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LOVE AND OTHER LESSONS de Josh Radnor
Critique – Sortie DVD/Blu-ray

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Spectateurs

affiche-Liberal-Arts-2012-1Mondo-mètre :
note 5.5 -10
Carte d’identité :
Nom : Liberal Arts
Père : Josh Radnor
Date de naissance : 2012
Majorité : 03 février 2015
Type : Sortie en DVD, Blu-ray
Nationalité : USA
Taille : 1h37 / Poids : NC
Genre : Comédie romantique

Livret de famille : Josh Radnor (Jesse), Elizabeth Olsen (Zibby), Zac Efron (Nat), Richard Jenkins (Peter), Allison Janney (Judith), John Magaro (Dean), Elizabeth Reaser (Ana)…

Signes particuliers : Une comédie romantico-existentielle réalisée et interprétée par Josh Ted de How I Met your Mother Radnor qui aura mis près de trois ans à sortir chez nous en direct to video !

DÉCALAGE SPATIO-TEMPOREL

LA CRITIQUE

Résumé : A l’occasion d’un petit pot de départ en retraite d’un ancien professeur, Jesse, un new-yorkais un peu déprimé, se rend dans l’Ohio près du campus où il a fait ses études. Il y fera la connaissance inattendue de Zibby, une jolie étudiante dont il tombe amoureux. Sauf que Jesse a 35 ans et Zibby, 19…

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L’INTRO :

Une grande majorité le connait pour être le fameux Ted Mosby à la recherche de l’âme sœur dans la série comique How I Met Your Mother mais le comédien Josh Radnor a en réalité une autre casquette plus méconnue, celle de réalisateur. Avec Liberal Arts, inexplicablement rebaptisé chez nous Love and Other Lessons, il signe déjà son deuxième long-métrage en tant que metteur en scène après Happythankyoumoreplease  en 2010 où il tenait également le rôle principal aux côtés de Kate Mara et Malin Akerman. Projeté en avant-première au Festival de Sundance 2012, Liberal Arts est une sorte de comédie romantique « différente », plus un drame un peu désabusée rappelant par moment l’esprit du rôle qu’il tient dans sa série culte. Un homme de 35 ans, que l’on pressent triste, voire dépressif, un peu perdu dans la vie, et qui va faire par un délicieux et fortuit hasard, la rencontre d’une jeune étudiante de 19 ans très mature avec qui le courant va tout de suite passer. Cette étudiante, c’est la meilleure de la famille Olsen, j’ai nommé Elizabeth. La jeune actrice d’à peine 24 ans, n’en finit plus d’impressionner par ses rôles, que ce soit dans le genre avec le remake américain de Silent House ou le drame avec le magnifique Martha, Marcy, May, Marlene. Ce duo pas forcément attendu, va donner naissance a un joli couple de cinéma dans un film atypique, hors des sentiers battus du genre.

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Josh Radnor va investir le campus de Kenyon College, là où lui-même a suivi ses études et va injecter beaucoup de sa vie personnelle universitaire dans ce film narrant une rencontre improbable et attendrissante mais torturée par les contraintes du temps et de la malchance. L’acteur, que l’on ne connaissait pas forcément sous ce jour, va en profiter pour nous faire entrer dans l’univers de l’une de ses passions, la littérature, anglaise notamment. Liberal Arts va donc être un mélange assez étrange de dérives enflammées pour les arts, écrits et musicaux en particulier, de romance contrariée par un écart d’âge gênant avec une pointe de comédie et de drame mi-amer mi-nostalgique et surtout très mélancolique. En fait, il se dégage une certaine forme de poésie littéraire permanente dans cette comédie romantique entravée par la malchance de deux êtres faits l’un pour l’autre mais que le temps n’a pas souhaité réunir au même moment. Le cheminement personnel de Jesse (Josh Radnor) va être une sorte de récit initiatique prenant des allures de crise de la quarantaine avant l’heure et de recherche de stabilité dans une vie flottante qui manque de prises sur le réel et le tangible. Plutôt séduisant dans son approche et sa démarche, Liberal Arts va adjoindre à ce duo central, quelques personnages secondaires touchants à l’image du professeur (Richard Jenkins) qui a bataillé pour prendre sa retraite avant de le regretter devant la solitude qui le ronge désormais ou de ce jeune perché et étrange, sorte d’ange gardien ou de présence irréelle sur le campus que joue Zac Efron. Enfin, il y a cet étudiant dépressif et suicidaire, timide paumé dans la vaste population collégiale que Jesse prendra sous son aile bienveillante (John Magaro) ou cette professeure de littérature anglaise strict et glaciale (Allison Janney).

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L’AVIS :

Comme une seconde réalisation maladroite, Liberal Arts arrive à s’écarter du genre codifié classique pour revêtir une personnalité propre, sorte de comédie sentimentale indépendante intelligente qui essaie du chemin balisé se bornant à parler d’amour. Ses divagations fines et pleine de sensibilité et de maturité vont l’amener à évoquer la solitude, la notion d’âme sœur, de moralité, de bonheur et de sens de la vie avec la peur de grandir ou de d’affronter la phase de vie présente, à parler d’arts, de passion éphémère, de sérénité, du besoin de se raccrocher à quelqu’un quand tout va mal, de complicité fusionnelle, tout ça autour de deux personnages qui finalement, à un moment de leur vie, avaient besoin l’un de l’autre, s’apportant mutuellement quelque-chose qu’ils n’avaient pas, qui leur manquait et qui va les faire avancer dans leur vie respective… Et Radnor parvient à cerner quelque-chose de l’air du temps, non sans justesse et tendresse, dans cette histoire originale qui arrive à esquiver le prétentieux même si le sujet s’y prêtait bien. Avec ses bons moments, son ton doux-amer et sa singularité touchante, il parvient à embarquer dans son univers lorgnant vers le cinéma de Zach Braff (on pense à Garden State) sans toutefois réussir totalement son coup. En cause, un récit un peu trop décousu, manquant de concision et d’un point de vue clair (le personnage du professeur campé par Richard Jenkins n’est pas très bien utilisé), une verbosité excessive se laissant entraîner avec un excès de zèle et sans retenue par sa passion pour les sciences littéraires au détour d’envolées finissant sur de longs échanges un peu vains et superficiels et des difficultés à trouver un bon équilibre entre le fond et la forme. Pourtant, émergent malgré tout de jolis moments comiques comme ce débat autour de la qualité des bouquins Twilight, moments qui tendent à montrer que Liberal Arts n’est finalement jamais aussi bon que quand il s’octroie un peu de légèreté derrière son faux sérieux artistique apparent.

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L’essai n’est pas totalement transformé, certes, mais montre les aptitudes de  Josh Radnor qui n’est pas dénué de talent et semble avoir en lui, un certain potentiel pour devenir peut-être un jour, un cinéaste intéressant de la scène indépendante américaine, en plus d’être un agréable comédien. Mais pour l’heure, ce second effort où il occupe les doubles casquettes d’auteur et de réalisateur, reste quand même un peu bancal malgré la sincérité évidente qu’il affiche et qui finit par attendrir. Peut-être eut-il été préférable qu’il s’associât à quelqu’un à l’écriture au lieu de mener seul à bout de bras son projet qui laisse place à trop de maladresses dans sa narration pas toujours bien ficelée et peinant à faire ressortir ses qualités au milieu de ses fausses notes qui lui font perdre un peu de sa superbe, comme un manque de rythme évident et des difficultés à se canaliser pour garder le bon cap dans cette jolie métaphore sur la vie et ses étapes où à la réflexion, chacune d’elle a quelque-chose de fort à apporter à la construction de soi.

Bande-annonce :

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