COMPANION de Drew Hancock : la critique du film

Premier long-métrage pour le méconnu Drew Hancock, réalisateur que l’on retrouvera prochainement aux commandes du remake de The Faculty produit par Robert Rodriguez lui-même. Companion est un thriller futuriste à tendance comico-horrifique dans lequel le week-end d’un groupe de potes va virer au cauchemar quand un secret bien gardé va tout faire exploser. Dit comme ça, le pitch ultra-simpliste de Companion ressemble à mille et un autres pitchs de mille et un autres films de genre. Et c’est normal, c’est parce qu’on se gardera bien d’en dire trop sur un film qui mérite une découverte le plus vierge d’informations possible…

Quelque part entre Terminator, Her et Mondwest, Companion est un jeu de massacre fun, haletant et inventif, bourré d’idées de mise en scène et tenu par une écriture qui entretient et relance habilement son suspens. On n’est pas bien loin de la petite série B au brio modeste, en tout cas sacrément maligne et bien plus intelligente que le simple divertissement horrifique mêlant thriller, comédie et effets gores. Car un peu à la manière d’un Invisible Man, Companion se sert du genre pour une fable allégorique moderne sur la masculinité toxique misogyne et violente, sur les rapports d’aliénation et d’emprise, et sur la révolte des femmes (notamment des femmes-objets) contre la domination patriarcale. La métaphore symbolisant avec mordant la condition et la place des femmes dans la société est un peu moins fine (et plus démonstrative) que chez Leigh Whannell mais elle est néanmoins foutrement décapante et jouissive, comme a pu l’être un Promising Young Woman par exemple.