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EVIL DEAD (critique – horreur)

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note 7
Carte d’identité :
Nom : Evil Dead
Père : Fede Alvarez
Livret de famille : Jane Levy (Mia), Jessica Lucas (Olivia), Shiloh Fernandez (David), Elizabeth Blackmore (Nathalie), Lou Taylor Pucci (Eric)…
Date de naissance : 2013
Nationalité : Etats-Unis
Taille/Poids : 1h30 – 17 millions $

Signes particuliers (+) : Avec une approche différente mais respectueuse de son modèle, Fede Alvarez livre un furieux moment d’horreur couché sur pellicule à cheval entre les tons des Evil Dead 1 et 2. Âmes sensibles s’abstenir, c’est ultra-gore, trash à souhait, craspec, flippant et sans limites ! Un très bon remake… douloureux.

Signes particuliers (-) : Assez usant à la longue pour les nerfs et les yeux, faute d’aucun répit dans cette furie non-stop sans ménagement.

 

LE FILM QUI POURRAIT ENTERRER LE MYTHE BRAINDEAD

Résumé : Pour aider sa soeur à se sevrer de la drogue, David et leurs amis d’enfance les accompagnent dans une cabane isolée au fond des bois, en coupure totale avec le monde. Mais sur place, ils font une macabre découverte dans le sous-sol, accompagnée d’un étrange livre parlant de démonologie…

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On l’a vu venir de trèèèès loin ce remake d’Evil Dead et en grinçant des dents d’avance. Même s’il n’est jamais bon d’adresser un procès d’intention à un film, il faut reconnaître quand même que se lancer dans un remake du génial classique de l’horreur fait avec deux bouts de ficelle par un Sam Raimi qui en 1981, a mis toute une communauté de fans de cinéma de genre à ses pieds, était au mieux très courageux ou alors, de l’inconscience. Mais heureusement, le projet n’est pas entre de mauvaises mains. Sam Rami est dans les parages. Le cinéaste, reconverti ici en producteur aux côtés de son acteur de l’époque Bruce Campbell, est même à l’origine de l’idée. Quoi de plus rassurant. Il avait envisagé dans un premier temps, de réaliser un quatrième volet à sa saga démoniaque avant de se raviser et de céder sa place à un jeune réalisateur uruguayen, Fede Alvarez, qui s’était fait remarquer par un court-métrage en 2009, Panic Attack. Alvarez aura pour mission non plus de faire un nouvel opus mais une sorte de reboot dans lequel on peut néanmoins entrevoir quelques liens avec l’original de Raimi. Un Sam raimi qui justifie le projet parla nécessité de donner aux fans de la mythologie Evil Dead, un nouveau volet plus stylisé que ces travaux de jeunesse bricolé à l’arrache et sans moyens. Un volet plus sérieux, plus perfectionné, plastiquement plus léché et moderne. Alors si Raimi lui-même le dit…

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Visiblement fiers du travail accompli et confiants dans le potentiel de leur petite bombe horrifique cradingue, Alvarez, Raimi et Campbell ne tarissent pas d’éloges pour vendre le fruit d’une concertation qui s’est fait sans douleur, si ce n’est avec la censure qui imposera quelques coupes pour ramener le film à une interdiction aux moins de 16 ans, contre le moins de 18 de départ. Des conseils prodigués, certains pris en compte, d’autres non et une totale liberté artistique pour Alvarez qui travaille quand même sous la bienveillance de l’un des patrons de l’horreur. On a connu pire comme mentor. « Le film le plus terrifiant jamais vu » selon l’affiche, « le final le plus gore de tous les temps » selon le réalisateur (qui détrônerait du coup le légendaire Braindead de Peter Jackson), Evil Dead est bien vendu quand même. Film autonome dans la saga, il garderait selon les premiers échos une part de la folie de son modèle tout en adoptant un ton bien à lui en contrepartie. Traduction, Evil Dead 2013 serait à la fois un film respectueux de ses origines et réussissant le tour de force, dans le même temps, de s’en éloigner pour devenir une entité propre.

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25.000. C’est le chiffre clé de ce nouveau Evil Dead. 25.000 comme le nombre de litres de faux sang utilisé durant le tournage. Ca situe vaguement le délire. Et au passage, ça donne aussi le ton d’un film tourné à l’ancienne conduit par un Alvarez qui fait les choses à la méthode old school et non en cédant au numériquement moderne souvent raté car trop fake. Direction, une forêt en Nouvelle-Zélande, un petit cabanon perdu au milieu des bois semblable à celui déniché par Raimi en 1981, et c’est parti donc pour un « remake » nous renvoyant à nos premiers amours en matière d’horreur. Alvarez emmène avec lui cinq comédiens peu connus (c’est plus facile pour leur faire faire tout et n’importe quoi et franchement, ils vont tellement morfler durant les furieuses 1h30 du film, qu’il valait mieux éviter les stars capricieuses) dont la mignonne Jane Levy que l’on hâte de retrouver à l’avenir, Jessica Lucas (vue dans Cloverfield et des séries), Lou Taylor Pucci (celui qui a la filmo la plus étoffée du lot, vu dans Infectés, Les Cavaliers de l’Apocalypse, The Informers, Southland Tales ou Beginners…), Shiloh Fernandez (Le Chaperon Rouge d’Hardwicke) et Elizabeth Blackmore (la série Legend of the Seeker).

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Alors, verdict, Evil Dead 2013 vaut-il le déplacement ou pas ? La réponse est oui et plutôt deux fois qu’une ! Premier constat en début de film, le duo de scénaristes (dont Alvarez) utilisent une idée plutôt maligne pour embarquer leurs personnages dans les bois, isolés de tout comme ça, justification souvent assez basique dans quantité de films de genre se reposant sur l’éternel weekend fêtard. Ici, le groupe accompagne l’une d’eux durant quelques jours à l’écart de tout pour l’aider à se sevrer de sa toxicomanie. Rien de mieux qu’un endroit loin de tout en cas de passages difficiles. Sauf que voilà, le fameux Necronomicon va refaire surface et avec lui, un démon particulièrement tenace et dangereux qui va faire vivre à nos cinq jeunes gens, ni plus ni moins que l’enfer.

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Fede Alvarez a bien compris la tâche qui l’attendait avec ce remake d’Evil Dead et le cinéaste va se montrer autant respectueux de son modèle, que de son mentor et surtout, en priorité, des fans et de leurs attentes. Pour cela, il va très rapidement injecter à son film le brin de folie qui animait les précédents Evil Dead. Sa version, plus perfectionnée techniquement et utilisant un langage cinématographique plus moderne, ne va par contre jamais, au grand jamais, esquiver l’horreur craspec et barrée qui faisait la force de la trilogie de Sam Raimi. Et comme promis, ce nouvel opus va être dégueulasse à un point inimaginable. Sévices ignobles, tourments hallucinés, possession ravageuse, hargne carnassière, sang par litrons, tout y passe dans un film qui ne s’embarrasse pas de détails et qui fonce droit dans le tas sans vergogne ni pudeur. Alvarez nous sert exactement ce que l’on était venu chercher (y compris la fameuse scène du viol par un arbre, intégrée sous l’insistance du producteur Robert Tapert) avec un mélange d’horreur dégueulasse, de dérives gorissimes à la limite du cartoonesque (même si de ce côté là, le film calme un peu les envolées Raimienne) et de terreur pure dans des sommets de flippe sur écran. De fait, ce Evil Dead est, dans le ton, un peu à mi-chemin entre les styles des volets un et deux de la saga originelle.

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Passé son introduction et le plantage du décor, Evil Dead monte en puissance, passe la seconde, puis la troisième avant d’entrer dans son plein régime. A partir de ce point de non-retour, Evil Dead nous offre plus de 45 minutes de furie totale, un déchainement démoniaque sans répit, complètement exténuant mais terriblement généreux et appliqué pour ne pas tomber dans le risible. Alvarez réussit parfaitement son travail d’adaptation et nous pond l’un des meilleurs remakes de ces temps-ci avec le Maniac de Franck Khalfoun. S’il devient usant à la longue par sa folie débridée et surtout par son accumulation d’horreur non-stop ne ménageant aucun répit (peut-être l’un de ses rares défauts d’ailleurs avec une BO passepartout entendue mille fois et un peu trop présente dans sa première demi-heure, celui de ne jamais relâché son rythme pour proposer au spectateur de souffler quelques minutes entre deux banderilles en pleine tronche), Evil Dead reste quand même un must horrifique de cette année 2013, un reboot de qualité, réussissant le pari de trouver son propre ton tout en assumant sa filiation avec son modèle. L’exact opposé du raté Texas Chainsaw 3D dont on vient de vous parler. Le film se permet quelques clins d’œil (le viol par l’arbre, le démon filmé en vue subjective caméra fonçant sur les personnages, certains détails masqués et des effets sonnant le bricolage eighties…) mais trouve sa voie et son tempo. Alimenté par une énergie débordante d’intentions et de rage, cette mouture 2013 est une détonation bruyante et marquante, visuellement souvent à la limite du répugnant détourneur d’yeux, complètement barré (le final est un grandiose de gore sans limites) et parfois angoissante. Alvarez met l’humour au placard pour privilégier l’horreur pure et même si son film ne viendra pas faire de l’ombre aux classiques originels, remplaçant le terrifiant par le sensationnalisme des effets gores (les deux premiers du moins, pas la comédie qu’était le 3) il s’impose comme une autre approche de cette furie démoniaque fourmillant de détails (les initiales des noms des personnages qui forment le mot : démon). Viscéral, ce carnage virant à la boucherie pure et simple sans complexe est peut-être un peu moins fraîche, délirante et flippante (et manque un peu de cul voyeuriste comme on aime mais bon…) que ses illustres aînés, mais elle saura quand même vous faire passer un bien sale quart d’heure mémorable. Au passage, attention : séquence post-générique à prévoir. Restez bien jusqu’au bout…

Bande-annonce :

3 thoughts on “EVIL DEAD (critique – horreur)

  1. Un excellent remake, marquant. Le film de Sam raimi était un chef d’oeuvre, mais celui ci a su l’égaler par la précision de la création

  2. Pour vous servir mademoiselle ! La mention « âmes sensibles s’abstenir »aurait du être en entête. Mais tu as vu bien pire toi !

  3. ahhhhhhhhhhhh mais préviens quand tu postes des photos qui font peur! j’ai failli faire un arrêt cardiaque en voyant la tronche pourrie de la fille!!
    (bon je kiffe quand même ton site, hein, que les choses soient claires :))

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