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VENECIAFRENIA d’Alex de la Iglesia : la critique du film [Amazon Prime Video]

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Spectateurs

 

Nom : Veneciafrenia
Père : Alex de la Iglesia
Date de naissance : 03 mars 2024
Type : Disponible sur Amazon Prime Video
Nationalité : Espagne
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Epouvante, Horreur

Livret de Famille : Ingrid García-JonssonSilvia AlonsoGoize Blanco

Signes particuliers : On avait tellement envie d’aimer ce film…

Synopsis : Un groupe de touristes espagnols visitent la belle ville de Venise. Ils ne savent pas encore que leur survie est en jeu. En effet, les vénitiens, las des touristes, s’en prennent aux vacanciers…

PUT*** DE TOURISTES

NOTRE AVIS SUR VENECIAFRENIA

L’espagnol fou est de retour. Si ses plus belles heures sont derrière lui (du Jour de la Bête en 1995 à Un Jour de Chance en 2011), on est toujours content de retrouver le paternel du Crime Farpait, de 800 Balles, de Balada Triste ou de Perdita Durango). Après quelques sorties plus mineures, Alex de la Iglesia revient avec une film d’horreur plus alléchant qu’une Burrata des Pouilles. Direction Venise où le tourisme effréné bat plus que jamais son plein. Les vrais vénitiens en ont marre de cette invasion qui arrive par paquebots entiers. Au point de vouloir en découdre avec les envahisseurs…
Ce pitch -jubilatoire faut l’avouer- donnait un début d’érection. L’idée projetée de ce qu’on allait voir boostée à la folie d’Alex de la Iglesia préparait le terrain pour un orgasme XXL. Un slasher en plein Venise entre des autochtones excédés et des touristes qui se croient chez eux, mais quel kiff préprogrammé ! Sauf que bien souvent, il y a une frontière non négligeable entre l’idée et la réalité. Toujours naïfs que l’on est malgré pas mal d’années de cinoche dans les pattes, on y a cru. La désillusion est nette. Et le pire, c’est que même si l’essai est loin d’être transformé, on a quand même envie d’aimer cette bisserie hardcore en occultant ses défauts. Problème, ils sont vraiment trop nombreux pour parvenir à les surmonter.
Alex de la Iglesia tenait une idée en or propice à un gros délire régressif mêlant carnage et carnaval, avec au menu l’hypnotisante Venise comme décor d’épouvante (coucou Nicolas Roeg), des masques vénitiens partout pour cacher la terreur, des touristes écervelés à charcuter et un potentiel comico-slasheresque évident. Malheureusement, l’effet ne fera illusion qu’un temps. Si l’on retrouve bien ces ingrédients au départ, et avec eux l’espoir d’un excellent moment de dérision horrifique entre tripailles et humour noir, Veneciafrenia va se déliter au fil des minutes pour sombrer dans l’immense déception. Parce qu’il faut se rendre à l’évidence, le nouveau film d’Alex de la Iglesia est plus moisi qu’une vieille quiche oubliée au frigo. On passera sur des comédiens qui jouent plus mal que Jean-Luc Reichmann dans Leo Mattei (et franchement faut le faire) pour se concentrer sur l’essentiel : les points forts espérés qui deviennent des points faibles redoutés. L’humour noir se disperse façon puzzle au profit d’une intrigue trop sérieuse, décousue et complètement nanarde à base de thriller claqué au sol se perdant dans une vague histoire d’obscure société secrète. Si seulement Alex de la Iglesia en était resté basiquement sur son programme annoncé à base de résidents vs touristes plutôt que de partir sur des ressorts fumeux et foireux… A cela s’ajoutent des incohérences, des ficelles grossières ou des personnages grotesques (le gondolier sans peur et sans reproches, le futur mari) et surtout un capital fun qui se volatilise plus vite qu’une bouteille de pinard laissée sur la table de Gérard Depardieu. Malgré le charme qu’on pourrait/voudrait lui trouver, Veneciafrenia glisse progressivement de la bisserie sympathique et jouissive vers le nanar imbitable, limite ennuyeux. Le pire c’est qu’on a quand même envie de l’aimer ce machin déglingué, mais peut-être plus pour ce qu’il a failli être que pour ce qu’il est, à savoir un petit navet pas tout à fait recommandable. Dommage, on aurait pu avoir une sacrée comédie-slasher si le film ne s’était pas perdu en route telle une gondole à la dérive. Il n’en reste qu’une toute petite poignée de scènes délicieusement géniales (le cadavre-marionnette) perdues dans un océan de médiocrité téléfilmée.

 

Par Nicolas Rieux

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