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Le saviez-vous ? : Robin Williams a aidé Spielberg sur La Liste de Schindler

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Parmi les innombrables chefs-d’oeuvre de Steven Spielberg, il y en a un qui lui aura donné particulièrement du fil à retordre : La Liste de Schindler. Comme tout le monde le sait, l’histoire était très dure, et à cela s’ajoutaient un tournage complexe à Cracovie, des dizaines de milliers de figurants à gérer (30.000 précisément) et des scènes psychologiquement éprouvantes tournées près d’Auschwitz. Par « près », on entend à l’extérieur seulement, car si Spielberg s’était vu accorder l’autorisation exceptionnelle de filmer dans le camp, ce dernier refusa par respect pour les victimes. Pendant des semaines, toute l’équipe s’est donnée corps et âme pour mener le film à bien. Mais progressivement, l’ambiance est devenue de plus en plus pesante. Mauvaise entente ? Galères en cascade ? Rien de tout cela. Le souci rencontré par Spielberg était l’une de ses plus intimes angoisses : le moral.

Pendant près de trois mois, tout le monde à bord a fait de son mieux. A l’image de Ben Kingsley par exemple, qui gardait précieusement sur lui une photo d’Anne Frank pour lui donner le courage nécessaire. Mais petit à petit, Spielberg a senti que son équipe et ses comédiens commençaient à être plombés par le poids du sujet. Lui-même avait beaucoup de mal à être sur le pont au quotidien, d’autant que les journées étaient particulièrement tristes. Car compte tenu de la gravité de l’histoire du film, personne n’osait rire, s’amuser ou prendre un peu de plaisir sur le plateau. Spielberg le premier, lui qui a raconté par la suite avoir eu terriblement de mal à prononcer le mot « action » chaque jour car « aktion » en allemand était le terme employé pour déporter les juifs vers les ghettos. Au fil du tournage, l’ambiance n’a cessé de s’assombrir et le moral de l’équipe n’a cessé de dégringoler de jour en jour. Jusqu’à ce que Spielberg ait une idée, certes un peu incongrue sur le papier, mais qui a considérablement aidé. Désespéré (et épuisé car il gérait en parallèle et à distance les effets spéciaux de Jurassic Park), le cinéaste a fait appel à l’un de ses plus proches amis : Robin Williams. On se demande bien ce que le regretté comédien qui a fait rire des millions de spectateurs pouvait bien faire dans pareille situation. Tout simplement ce qu’il savait faire le mieux justement : faire rire. Ainsi, quotidiennement, Steven Spielberg appelait Robin Williams et mettait le téléphone sur haut parleur, retransmis sur le plateau. Pendant une dizaine de minutes, Robin Williams racontait des blagues et faisait de petits sketches destinés à égayer l’ambiance et à combattre la morosité ambiante. Et ça a marché. Si le reste du tournage n’a pas été une partie de plaisir pour autant, au moins l’ambiance s’est un petit peu « allégée ».

La Liste de Schindler a pu ainsi être terminé dans des conditions un peu plus supportables. Et devenir l’immense classique que l’on connaît. A noter qu’une fois fini, Spielberg a présenté le film en guise de devoir de fin d’études pour obtenir ( à 55 ans !!) son diplôme universitaire d’études d’Arts du Cinéma à l’université de Long Beach (Los Angeles), lui qui n’avait pas pu finir son cursus entamé en 1965 pour cause de carrière naissante. Il fallait présenter un film de 12 minutes minimum, Spielberg a sorti un chef-d’oeuvre de 3h15. Imparable. Et à y être dans les anecdotes post-tournage, ses professeurs de la fac de Long Beach n’auront toutefois pas été les premières personnes à voir le film. La première personne qui eut ce privilège fut… Billy Wilder ! En effet, le génie du cinéma américain voulait faire de La Liste de Schindler son ultime film avant de prendre définitivement sa retraite. Quand il a appris que Spielberg avait acheté les droits du livre, il l’appela pour lui en parler sans savoir que le tournage était sur le point de commencer la semaine suivante. Spielberg fut très peiné de ce coup de fil, d’autant qu’il était un grand admirateur de Wilder. Il lui promît qu’il serait la première personne à pouvoir le voir et a tenu parole en le lui projetant à peine achevé. Wilder, lui, ne réalisa donc pas de « dernier film » et en restera malheureusement à Victor La Gaffe, son remake très moyen de L’Emmerdeur.

 

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Par Nicolas Rieux

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