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LE HOBBIT : LA DÉSOLATION DE SMAUG de Peter Jackson
Critique – Sortie DVD/blu-ray (fantasy)

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21055250_20131106114016251.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre :
note 7
Carte d’identité :
Nom : The Hobbit : The Desolation of Smaug
Père : Peter Jackson
Livret de famille : Martin Freeman (Bilbon), Richard Armitage (Thorin Ecu-de-Chêne), Ian McKellen (Gandalf), Benedict Cumberbatch (Smaug), Evangeline Lilly (Tauriel), Orlando Bloom (Legolas), Luke Evans (Barde), Aidan Turner (Kili), Lee Pace (Thranduil), Ken Stott (Balin)…
Date de naissance : 2013
Majorité au : 11 décembre 2013 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 2h41
Poids : env. 250 millions $

Signes particuliers (+) : Peter Jackson muscle sa saga, après un premier opus parfois critiqué pour la lenteur de sa très longue exposition. Ce deuxième volet passe la seconde et entre de plein pied dans son aventure, offrant un divertissement épique grandiose et haletant. Plus vif, plus d’action, plus de rythme, plus de dynamisme et de péripéties, La Désolation de Smaug est une intense odyssée carburant à la magie enchanteresse et au spectaculaire exaltant. Sur bien des points, ce second chapitre enterre son prédécesseur tout en s’inscrivant dans sa droite lignée, et réjouit en en mettant plein la vue au gré d’obstacles et de combats dantesques, d’autant que Jackson a eu l’intelligence d’injecter quelques idées personnelles pour compenser la faiblesse des enjeux dramatiques qui sous-tendent la saga The Hobbit.

Signes particuliers (-) : Sur « bien des points » mais pas tous. Au jeu de la comparaison, les deux films ne sont pas loin de se valoir, les quelques défauts de celui-ci finissant par le faire redescendre de son piédestal pour le replacer quasi au niveau de son prédécesseur. Dans les deux cas, l’aventure est merveilleuse, somptueuse et enthousiasmante, mais trop longue. Sauf que cette fois, le dur n’est pas début mais à la fin, avec un dernier acte plus « pénible », étiré et flirtant par moments avec la poussivité. Dommage car il laisse cet opus sur une note mitigée là où il est globalement un colossal moment de cinéma étourdissant, manquant juste d’un peu d’émotion pour parfaire son intensité. Vivement le prometteur troisième acte !

 

L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE !

LA CRITIQUE

Résumé : La suite des aventures de Bilbon Sacquet, paisible hobbit, entraîné en compagnie d’une bande de Nains, par le magicien Gandalf, pour récupérer le trésor détenu par le dragon Smaug et aider le peuple Nain à retrouver ses terres occupés par ce cracheur de feu terrifiant…

Premieres-critiques-du-Hobbit-La-Desolation-de-Smaug-la-Terre-du-Milieu-a-retrouve-son-mojo_portrait_w532L’INTRO :

C’était à n’en pas douter l’un des événements majeurs de la fin d’année 2013 et de même pour ce mois d’avril 2014. Un an presque jour pour jour après le premier volet de cette nouvelle trilogie star, Peter Jackson nous replongeait dans l’univers des aventures épiques du Hobbit Bilbon Sacquet, avec une suite qui s’annonçait nettement plus mouvementée que ne l’avait été le déjà magnifique (mais un peu long) premier volet. Cette fois-ci, l’histoire et les personnages avaient déjà été posés, les enjeux aussi, et The Hobbit : la désolation de Smaug, du nom du redoutable dragon à l’honneur dans ce deuxième chapitre, pouvait enfin de concentrer sur son aventure exaltante et uniquement sur elle. La Désolation de Smaug reprenait logiquement là où on en était resté un an auparavant avec son prédécesseur, au terme d’un « long voyage inattendu » et à l’aube du gros morceau de cette fresque initiatique nourrie à la grandiose fantasy, qui trouvera sa conclusion fin 2014. D’ici là, revivez l’épopée avec la sortie en DVD et Blu-ray de l’acte 2, La Désolation de Smaug.

Hobbit_Desolation_of_Smaug_2Dans l’immense jardin néo-zélandais du tournage, La Désolation de Smaug retrouve logiquement la totalité des participants à sa marche initiale, Martin le hobbit Freeman en tête mais aussi Ian Gandalf McKellen ou Richard Thorin Armitage. Le film intègre également quelques nouveaux personnages rejoignant la fresque en cours de route, comme la belle et formidable Evangeline Lilly (dont le visage semble avoir été sculpté exprès pour un jour jouer un elfe) ou encore Luke Evans et enfin, enregistre quelques retours nostalgiques du Seigneur des Anneaux à l’image d’un Orlando Bloom qui rendosse le costume de l’elfe Legolas et virevolte dans des combats génialement chorégraphiés. Enfin, un mot de la technique pour parfaire cette présentation en bonne et due forme. La Désolation de Smaug est, comme son prédécesseur, un monstre de modernité technologique. 3D native très étudiée permettant l’immersion dans une aventure tournée en HFR (soit 48 images/seconde en lieu et place des 25 traditionnelles), offrant ainsi à l’image une fluidité renversante et une qualité visuelle épatante. Sur le plan sonore, le travail minutieux du montage-son a été façonné pour épouser à merveille la révolution du Dolby Atmos.

21057721_20131114111247372.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxL’AVIS :

Prêt pour une grande et intense aventure épique de 2h40 qui vous mènera au plus près du dénouement du voyage extraordinaire de ce petit Hobbit sorti de sa douillette tanière pour aller découvrir et embrasser le monde fantaisiste de la mythologie de Tolkien, sa beauté et ses dangers, à travers un parcours du combattant aux allures de juste périple ? The Hobbit souffre depuis le début d’un complexe d’infériorité face à l’imposante saga du Seigneur des Anneaux dont la maestria l’a érigée en trilogie culte des années 2000 que l’histoire retiendra. Parce que ses enjeux sont plus limités et parce qu’il n’a jamais eu la noirceur de la saga voisine, The Hobbit étant au départ destiné à un public plus jeune, statut avec lequel Peter Jackson doit composer tout en se confrontant aux nombreux problèmes en résultant. Pour y pallier, le cinéaste reprendra le principal des romans et y adjoindra des ajouts personnels de sorte à densifier le tout, à le complexifier et surtout à l’élever à un rang plus adulte qui du coup, laisse songeur sur le tiraillement dans lequel se trouve cette aventure à la fois trop violente pour les plus jeunes et pas assez sombre pour les adultes. Toutefois, avec le cœur sur la main et une générosité débordante, Peter Jackson vous invite une fois de plus à sa tablée sur laquelle est servi un fastueux dîner au riche menu chargé en victuailles. Ce prolongement de l’aventure passe la seconde et le spectacle s’annonce grandiose et grandiloquent entre tours de force, magie visuelle et séquences merveilleusement inspirées.

tauriel-kicks-ass-in-new-tv-spot-for-the-hobbit-the-desolation-of-smaug-watch-now-149430-a-1385366847-470-75Bijou absolu pour les uns, déception ennuyeuse pour les autres, le premier volet de la néo-saga du Hobbit a suscité des réactions diverses et variées même si globalement, l’accueil resta très positif. Cette suite a en tout cas un avantage certain, celui d’être délestée de tous les efforts nécessaires d’introduction qui pouvaient nuire à l’entame du premier opus et alourdir son tempo. Ce qui se ressent immédiatement. La Désolation de Smaug est clairement plus dynamique et plus vif. Plus d’action, plus d’aventure, plus d’épique et plus de rythme, ce nouveau chapitre est sans temps mort et nous entraîne au cœur même de son téméraire voyage jalonné de péripéties à n’en plus finir, sur une cadence nettement plus soutenue et avare en ralentissements. Pour ceux qui reprochaient au précédent la lenteur de sa mise en marche, qu’ils soient rassurés, La Désolation de Smaug nous immerge dans son expédition dantesque dès la première minute et son odyssée virevoltante sera intense, peut-être un peu trop même. Ironie du sort…

THE HOBBIT: THE DESOLATION OF SMAUGSe risquer à un parallèle entre Un voyage inattendu et sa suite La Désolation de Smaug pour situer au mieux l’impression que laisse ce nouveau volet, ne mènera finalement à pas grand-chose, en ce sens qu’il se dégage de l’analyse comparative, un constat de statu quo. Sur bien des points, ce second volet supplante son prédécesseur, voire l’enterre, témoignant d’un redressement de la barre assez impressionnant avec la volonté d’en « mettre plein la figure » à une assistance scotchée par l’intensité qui se dégage d’une suite franchement bien plus emballante et clairement plus épique que son aînée. Sauf que ce qu’il gagne en dynamisme, La Désolation de Smaug semble le perdre en émotion, sacrifiée sur l’autel du spectacle transcendantal. Point marqué à gauche, point marqué à droite, la balance est tiraillée dans tous les sens mais finit par se stabiliser… ramenant les deux films à égalité !

21057722_20131114111247544.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxIl se dégageait davantage de beauté enchanteresse du premier, un peu plus d’émotion aussi. Le point de l’émerveillement semble lui revenir même si son successeur a quand pour lui quelques beaux moments splendides. Celui de l’épique va en revanche incontestablement à Smaug, plus généreux en tant que grand divertissement spectaculaire. Au nombre de séquences visuellement étourdissantes de génie de mise en scène, match nul également. Le premier avait ses passages grandioses comme les montagnes rocheuses ou le final sur les arbres. Le second réplique par un gros bloc central qui se flanque nettement au-dessus du lot avec toute une partie en forêt avec des araignées géantes puis dans l’antre des elfes, littéralement hallucinante de maîtrise et de créativité magistrale, carburant à l’énergie bien dosée et assourdissante de maestria dans des batailles orchestrées avec talent. Côté longueur, parité encore. Si le premier était poussif au départ avant de finalement embarquer dans son aventureux excitant, Hobbit-2-Desolation-Smaug-02ce second souffre du même problème mais inversé. La demi-heure la plus difficile n’est juste plus au début mais à la fin cette fois, avec un dernier acte à la fois attendu avec impatience et finalement insatisfaisant tant il paraît interminable. Si sur l’ensemble, le tempo est juste, sans temps morts et haletant, ce face à face avec le fameux Smaug déçoit tant pour sa mise en scène trop chargée, que par la gestion de son rythme et de la place qui lui est accordée dans le scénario ou encore certains choix artistiques hasardeux (la voix trafiquée de Benedict Cumberbatch passe mal, le dragon dialogue trop, affaiblissant de fait la terreur de sa seule présence). Une partie trop longue, ne sachant jamais en finir pendant qu’il est encore temps. Et quand on parle de match nul, nouvel exemple criant avec un autre défaut déjà pointé du doigt dans le précédent chapitre au détour de quelques passages qu’il aurait été judicieux de raboter pour gagner en efficacité et concision avant qu’ils n’appesantissent l’ensemble (tout le passage dans le village des Gobelins, la confrontation Bilbo/Golum). Jackson reproduit la même erreur ici mais attend le final pour la commettre. D’autant plus dommage que le spectacle était jusque-là total, et le film de nous laisser sur une sensation de fastidieux faussée qui ne reflète pas du tout l’entièreté du (très) long-métrage qu’il serait coupable de réduire à cet acte manqué. 

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Bilan. The Hobbit souffre certes d’un problème d’enjeux dramatiques qui fait souffrir fondamentalement son entreprise dès sa genèse. Par son existence post-Seigneur des Anneaux, on connait d’avance le destin de la plupart personnages alors que les autres peinent à se révéler suffisamment attachants pour générer l’empathie (les Nains). Comment alors trembler pour eux dans une aventure finalement prévisible dans sa conception ? Malgré ça, The Hobbit : La désolation de Smaug est un spectacle solennel à couper le souffle. Une immense aventure fabuleuse qui parvient à bien s’extraire de son statut généralement problématique de « film intermédiaire » coincé au centre d’une saga, prenant la suite d’un récit déjà lancé tout en devant préparer l’avenir. Jackson avait déjà réussi ce pari avec Les Deux Tours dans la saga du Seigneur des Anneaux, probablement le meilleur chapitre de cette trilogie initiale. Cette suite a toujours la petite gêne d’une longueur excessive (finalement, on s’interroge sur la vision de Guillermo Del Toro qui prévoyait 2 épisodes au lieu de 3 lorsqu’il était à la tête du projet). Mais en dépit de ce fléchissement final, on a vraiment la sensation de retrouver grandeur et ambition dans une attraction sublime, salvatrice et dépaysante. Il n’en fallait guère plus pour que cette suite enthousiasmante soit un presque-must pharaonique. On ne saurait dire quel volet est pour l’heure le meilleur, probablement les deux chacun à leur manière et pour leurs raisons. En tout cas, cette suite est formidable et régale dans son ensemble. A la réflexion, elle est peut-être un cran au-dessus, tout compte fait…

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Blu-ray test : Qui a pu croire un instant que la technique absolument délicieuse du film ne se retrouverait pas sur le Blu-ray ? Évidement, en DVD, The Hobbit confirme que le cinéma reste le cinéma, un espace de projection unique. En revanche, le cas du Blu-ray est tout autre. Image splendide, son pur, La Désolation de Smaug est du caviar couché sur galette. Reste la question du disque 2D face au 3D. En 3D, un effet d’assombrissement de l’image typique de la plupart des films tournés en relief gêne un peu. Toutefois, on peut profiter de plusieurs séquences au rendu délicieux d’immersion. Reste que le disque 2D semble supérieur. L’absence de 3D sera compensé par un son en DTS 7.1 qui, sur un home cinéma, transformera votre salon en salle de cinéma à se damner. Côté bonus, Peter Jackson et Warner nous ont toujours habitué à un florilège de bonus explicatifs sur les saga du Seigneur des Anneaux ou du Hobbit. La Désolation de Smaug ne déroge pas à la règle avec un petit festival explorant les coulisses du tournage sous pas mal de coutures, es techniciens phare au plus petit personnel. Visite des studios, journal du tournage, module sur la conception de scènes clés, balade dans les coulisses de la technique… De quoi tout savoir… ou presque. Presque car on sent bien (surtout connaissant Peter Jackson) que la Warner doit en avoir encore sous le coude, histoire de nous préparer un beau digipack le jour de la sortie de la version longue… Et oui, la loi du business ! En tout cas, chapeau bas une fois de plus pour cette belle édition.

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

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