Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Ouija
Père : Stiles Whites
Date de naissance : 2014
Majorité : 29 avril 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Horreur, épouvante
Livret de famille : Olivia Cooke (Laine), Ana Coto (Sarah), Daren Kagasoff (Trevor), Bianca Santos (Isabelle), Douglas Smith (Pete), Shelley Hennig (Debbie), Sierra Heuermann (Doris)…
Signes particuliers : Jason Blum, le producteur spécialiste du cinéma d’épouvante américain, nous sert sa dernière cuvée. Pas de chance, elle n’est pas millésimée celle-ci…
DANS LE NÉANT, PERSONNE NE VOUS ENTEND RONFLER
LA CRITIQUE
Résumé : Après avoir perdu Debbie, son amie d’enfance, dans des circonstances atroces, Laine tombe sur une vieille planchette Ouija dans la chambre de Debbie et tente alors d’y jouer pour dire « Au revoir » à la disparue… Pour l’heure, seul Pete, petit copain de Debbie, accepte de l’aider. Convaincue qu’il ne peut s’agir d’un suicide, Laine mène l’enquête et découvre que l’esprit convoqué par la planchette se fait appeler « DZ » et tient à poursuivre la partie coûte que coûte…Tandis que des événements de plus en plus étranges se multiplient, Laine sollicite l’aide de sa sœur cadette Sarah, de son amie Isabelle et de son petit copain Trevor.Peu à peu, les cinq adolescents se plongent dans l’histoire de la maison de Debbie et comprennent que leur amie n’était ni la première victime, ni la dernière. Et s’ils ne parviennent pas à refermer le portail qu’ils ont dangereusement ouvert, ils connaîtront le même sort que celle qui les a initiés au jeu de Ouija… L’INTRO :
Dernier né d’une production d’épouvante à la chaîne qui commence à sérieusement sacrifier la qualité à la quantité, Ouija sort tout fraîchement des couloirs de chez Blumhouse Productions, le monsieur cinoche de genre à petit budget qui produit vite et bien, des succès calibrés pour faire office de défibrillateur au box office US en attirant en masse le jeune public. On ne refera pas tout le parcours du bonhomme, mais quand même, de la saga Paranormal Activity aux Sinister en passant par les American Nightmare, force est d’avouer que Jason Blum a trouvé une dynamique qui fonctionne et s’en met plein les fouilles en nous abreuvant généreusement en séries B efficaces, même si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Réalisé par Stiles White, un spécialiste des effets spéciaux à la longue expérience acquise en bossant chez le maître Stan Winston et dont c’est là le premier long-métrage, Ouija porte bien son nom qui résume à lui-seul toute l’affaire. Pas besoin d’être devin pour comprendre qu’il sera question d’une planche ouija donc, avec laquelle une petite brochette de lycéens sacrément nouille, va faire mumuse, réveillant au passage quelques fantômes vengeurs pas contents. Passé par le dernier Festival de Gérardmer, Ouija se traîne déjà une fâcheuse réputation embarrassante malgré son rutilant succès au box office américain où il a engrangé dix fois sa mise de départ.L’AVIS :
Semi-somnifère capable d’abattre un cheval au galop, dans la lignée du pire du cinéma d’épouvante moderne (style The Baby mais en plus soporifique), Ouija est l’archétype même du film fondé sur une mince idée de départ à partir de laquelle ses créateurs vont se creuser le ciboulot sans trop savoir quoi faire. Et malheureusement, ils ne trouveront pas au final. Peu inspiré et sans la moindre originalité, sorte de petit train fantômes pour (très) jeune ado en mal de sensations pseudo-fortes, les seuls fantômes que le film de Stiles White n’arrivera pas à réveiller, seront les spectateurs morts d’ennui en cours de projection. Au bout d’une heure, on est toujours désespérément dans l’attente de quelque-chose qui viendrait nous tirer de notre léthargie mais cette série B dénichée en raclant les fonds de tiroir de scripts mauvais à disposition, ne trouvera rien à proposer si ce n’est du vide, du vide, et du vide. Piochant un peu partout dans tout le cinéma d’épouvante moderne à base d’esprits revanchards et de possession, Ouija recycle une recette fadasse sans y apporter la moindre idée, se contentant d’aligner un pauvre spectacle à la mécanique bien terne comme on en a vu des dizaines, aussi triste qu’un dimanche soir en charentaises sans rien à la télé. Exagérément médiocre, Ouija finit par nous ponctionner 1h30 de vie… pour rien. Sa seule originalité sera celle d’inventer un nouveau concept de cinéma. Le film qui ne s’oublie pas après visionnage mais qui s’oublie pendant qu’on le regarde, au fur et à mesure que défile son néant intersidéral. Prévisible et attendue comme la dernière blague graveleuse de tonton bourré à Noël, cette dernière production horrifico-arnaqueuse de Jason Blum voit alors le ridicule s’inviter à la fête, jetant les dernières poignées de gravas nécessaires à son enterrement. Dans votre solitude consternée, personne ne vous entendra crier (ou ronfler), et ne comptez même pas sur le plaisir des yeux à reluquer la mignonne Olivia Cooke pour vous sauver. Ouija, c’est un peu le film où il n’y a pas grand-chose à voir au début, guère plus au milieu, et encore moins à la fin. Tout de suite, dans ces conditions, c’est compliqué.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux