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ABRAHAM LINCOLN : CHASSEUR DE VAMPIRES (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Abraham Lincoln : Vampire Hunter
Parents : Timur Bekmambetov
Livret de famille : Benjamin Walker (A. Lincoln), Dominic Cooper (Henry Sturgess), Anthony Mackie (Will Johnson), Mary Elizabeth Winstead (Mary Lincoln), Marton Csokas (Jack Barts), Rufus Sewell (Adam), Jimmi Simpson, Joseph Mawle…
Date de naissance : 2012
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h45 – 70 millions $

Signes particuliers (+) : Un côté fun et généreux, soutenant son idée de départ décalée. Visuellement pas mal. Presque un plaisir coupable.

Signes particuliers (-) : Sacrément nanardesque et idiot. Un final bourrin, confus et brouillon.

 

BEKMANBETOV : CHASSEUR DE NAVETS !

Résumé : L’envers de l’histoire jamais contée d’Abraham Lincoln, enfant ayant perdu ses parents et découvrant que l’Amérique naissante est gangrénée par des vampires. Il va faire de cette lutte contre cette race assoiffée de sang, le combat d’une vie…

Le bis horrifique de l’été, c’est comme le beaujolais, chaque année il y en a un nouveau, chaque année on espère naïvement qu’il sera meilleur que celui de l’an passé et chaque année, on se fait bêtement avoir car on y retrouve le même goût douteux : buvable sur le moment car on est dans l’ambiance puis rance après coup quand on se rend compte que c’était quand même bien dégueulasse et que ça valait même pas un petit Côte du Rhône, même un pas cher. L’été dernier, c’était avec Priest de Scott Charles Stewart qu’on s’était fait avoir. Cette année, en ce début de mois d’août, c’est avec Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires, sorte de croisement entre une kistcherie loufoque de chez Bac Films et une série B grindhouse de luxe avec des relents de bisserie italienne des années 80. Et parce qu’on est cinéphile comme on est avec le vin, c’était à peine supportable la dernière fois mais on y revient quand même avec la candeur de néophytes qui croient que c’est possible, que cette fois, ça peut le faire, que ce sera une bonne cuvée.

Le postulat de départ d’Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires est con. Super con même. Mais ça au moins, on le savait dès le départ et on assumait à 200% l’idée barrée de ce délire régressif revisitant l’histoire américaine en y foutant des vampires assoiffés de rouge. On demandait pas de toute façon de la plausibilité dans la démarche comme ce fut le cas, par exemple, dans la trop furtive série télé des années 90, Dark Skies, qui refaisait avec intelligence la deuxième moitié du XXème siècle ricain en y injectant des extraterrestres pour expliquer chaque évènements. De toute manière, le mot « intelligence » était banni dès le départ de nos têtes, sachant que c’était le ruskoff Timur Bekmanbetov qui se cachait derrière cet actionner horrifique, le même ruskoff qui a signé des bouses telles que Night Watch et Day Watch, Wanted ou The Darkest Hour. Mais l’idée d’un classement R aux États-Unis, l’interdisant aux moins de 16 ans, laissait une fenêtre d’espoir vis à vis d’Abraham Lincoln, l’espoir d’en prendre plein la tronche avec un jubilatoire plaisir coupable en voyant le père fondateur de l’Amérique en découdre avec des créatures aux dents longues dans des gerbes de sang graphiques qui tâchent. Car oui, Abraham Lincoln relève d’un genre en perdition aujourd’hui pour cause de rentabilité économique obsessionnelle de la part des studios : les bons gros films gores fortunés à budget confortable et qui dépotent.

On ne peut pas vraiment parler de « plaisir coupable » devant donc la série B estivale de Bekmanbetov puisque l’expression désigne généralement un film que l’on sait pertinemment pas très bon voire carrément naze mais devant lequel on s’amuse et se divertit tellement, que l’on en ressort plutôt enthousiaste malgré la nullité limitée de la chose. Et ça, Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires ne parvient à le faire que très aléatoirement. Le plutôt fun y côtoie avec une régularité qui force le respect, le très mauvais. A commencer par le script. L’idée débile de base est quand même foutrement rigolote, il faut bien l’avouer. Le problème est que le film ne multiplie pas les raccourcis mais EST un raccourci en soi. Chaque scène participe directement à faire avancer l’histoire de façon extrêmement brutale dans un déni permanentent de toute épaisseur, même minimale. Mais bon, venant de la bisserie de l’été, on serait enclin à pardonner cette concision minimaliste linéaire même si elle amène à de grand moment de ridicule (la préparation et l’entraînement de Lincoln est un modèle du genre). Le but avoué du projet n’est de toute façon pas de faire dans la dentelle mais seulement d’être fun, décomplexé (ou plus dé-con-plexé) et de faire passer à son public, un moment placé sous le signe de l’éclate totale et dingote. Alors d’accord, tout est assumé mais cela n’excuse en rien la piteuse photographie ne mettant pas en valeur la qualité artisanale d’un maquillage acheté dans un magasin Dia et tartiné sur la gueule des acteurs par un peintre en bâtiment lituanien (pour les lituaniens qui liraient, mille excuses et remplacez ce terme par polonais ou toute autre nationalité de votre choix). Des acteurs qui, au passage, ne brille pas par la qualité exceptionnelle de leur jeu à commencer par le héros, campé par Benjamin Walker, sosie officiel de Liam Neeson jeune mais version discount. C’est pas mieux du côté de la belle Mary Elizabeth Winstead pas vraiment convaincante.

Mais quand même, dans sa bouillie visuelle (oui, le film est de Bekmanbetov donc c’est bien logiquement que le style du tâcheron se retrouve tout au long du film), Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires a quelques qualités. Eh oui ! Mazel Tov ! Et c’est là que l’expression « plaisir coupable » revient. Si l’on se fait passablement chier dans d’interminables séquences comme son final en train réalisé par un mec qui a trop regardé Retour vers le Futur III, on prend quand même une petite dose de plaisir minimale au détour de quelques scènes bien exécutées alliant jolis effets spéciaux et action bien rentre-dedans, le tout emballé avec une démultiplication des effets de mise en scène à la Timur, jouant sur les ralentis et les accélérés ou sur les plans déjantés mais spectaculaire empruntés chez l’ami Michael Bay dont le cinéaste semble rêver d’être un émule sans vraiment en avoir le talent.

Pour résumé, Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires est un bouillon, un gros spectacle gratuit où se mélange une certaine forme d’élégance stylistique et une vision généreuse et presque parodique de l’histoire (au moins, ça ne se prend pas au sérieux -enfin pas tout le temps-) et un divertissement qui tâche, pas finaud pour un sou, qui se réclame du nanar fortuné. Bordélique et foutraque, cet ambitieux actionner d’horreur est bourrin mais peu inspiré, construit à la hache (piquée au héros) et l’on y reste perplexe. Bouse pitoyable ou sympathique connerie fun ? Quelque part un peu les deux. Sur le moment, la première. Au générique de fin, la seconde. Le bis fun est toujours mieux quand il est réalisé par un mec qui a un minimum de talent dans sa sacoche. C’est pas vraiment le cas de Bekmanbetov donc forcément, on est un peu frustré car ça aurait pu être à la fois très con et très cool. C’est juste très con mais un tout petit col, furtivement, par moments. Au moins on est sûr d’une chose, ce fleuron de la bêtise cinématographique ne restera pas dans annales et ne devrait même pas passer les deux semaines avant d’être évacuer de nos esprits. Et dire que Tim Burton est producteur… Ca en devient flippant de voir dans quoi se laisse embarquer le papa d’Edward aux Mains d’Argent.

Bande-annonce :

2 thoughts on “ABRAHAM LINCOLN : CHASSEUR DE VAMPIRES (critique)

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