son récit, le film se met à vriller comme une formule 1 à la dérive après avoir glisser sur une flaque d’huile. Et alors qu’il part en toupie, il mélange tout et n’importe quoi, possession, zombie et combats de sorcières (allô, c’est pas Wanda Vision ici !). De surcroît, à livrer sa meilleure séquence au départ, Conjuring 3 trahit son impuissance car il s’affaiblit ensuite de minute en minute en suivant un schéma piloté en mode automatique direction le mur le plus proche. Boum.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “CONJURING 3 – SOUS L’EMPRISE DU MAL de Michael Chaves : la critique du film

  1. Tout à fait d’accord, c’est, et de loin, le moins bon de la série. Les deux premiers volets comportaient des scènes de pure terreur et étaient magnifiquement filmés. Le troisième ? Bof, bof… le rythme est plan-plan, ça manque cruellement d’idées et le pire, c’est que ça ne fait même pas peur ! Reste la bonne performance de Vera Farmiga. Dommage.

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