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HIGH RISE de Ben Wheatley : la critique du film

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note 2.5 -5
Carte d’identité :
Nom : High Rise
Père : Ben Wheatley
Date de naissance : 2015
Majorité : 06 avril 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h59 / Poids : NC
Genre : SF, Drame

Livret de famille : Tom Hiddleston, Jeremy Irons, Sienna Miller, Luke Evans, Elizabeth Moss, James Purefoy…

Signes particuliers : Un drame SF d’anticipation aussi complexe que le cinéma de Ben Wheatley en général.

LA TOUR INFERNALE

LA CRITIQUE

Résumé : 1975. Le Dr Robert Laing, en quête d’anonymat, emménage près de Londres dans un nouvel appartement d’une tour à peine achevée; mais il va vite découvrir que ses voisins, obsédés par une étrange rivalité, n’ont pas l’intention de le laisser en paix… Bientôt, il se prend à leur jeu. Et alors qu’il se démène pour faire respecter sa position sociale; ses bonnes manières et sa santé mentale commencent à se détériorer en même temps que l’immeuble : les éclairages et l’ascenseur ne fonctionnent plus mais la fête continue! L’alcool est devenu la première monnaie d’échange et le sexe la panacée. Ce n’est que bien plus tard que le Dr Laing, assis sur son balcon en train de faire rôtir le chien de l’architecte du 40ème étage, se sent enfin chez lui.highrise-buildingsL’INTRO :

S’il y a bien un réalisateur à la fois fascinant et atypique à suivre en Angleterre, c’est bien Ben Wheatley. Révélé par le choc Kill List en 2011, le metteur en scène n’a pas dérogé à sa personnalité et à son style radical dans la suite de sa carrière. Tant d’autres auraient profité de leur soudaine notoriété pour glisser vers un cinéma plus accessible et populaire, pas lui. Ben Wheatley est resté Ben Wheatley, ce trublion derrière une œuvre pas facile, mais néanmoins passionnante et exigeante, enrichie depuis par A Field in England (son exercice le plus expériemntal) et Touristes (peut-être son plus mainstream). Avec High Rise, son quatrième long-métrage, Wheatley s’entoure d’une distribution prestigieuse réunissant Tom Hiddlestone, Luke Evans, Sienna Miller, Jeremy Irons ou James Purefoy, pour porter à l’écran un roman du célèbre auteur J.G. Ballard paru en 1975. Une satire sociale acerbe sur la vie en société, dont le scénario a été adapté par Amy Jump, la femme du cinéaste.

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L’AVIS :

Comme à son habitude, ce n’est pas un film traditionnel que propose Ben Wheatley avec High Rise, mais une authentique expérience, à la fois narrative, immersive, formelle et existentielle. Pas loin de l’ofni indéfinissable voire insaisissable, que l’on approche, dans lequel on s’abandonne, avec le risque de s’y perdre aussi, High Rise est un nouvel effort iconoclaste, follement envoûtant et électrique, signé d’un Wheatley toujours terriblement marginal et extrême dans sa manière de penser ses œuvres sans forcément faire du confort, une religieuse priorité. Plus fidèle au matériau de J.G. Ballard pour ce qu’il souhaitait énoncer et non pour la manière de l’énoncer, Ben Wheatley s’applique à faire ressortir les thématiques ruisselant au fond de son sujet, quitte à en garder la structure très littéraire au lieu de la retravailler dans une proposition de cinéma classique. De façon très audacieuse avec un film souvent paré de mystère et ne rendant jamais les choses faciles pour son auditoire, Ben Wheatley de discourir sur la lutte des classes, sur les fractures sociales, sur l’organisation sociétale, sa hiérarchisation de l’espace, la pression et les injustices menant aux dangers de l’anarchie.

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Sur le fond, High Rise est une réussite totale. Avec tout son sens de l’audace et son non-conformisme intransigeant, Ben Wheatley signe un portrait terriblement noir de l’être humain et ses capacités à vivre en société. Snowpiercer en avait fait de même il y a pas si longtemps (d’ailleurs, on ne pourra manquer les rapprochements qui lient la bande-dessinée et le roman de Ballard) mais High Rise va encore plus loin dans son propos brûlant, s’enroulant dans un canevas encore plus fin et pertinent pour mieux mettre en exergue comment un modèle social établi peut vite sombrer face à la nature humaine dont les sombres penchants ne sont jamais bien loin et ne demande qu’à ressortir dès qu’ils sont un brin provoqués.

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En revanche, c’est davantage sur la forme que l’on pourra éprouver quelques difficultés à s’immerger dans l’univers de ce High Rise. Parce que Ben Wheatley use d’une rhétorique peu conciliante, en plus d’un style rigide, réclamant au spectateur de faire tous les efforts d’approche sans jamais n’en faire aucun pour aller vers lui et assouplir sa forme et ses intentions narratives extrêmes. Difficile, peut-être même un peu trop, High Rise est une adaptation à la dialectique très lourde et chargée, tant dans l’écriture, que dans la mise en scène, la musique ou la direction d’acteurs. On en viendrait vite à se retrouver écartelé entre des sentiments violemment opposés, magistral ou vacuité, fascination ou sensation d’esbroufe prétentieuse, inconfort perturbant ou plaisir jubilatoire d’une expérience rendue absolue, soumission face à tant de richesse ou confusion devant une tentative parfois foutraque, sincérité totale dans sa façon de mettre à mal ou calcul d’une approche volontairement hermétique de la part d’un auteur se regardant parfois un peu filmer… Une chose est sûre, difficile de rester insensible, difficile d’aimer High Rise, difficile de le détester aussi. Comme toutes les irréductibles « expériences de cinéma », High Rise gagne finalement ses galons de réussite parce qu’il provoque des réactions radicales. En cela, Ben Wheatley a déjà gagné son pari.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

2 thoughts on “HIGH RISE de Ben Wheatley : la critique du film

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