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16 ANS de Philippe Lioret : la critique du film

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Nom : 16 ans
Père : Philippe Lioret
Date de naissance : 2022
Majorité : 04 janvier 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h34 / Poids : NC
Genre : Drame, Romance

Livret de Famille : Sabrina LevoyeTeïlo AzaïsJean-Pierre Lorit

Signes particuliers : Philippe Lioret réinterprète le mythe de Roméo et Juliette à la sauce drame social. 

Synopsis : Nora et Léo se rencontrent le jour de la rentrée en classe de Seconde. Leurs regards s’enchâssent et tout est dit. Le frère de Nora, manutentionnaire à l’hypermarché local, est accusé de vol et viré sur-le-champ. Le directeur de l’hypermarché c’est Franck, le père de Léo. Les deux familles s’affrontent, les différences s’exacerbent et le chaos s’installe. Les vies de Nora et Léo s’embrasent.

ROMEO ET JULIETTE REVISITÉ

NOTRE AVIS SUR 16 ANS

16 ans, ou quand Philippe Loiret revisite le mythe de Roméo et Juliette en croisant la romance adolescente et le drame social sur fond de lutte des classes. Six ans après Le Fils de Jean, son dernier long-métrage en date, le réalisateur de Welcome et Je vais bien, ne t’en fais pas signe une proposition inégale mais néanmoins passionnante. Dans 16 ans, les jeunes Nora et Léo tombe amoureux dès que leurs regards se croisent au collège. Mais le frère de Nora vient d’être licencié de l’hypermarché du coin par son directeur, le père de Léo. Les tensions grandissent entre les partis et leur amour fragile, pris en tenaille, vire à l’impossible.

16 ans, ou la preuve par quatre qu’un film peut être très imparfait sans pour autant être raté. Philippe Lioret réussit trop de choses pour que l’on puisse cataloguer son film comme un échec. Oui, l’histoire d’un antagonisme social vaut plus que la romance adolescente à la Roméo et Juliette, celle-ci étant légèrement abîmée par quelques clichés et un regard pas toujours très moderne sur la jeunesse d’aujourd’hui. Oui, certains ressorts tirent un peu vers le didactisme représentatif ou vers une forme de manichéisme visant à soutenir la démonstration. Néanmoins, la force de l’ensemble parvient à l’emporter à la mesure de la réflexion sociale imposée. Comme à son habitude, Lioret parvient à dessiner beaucoup d’émotions dans cette tragédie pertinente qui questionne habilement et en premier texte, les rapports structurels des classes. Le meilleur visage de 16 ans s’incarne dans ce conflit qui va opposer un jeune musulman injustement licencié et un directeur d’entreprise qui va être à son tour victime du système qu’il nourrit. Deux séquences miroirs à distance l’une de l’autre soulignent tout le propos d’un film dénonciateur qui interroge sur les ravages des préjugés, de l’extrémisme, du conflit social entre puissants soumis au capitalisme et classes moyennes en révolte contre ces soi-disant puissants en réalité fantoches au pouvoir finalement illusoire. Avec au final, ce constat acerbe que tout le monde est dans le même bateau face au pouvoir et à l’argent. Pas aussi brûlant qu’un Stéphane Brizé car plus écrit, 16 ans n’en est pas moins un film bouleversant et dont le discours est concluant, et ce même s’il enfonce des portes semi-ouvertes.

 

Par Nicolas Rieux

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