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LA FÊTE EST FINIE de Marie Garel-Weiss : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : La fête est finie
Mère : Marie Garel-Weiss
Date de naissance : 2018
Majorité : 28 février 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h33 / Poids : NC
Genre
: Drame

Livret de famille : Zita Hanrot, Clémence Boisnard, Michel Muller…

Signes particuliers : Un drame fort et émouvant, porté par deux magnifiques comédiennes.

DEUX ANGES DÉCHUS FACE À UN COMBAT

LA CRITIQUE DE LA FÊTE EST FINIE

Résumé : LA FETE EST FINIE, c’est l’histoire d’une renaissance, celle de Céleste et Sihem. Arrivées le même jour dans un centre de désintoxication, elles vont sceller une amitié indestructible. Celle-ci sera autant une force qu’un obstacle lorsque, virées du centre, elles se retrouvent livrées à elles-mêmes, à l’épreuve du monde réel et de ses tentations. Le vrai combat commence alors, celui de l’abstinence et de la liberté, celui vers la vie. 

Pour son premier long-métrage, la réalisatrice Marie Garel-Weiss raconte le combat de deux jeunes femmes contre la drogue, de l’enfer de la rue à celle d’un centre de désintoxication, en passant par l’après, lorsque le vrai combat contre soi-même commence dans un monde où la dureté du quotidien est une épreuve propice à la tentation de la rechute. Sans honte ni tabou, la cinéaste avoue volontiers qu’il y a beaucoup de personnel dans ce premier effort derrière la caméra. C’est d’ailleurs très probablement parce qu’elle a connu ce monde, que La Fête est Finie dégage une telle authenticité dans son portrait, où la noirceur tragique de la lutte est éclairée par la lumière de l’espoir. A l’écran, pour personnifier ce parcours du combattant contre l’addiction, un duo de comédiennes épatantes qui fonctionne comme les deux faces d’une même pièce de monnaie. Côté pile, la césarisée Zita Hanrot (Meilleur Espoir Féminin en 2016 pour Fatima) et côté face, l’aspirante Clémence Boisnard, jeune actrice dont c’est le premier vrai rôle au cinéma. Ensemble et avec une complicité qui transpire à l’image, elles vont incarner ces deux anges déchus qui vont nouer une amitié indestructible, solidifiée par les épreuves en cure de désintox. Une relation fusionnelle qui n’est pas sans rappeler lointainement La Vie Rêvée des Anges d’Eric Zonca.

Sous ses airs de chronique sombre sur la déchéance face à la drogue, La Fête est Finie fleurait bon l’énième drame social à l’austérité déprimante typique du cinéma français. Et si effectivement ce premier effort de Marie Garel-Weiss n’appelle pas à la franche rigolade et pourra paraître douloureux, voire par moments désespéré, la cinéaste évite intelligemment le piège de l’ambiance glauque et anxiogène où tout est noir parce que la joie c’est chiant. Car au fond, ce que La Fête est Finie veut raconter, ce n’est pas la chute mais l’espoir de se relever. Certes, cela passera par le contact avec le sol, par la galère et la souffrance, mais une jambe après l’autre, l’espoir est permis. Peut-être pas pour tous, mais pour certains, il sera la récompense pour avoir lutté et affronté un calvaire malheureusement à jamais omniprésent tel un fantôme éternel.

Porté par un tandem de comédiennes exceptionnelles (Zita Hanrot confirme, Clémence Boisnard pulvérise l’écran avec sa fraîcheur et sa spontanéité) dont la dynamique nous entraîne par la main sans nous laisser la moindre chance de décliner l’invitation, La Fête est Finie est une bouleversante odyssée tenue par un souci permanent de justesse, et le refus d’éviter les passages difficiles sans pour autant basculer dans la gratuité impudique. Ainsi et sans timidité aucune, le long-métrage de Marie Garel-Weiss ne nous épargnera rien, dans les hauts comme dans les bas. Regardant son sujet en face, sans détour ni fausse pudeur, il y aura des moments poignants, des moments durs, des moments de joie aussi, avec des rires francs qui répondront aux larmes déchirantes, avec des élans de vie qui s’opposeront à l’envie d’en finir. Comme dans tout processus de reconstruction, La Fête est Finie sera une montage russe émotionnelle, passant de l’horreur crue à la légèreté rêveuse au gré des échecs et des réussites de ses deux protagonistes filmés avec une compassion magnifique. Si par moments Marie Garel-Weiss semble attirée par une certaine généralisation didactique de son portrait en résonance avec son propre parcours personnel, le film n’en souffrira jamais outre-mesure, car il ne s’agira là que d’un choix affirmé et respectable, celui d’avoir voulu raconter une vigoureuse bataille du côté de l’espoir plutôt que du côté du défaitisme. Et ce refus du fatalisme embellit d’autant plus cette œuvre poignante, réfléchissant de manière plus générale sur la question de la dépendance, quelle qu’elle soit.

BANDE ANNONCE :


Par Nicolas Rieux

2 thoughts on “LA FÊTE EST FINIE de Marie Garel-Weiss : la critique du film

  1. Un film que je ne saurais manquer. Je me pseudomme « Mur de Feu ». Je suis dépendant. Je crois qu’il est possible de se rétablir de la dépendance, d’arrêter de consommer tout produit modifiant le comportement (alcool, drogues, médicaments…) et d’être heureux en vivant clean. Je partage mon expérience de rétablissement sur mon blog : http://www.murdefeu.fr/

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