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L’AMANT DOUBLE de François Ozon : la critique du film

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l'amant_double_afficheMondomètre
note 3.5 -5
Carte d’identité :
Nom : L’amant double
Père : François Ozon
Date de naissance : 2016
Majorité : 26 mai 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h47 / Poids : NC
Genre : Thriller psychologique

Livret de famille : Marine Vacth, Jérémie Renier, Jacqueline Bisset…

Signes particuliers : François Ozon flirte avec Hitchcock et Polanski… On ne sait jamais et c’est ça qui est bon !

UN CAUCHEMAR PARANOÏAQUE SOUS TENSION

LA CRITIQUE DE L’AMANT DOUBLE

Résumé : Chloé, une jeune femme fragile, tombe amoureuse de son psychothérapeute, Paul. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble, mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité. l'amant double filmDepuis le début de sa carrière, François Ozon se plaît à continuellement changer de registre, à rebondir là où on ne l’attend pas forcément, à surprendre sur la forme au-delà de thématiques récurrentes. Avec L’Amant Double, le cinéaste déroute, plongeant le spectateur dans une cathédrale vertigineuse bâtie comme un dédale imprenable, dans lequel il peut se perdre, tel un enfant lâché dans un Palais des Glaces labyrinthique aux nombreux miroirs teintés. Thriller érotique à la lisière de l’épouvante, réfléchissant des faisceaux de lumières desquels jaillissent mystères, fausses pistes et suspens apnéique, avec des notes tournant autour du fantastique et du film psychologique suffocant, L’Amant Double est un objet fascinant, doublé d’une machine infernale qui ne se prive pas de jouer avec une audience piégée comme une proie dans les mailles d’une toile troublante, inconfortable, captivante, parfois même malsaine, mais toujours sur un fil vacillant, donnant une sensation de vertige. Et au centre de cette expérience particulièrement manipulatrice, Ozon s’impose comme un chef d’orchestre machiavélique convoquant Hitchcock et Polanski, voire même Cronenberg ou Argento.l'amant double film 2D’un bout à l’autre (ou presque), L’Amant Double fascine, se plaît à nous égarer en prenant soin de ne pas s’égarer lui-même. A bout de souffle devant une tension envoûtante et effrayante décuplée à son paroxysme, le spectateur cherche désespérément la sortie, l’explication, en s’efforçant de ne pas sombrer comme l’héroïne fragile dont il contemple la lente chute. Une héroïne bouleversante et malmenée, incarnée par une fabuleuse Marine Vacth, qui fait face à un « double Jérémie Renier » impressionnant et bouffeur d’écran. Car au-delà de son suspens aiguisé comme une lame de rasoir tranchante, L’Amant Double est aussi un grand numéro d’acteurs, mais qui a l’intelligence de ne pas se limiter à ses seules performances de comédiens, heureusement pour lui.l'amant double 3Et puis vient l’heure du final, l’heure de l’explosion d’une bulle sous très haute pression. Pour certains, cet ultime acte libérateur et explicatif provoquera l’effondrement de tout l’édifice sous le poids du grotesque. Pour d’autres, il ne fera au contraire, que renforcer la maestria d’un script diaboliquement malin, le propulsant dans la sphère de ces œuvres qu’il faudrait voir et revoir pour en saisir toute l’intelligente virtuosité. Pour mieux contenter tout le monde, peut-être qu’Ozon aurait mieux fait de faire moins lourd, plus mystérieux, afin d’être moins prévisible et démonstratif dans son cheminement vers la jouissance finale. D’autant que par moments, un peu à la manière d’un Argento de la grande époque, le cinéaste a su glisser quelques indices subtils et clairement indicateurs, bien cachés dans son impressionnante mise en scène au formalisme fastueux. Ces derniers auraient sans doute suffi à aiguiller les plus malins et observateurs, plutôt qu’appuyer sur certaines autres ficelles, qui deviennent alors trop grossières pour surprendre. Une chose est sûre, même s’il représente seulement quelques minutes dans le récit total, la réception de ce twist conditionnera certainement le ressenti général du film. A ses risques et périls.

Bilan, L’Amant Double est un film plutôt brillant, grimpant crescendo dans le suspens haletant, jusqu’à un final discutable qui ébranlera (ou pas) l’implacable entreprise, jusqu’alors magistralement hypnotique. Les déçus affronteront les conquis, et le film divisera à coup sûr.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “L’AMANT DOUBLE de François Ozon : la critique du film

  1. le film FAUX SEMBLANTS était plus prenant; ici on connaît déjà la suite tellement le scénario est téléphoné; pas mal, mais Ozon nous habitue à mieux

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