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ENTRETIEN AVEC ELIZABETH OLSEN : Nous avons pu nous entretenir avec la comédienne à l’occasion de son passage au festival de Deauville

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elizabeth OlsenLa belle et talentueuse Elizabeth Olsen était de passage au 41eme festival du Cinéma Américain de Deauville, pour y recevoir le Prix du Nouvel Hollywood, récompense louant les mérites d’un(e) comédien(ne) issu(e) de la nouvelle génération. Découverte avec Martha Marcy May Marlene en 2011, Elizabeth Olsen (Silent House, Liberal Arts, Godzilla, Avengers 2) est probablement l’une des meilleures jeunes étoiles du cinéma américain. Nous avons eu la chance de pouvoir nous entretenir avec elle. Une interview sans langue de bois, avec une personne adorable.

Ce soir, vous recevez le Prix Nouvel Hollywood. Comment choisissez-vous vos rôles et que pensez-vous de vos choix jusqu’à présent ?

Elizabeth Olsen : La façon dont j’ai choisi mes rôles a évolué ces derniers temps. Après Martha Marcy May Marlene, je choisissais en fonction du personnage et j’essayais de choisir des personnages différents de ceux que j’avais pu interpréter auparavant, parce que je ne voulais pas m’enfermer dans un type de rôle. C’était mon unique but. Puis, je me suis mise à faire plus attention à la relation entre le réalisateur et le producteur, à la société de production. J’ai d’ailleurs compris que c’était l’une des choses les plus importantes. Avant, ce qui m’excitait le plus, c’était de jouer des personnages différents. Maintenant, je coche des cases pour dégager la meilleure opportunité d’avoir un bon film à l’arrivée. Après Godzilla et Avengers, j’ai fait I Saw The Light, qui sera présenté à Toronto vendredi. Sur ce film, il y avait un bon scénario, j’adore le réalisateur (Marc Abraham – ndlr), il est totalement soutenu par son producteur, le casting est excellent. Il remplissait toutes mes cases à cocher. On m’a approché pour pas mal de choses ces derniers temps, et il y a beaucoup de choses que j’aimerai faire, mais c’est de côté le temps que cette période de festivals soit passée. Tout est assez calme pendant la période des festivals. Mais j’espère que certains projets vont se faire.

Ce prix « Le Nouvel Hollywood » que vous devez recevoir ce soir, si vous deviez le remettre à un jeune acteur ou une jeune actrice aujourd’hui, à qui le donneriez-vous ?

Elizabeth Olsen : Il y a beaucoup d’actrices que j’admire… Mia Wasikowska, par exemple. C’est drôle car certains travaillent depuis plus longtemps que moi ! Je n’ai jamais travaillé avec mais il y a des actrices que je respecte beaucoup. Imogen Poots, Juno Temple… Jennifer Lawrence, même si ce n’est plus « une étoile montante » mais c’est une put*** de grande comédienne ! Elizabeth Debicki, Alicia Vikander…

Très bonne liste !

Elizabeth Olsen : Ce sont de super actrices !

ELIZABETH OLSEN 1(Elizabeth Olsen recevant son prix « Nouvel Hollywood » des mains de Vincent Lindon)

La plupart des grandes comédiennes d’aujourd’hui, ont « ce film » à propos duquel on peut dire « qu’une star est née« . Pour vous, ça a été Martha Marcy May Marlene en 2011. Quel est votre regard sur ce film aujourd’hui, après quelques années ?

Elizabeth Olsen : J’ai une immense gratitude envers ce film car c’était un film où on aurait pu facilement enrôler quelqu’un de beaucoup plus expérimenté que moi, à l’époque. C’était seulement mon deuxième long-métrage, ils auraient pu prendre quelqu’un de plus connu. Et je suis très reconnaissante envers Sean Durkin (le réalisateur), Josh Mond et Antonio Campos (les producteurs) de m’avoir laissé le faire. J’y suis allé un peu naïvement, je prenais encore des cours à cette époque, je ne connaissais pas bien le monde du cinéma et des festivals, et ça a été un vrai tourbillon. Ce fut vraiment une expérience très enrichissante, j’ai beaucoup appris. Depuis, j’ai eu d’autres expériences enrichissantes, mais je suis vraiment reconnaissante tout particulièrement vis à vis de celle-ci parce que, quelque part, elle m’a permis de me définir et de trouver mon propre ton, par rapport aux autres que j’ai eu par la suite… et qui n’ont pas toutes été reçues de la même manière. Mais ça ne me dérange pas, ça arrive. Un ami acteur m’a dit récemment qu’on faisait un bon film tous les cinq ans donc… Ça fait 5 ans ! [rires]martha_marcy_may_marlene-image (Martha Marcy May Marlene)

Parmi les films que vous avez fait depuis, parlons un peu de Thérèse Raquin, que vous avez tourné il y a deux ans [toujours inédit en France – ndlr]. C’était une réelle envie de travailler avec son réalisateur, Charlie Stratton, ou un goût prononcé pour la littérature ?

Elizabeth Olsen : C’était pour l’aspect littéraire, pour l’histoire. C’est un premier film pour Charlie Stratton, qui avait écrit le scénario il y a environ 10 ans. Il est passé ensuite entre plusieurs mains et j’ai finalement eu la chance de pouvoir avoir ce rôle. Il y a une belle distribution, avec Oscar Isaac, Jessica Lange, Tom Felton, Matt Lucas, Mackenzie Crook, Shirley Henderson… Ce n’était peut-être pas le meilleur film de l’année, mais on a tous énormément travaillés, avec des gens formidables, et c’était une belle expérience de jouer avec quelqu’un comme Oscar Isaac, car il est incroyablement doué.

Pouvez-vous nous parler plus en détails de I Saw The Light ? Avez-vous dû chanter ? [I Saw the Lights est un biopic sur le chanteur de country music Hank Williams, interprété par Tom Hiddleston]

Elizabeth Olsen : Oui, j’ai chanté ! Audrey Williams était une piètre chanteuse en fait, mais elle rêvait de faire un duo avec son mari Hank. C’était surtout une business women, surtout à cette époque-là. Les gens ne l’aimaient pas beaucoup. Je n’ai pas trouvé de citations, même de sa propre fille, qui étaient positives à son encontre. J’ai donc essayé de lui apporter de la compassion, de la défendre. C’était cool parce que le Country Hall of Fame venait de faire une exposition sur Hank Williams et j’ai pu me plonger dans les archives de lui, voir des photos de famille, des vieux journaux. Même après leur divorce, Audrey Williams gardait beaucoup de notes, elle soulignait des passages de ses chansons, elle gardait des documents sur leurs classement au Top 50… C’était intéressant aussi d’écouter des enregistrements d’elle, à la radio par exemple. J’ai pu étudier sa manière de parler, sa cadence. J’ai découvert aussi qu’Hank portait sa musique sur son visage pendant ses shows, mais derrière, en coulisses, tout était très noir. C’était un pionnier de la country musique et il est décédé à seulement 29 ans.I saw the light(I Saw the Light)

Vous parliez d’incarner des personnages différents et maintenant, de musique. Vous qui avez un peu tout essayé, l’action, le thriller, le film d’horreur, la comédie romantique, le biopic… Est-ce qu’il y a un genre de film que vous aimeriez tenter maintenant ? Pourquoi pas une comédie musicale, justement ?

Elizabeth Olsen : Ma mère adorerait ça ! [rire] J’aimerai bien, pourquoi pas, ça pourrait être amusant. Et puis danser, j’ai l’impression d’avoir fait ça toute mon enfance. Et mes cours de ballets pourraient me servir. Sinon, j’aime bien aussi les films de genre un peu « abstrait ». J’aimerais tourner avec des réalisateurs tels que Paul Thomas Anderson, Spike Jonze ou Charlie Kaufman. J’ai failli travailler avec Yorgos Lanthimos quand il a fait The Lobster, mais je n’ai pas pu à cause du tournage de Captain America… Non, d’Avengers, L’Ère d’Ultron, pardon. Ça m’a fait de la peine. C’est dommage, car je pense qu’il y avait là quelque-chose de fort. Mais bon… Parfois, les choses ne se passent pas toujours comme on voudrait…

Aujourd’hui, il y a quelques films en attente de sortie, mais avez-vous des projets pour la suite ?

Elizabeth Olsen : Non, j’aimerai bien, mais non. Je refuse pas mal de choses en ce moment, parce que je veux faire des choix intelligents. Après avoir tourné dans des films Marvel, tout ce qui a un rapport avec le cinéma d’action ne m’intéresse plus, parce que j’y ai passé beaucoup de temps et là, en plus, je sais que je vais devoir y retourner encore à l’automne prochain… [soupir] Bref. Donc maintenant, je me tiens à l’écart de ce genre de choses, et je cherche un projet avec un vrai bon personnage, quelque chose de plus intime porté par des gens créatifs. Il y a des choses en suspens, et je garde les doigts croisés pour qu’elles se fassent. J’en saurai plus dans les mois à venir, mais c’est clair que je vais faire plus attention à ce que je ferai l’année prochaine.

Est-ce que vous seriez tentée par la réalisation ou la production ?

Elizabeth Olsen : La réalisation, non. Je n’y connais rien, ce serait une horrible ! Par contre, j’aimerais beaucoup produire, notamment commencer par produire des projets sur lesquels je suis rattachée pour pouvoir donner mon opinion, sur le montage ou ce genre de choses. Sur I Saw The Light, Mark Abraham, le réalisateur, nous consultait beaucoup Tom et moi. Il nous demandait notre avis, nous tenait au courant des choses, je n’étais pas très habituée à cela, et c’était bien, j’ai vraiment apprécié. Je disais que ce n’était que mon opinion, pas forcément la bonne, juste la mienne. Je n’avais pas son expérience, en plus. Il répondait qu’il demandait parce qu’il aimait avoir mon opinion, que cela n’avait rien à voir avec l’expérience. C’est agréable de voir quelqu’un qui tient compte de votre avis. C’est une démarche qui m’a plu, et j’aimerai bien continuer dans cette voie.Elizabeth_OlsenInterview réalisé le 09 septembre 2015. Propos recueillis et traduits par Nicolas Rieux.

Un immense merci à Elizabeth Olsen, au festival de Deauville, aux équipes du Public System Cinéma, ainsi qu’aux autres intervenants de cette table ronde.

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