Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : L’Homme qui Rit
Père : Jean-Pierre Améris
Livret de famille : Marc-André Grondin (Gwynplaine), Gérard Depardieu (Ursus), Christa Théret (Déa), Emmanuelle Seigner (la duchesse), Arben Bajraktaraj (Hardquanone), Fannie Zanini (Déa enfant), Romain Morelli (Gwynplaine enfant)…
Date de naissance : 2012 / Nationalité : France
Taille/Poids : 1h33 – 13 millions €
Signes particuliers (+) : Une tentative courageuse d’adaptation personnelle d’un roman célèbre en version conte tragique. Un univers baroque fascinant, de bons acteurs, une belle histoire, un joli message inoffensif = un beau moment de cinéma.
Signes particuliers (-) : Exit la profondeur du roman de Victor Hugo.
LE JOKER SANS BATMAN
Résumé : Gwynplaine, un enfant marqué par un terrible cicatrice lui déformant la bouche, est recueilli dans une tempête de neige par Ursus, un forain ambulant. Outre sa marque au visage, Gwynplaine porte également Déa, une fillette retrouvée gelée dans la neige dans les bras de sa mère morte de froid. A eux trois, ils vont former une famille qui connaîtra un succès fou lorsque Gwynplaine usera de sa difformité à des fins théâtrales…
Le réalisateur des Emotifs Anonymes Jean-Pierre Améris se penche sur le roman culte de Victor Hugo L’Homme qui Rit (1869), l’un de ses rares échecs littéraires, qu’il adapte en se l’appropriant personnellement pour en faire un conte tragique et cruel de société, abordant des thématiques que n’auraient pas reniées Tim Burton, comme l’amour, la beauté et la différence auquel il rend un hommage vibrant. C’est au jeune prodige québécois Marc-André Grondin (C.R.A.Z.Y) que le cinéaste fait appel pour prêter ses traits à Gwynplaine, personnage central du roman qui devient, dans cette transposition prenant quelques libertés avec le matériau d’origine, le seul véritable point d’ancrage du récit alors que la peinture sociale chère à Hugo est évacué pour une histoire plus intemporelle relevant du domaine du conte. Autour de lui, gravitent comme des aimants Gérard Depardieu en père d’adoption aussi touchant que bourru, Mathilde Seigner en aristocrate vénéneuse et la jeune Christa Théret, révélation du LOL de Liza Azuelos, qui glisse sa frêle plastique dans les habits de Déa, jeune fille aveugle, à la fois sœur et grand amour (presque légèrement amoral et incestueux) de Gwynplaine.
Sans jamais céder à la facilité de l’emprunt outrageux ou pompage outrancier, Améris livre un film humble, unique, fascinant, lui-aussi intrigant et différent en adéquation parfaite avec le sujet et les thématiques qui soutiennent son histoire, qu’il aborde avec délicatesse, poésie et cruauté. L’homme qui Rit rappelle instantanément le Tim Burton de la grande époque (on pense tellement à Edward aux Mains d’Argent avec son jeune homme mutilé touchant ayant des difficultés à se faire accepter au-delà de son apparence physique) mais par de petites touches, on sent poindre également des inspirations diverses et variées, de Tod Browning à Edgar Allan Poe en passant par Fellini.
Drame baroque émouvant, sombre dans son déroulement et pourtant lumineux dans les sentiments qu’il convoque, L’homme qui Rit est une sorte de conte à la Walt Disney ou le tragique de la dure réalité du monde et du genre humain, parfois gentil à la démesure qu’il peut aussi être très méchant, prendrait le dessus sur la naïveté d’une vision fantaisiste et fantasmée. Sur le mode du « il était une fois » comme s’il allait nous conter une histoire intemporelle relevant de la légende, Améris développe un arc narratif très simple, très primaire même, fait de pauvres et de riches, de roulottes brinquebalantes et de châteaux luxueux, d’amour et de drame, de passion et de désespoir, de joie et de quiproquo trahissant. Mais au-delà de la fable amère au discours de conte de fée très naïf, on retiendra surtout la splendeur visuelle d’une œuvre pleine de magie, débordante de vie et de tragique, renforcée par la superbe partition musicale virtuose de Stéphane Moucha. L’homme qui Rit n’est pas un pamphlet d’une grande finesse, son message sur la différence et la beauté intérieure et la définition réelle du mot « monstre », est certes élémentaire. Mais Améris réussit quand même son pari. L’époque a changé, on n’est plus au XIXème siècle de Victor Hugo alors le cinéaste évacue toute digression et se concentre purement et simplement sur son fort récit, faisant revivre les grands drames passionnels, comme si le style de Victor Hugo et le souffle de Shakespeare était demain adaptés par Tim Burton dans une féérie brisée au goût de souffre. Assurément, l’un des films français les plus atypiques de cette fin d’année. Fascinant.
Bande-annonce :
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