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LES FILLES DU SOLEIL d’Eva Husson : la critique du film [Cannes 2018]

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Carte d’identité :
Nom : Les filles du soleil
Mère : Eva Husson
Date de naissance : 2018
Majorité : 21 novembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h55 / Poids : NC
Genre
: Drame, Guerre

Livret de famille : Golshifteh Farahani, Emmanuelle Bercot, Zübeyde Bulut…

Signes particuliers : Après son Bang Gang, la réalisatrice Eva Husson se plante.

AU CŒUR D’UN BATAILLON DE COMBATTANTES KURDES

LA CRITIQUE DE LES FILLES DU SOLEIL

Résumé : Au Kurdistan, Bahar, commandante du bataillon Les Filles du Soleil, se prépare à libérer sa ville des mains des hommes en noir, avec l’espoir de retrouver son fils. Une journaliste française, Mathilde, vient couvrir l’offensive et témoigner de l’histoire de ces guerrières d’exception. Depuis que leur vie a basculé, toutes se battent pour la même cause : la femme, la vie, la liberté. Après son mal-aimé (et pourtant pas inintéressant) Bang Gang, la réalisatrice Eva Husson revient avec un nouveau long-métrage aux moyens plus ambitieux et au sujet extrêmement fort et d’actualité. Les Filles du Soleil est une sorte de fresque retraçant le tragique calvaire d’une jeune kurde (Golshifteh Farahani) ayant perdu toute sa famille, victime des attaques de s commandos de Daech. Aujourd’hui, l’ancienne avocate qu’était Bahar est devenue une combattante héroïque, ayant rejoint l’armée pour affronter les rebelles sur le terrain. Son portrait est dressé par l’entremise d’une journaliste française (Emmanuelle Bercot) venue couvrir le conflit de l’intérieur.

Conspué à Cannes où la presse y a vu le plus mauvais film de cette sélection 2018, Les Filles du Soleil n’aura rien fait pour s’épargner la vindicte. Il faut bien avouer que la pauvre Eva Husson rate à peu près tout ou presque avec son drame qui s’embourbe à chaque instant dans un ridicule cousin de celui qui animait le The Last Face de Sean Penn l’an passé. Tout sonne faux ou presque dans Les Filles du Soleil, de ses mécanismes narratifs à l’épouvantable artificialité à sa mise en scène soulignant au marqueur la moindre ligne de pathos, en passant par une surcharge aussi constante que navrante. Eva Husson pond un pavé à la lourdeur indigeste, qui utilise des ficelles dramatiques tellement grossières, que le film en vient à perdre toute sa crédibilité malgré l’authenticité de ce qu’il raconte. Et le grand perdant dans l’histoire, c’est à n’en pas douter son sujet pourtant terrible et poignant. Mal pensé de A à Z, Les Filles du Soleil en vient à ne pas rendre justice aux victimes qu’il tente de mettre à l’honneur, pas plus qu’il ne rend justice à ses femmes ayant décidé de rejoindre la lutte armée contre le fléau qu’est Daech. Le personnage incarnée par Emmanuelle Bercot transpire l’artificialité, peu aidé au passage par l’interprétation forcée de la comédienne, les combattantes qui entourent la leader campée par Golshifteh Farahani demeurent inlassablement des faire-valoir servant juste l’avancée du récit et les violons déployés, et le film dans sa globalité s’embourbe dans une absente totale de consistance, et dans un refus d’explorer ses pistes les plus intéressantes faute de savoir se concentrer sur l’essentiel. Et Les Filles du Soleil de devenir un drame au simplisme désespérant, aussi convenu que pauvre. Encore une fois, des intentions et un vague point de vue ne suffisent pas à faire un bon film de cinéma.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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