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QUE DIOS NOS PERDONE de Rodrigo Sorogoyen : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Que Dios nos Perdone
Père : Rodrigo Sorogoyen
Date de naissance : 2016
Majorité : 09 août 2017
Type : sortie en salles
Nationalité : Espagne
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre
: Thriller, Policier

Livret de famille :  Antonio de la Torre, Roberto Álamo, Javier Pereira…

Signes particuliers : Un sacré film policier, bien noir comme on les aime. 

LE SOLEIL ESPAGNOL S’OBSCURCIT

LA CRITIQUE DE QUE DIOS NOS PERDONE

Résumé : Madrid, été 2011. La ville, plongée en pleine crise économique, est confrontée à l’émergence du mouvement des « indignés » et à la visite imminente du Pape Benoît XVI. C’est dans ce contexte hyper-tendu que l’improbable binôme que forment Alfaro et Velarde se retrouve en charge de l’enquête sur un serial-killer d’un genre bien particulier. Les deux inspecteurs, sous pression, sont de surcroît contraints d’agir dans la plus grande discrétion… Une course contre la montre s’engage alors, qui progressivement les révèle à eux-mêmes ; sont-ils si différents du criminel qu’ils poursuivent ?

Un bon polar bien sec et bien noir, c’est comme un café, ça ne se refuse pas. Surtout s’il est fait maison par des artisans habiles. La France a eu sa grande période, la Corée du Sud a eu sa grande période, aujourd’hui, pour un polar solide, sombre et hargneux, c’est du côté de l’Espagne qu’il faut aller voir. De l’autre côté des Pyrénées, le cinéma ibérique s’est trouvé un nouveau genre pour remplacer sa production horrifique sur le déclin après de belles années. Depuis trois ou quatre ans, on ne compte plus les petits tours de force efficaces façon La Isla Minima, La Colère d’un Homme Patient et autres Pas de Répit pour les Salauds, Insiders ou Toro. Dernier venu en date, Que Dios nos Perdone de Rodrigo Sorogoyen. Une petite bombe applaudie et récompensée au dernier festival de Beaune, à San Sebastian aussi, après avoir été largement nommée aux Goyas (les César espagnols) pour un prix du Meilleur Acteur.

Sans perdre de temps, sans détour et surtout sans prendre de gants, Que Dios nos Perdone nous embarque dans une enquête policière haletante aux confins du glauque, alors qu’un duo de flics amusement improbable, se lance sur les traces d’un serial killer violeur de vieilles dames. Le tout dans une Espagne troublée par la crise économique, et dans un Madrid tendu par l’imminente visite du Pape Benoît XVI. Et comme dans les meilleurs polars, l’implacable course au meurtrier va demander un abandon de soi, la frontière entre le Bien et le Mal va se troubler, et les âmes ne vont pas en ressortir indemnes. Malin, habile et surtout très couillu, Rodrigo Sorogoyen signe un film à la maîtrise fascinante, une cathédrale oppressante aux recoins sans cesse surprenants, dirigé par une tension palpable alourdie par la radicalité d’une histoire sordide et inconfortable. Il fallait oser tourner autour d’un sadique sexuel qui s’en prend aux grands-mères en les souillant de la pire des manières. Sorogoyen a osé, et son Que Dios nos Perdone est une petite claque à la fois brutale et captivante. Le genre de polar qui respecte les codes du genre, qui les titille un peu en poussant le bouchon un poil loin, qui nous bouscule avant de nous foutre au tapis. C’est peut-être pas du niveau d’un Se7en mais l’idée y est. Excellent !

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

 

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