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DEEPWATER de Peter Berg : la critique du film

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note 3.5 -5
Carte d’identité :
Nom : Deepwater
Père : Peter Berg
Date de naissance : 2016
Majorité : 12 octobre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h47 / Poids : 156 M$
Genre : Catastrophe, Drame

Livret de famille : Mark Wahlberg, Dylan O’Brien, Kate Hudson, Kurt Russell, John Malkovich, Gina Rodriguez…

Signes particuliers : Peter Berg revient sur le drame de l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, dans un film catastrophe à la fois spectaculaire et engagé.

UN FILM CATASTROPHE DÉNONÇANT LES LOIS DU CAPITALISME

LA CRITIQUE DE DEEPWATER

Résumé : D’après l’incroyable histoire vraie de la plus grande catastrophe pétrolière de l’histoire. La plateforme Deepwater Horizon tourne non-stop pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams, électricien sur la plateforme et père de famille, connaît les risques de son métier mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell. En revanche, tous se méfient de la société locataire de la plateforme dirigée par Donald Vidrine, qui ne pense qu’à son bénéfice. Lorsque cette société décide contre l’avis des techniciens de la déplacer trop rapidement, il sont loin de se douter que les 5 millions de barils sous leurs pieds sont prêts à exploser… Le seul courage de Mike et ses collègues suffira-t-il à limiter les dégâts et sauver ce qui peut encore l’être ? 

Mike Williams (Mark Wahlberg)En avril 2010, l’une des pires catastrophes pétrolières de tous les temps se produit au large du golfe du Mexique. La plateforme Deepwater Horizon, roulant pour le compte de la multinationale BP, connaît une succession d’accidents majeurs qui conduiront à son explosion et l’embrasement total du site offshore. Des millions de litres de pétrole se déverseront dans l’océan, provoquant un désastre écologique sans précédent, et plusieurs hommes perdront la vie dans le sinistre. Pourquoi ? Parce qu’encore une fois, le dirigisme capitaliste aura pris le pas sur le bon sens. Parce qu’encore une fois, l’appât du gain se sera substitué à la sécurité et au rationnel. Parce qu’encore une fois, l’avidité aura primé sur l’humain. Parce qu’encore une fois, le besoin de « faire du fric » aura parlé plus fort que les voix qui se sont élevées pour prévenir du danger. Porté par un Mark Wahlberg qui retrouve Berg trois ans après l’excellent Des Larmes et du Sang, et avec Kurt Russell, John Malkovich, Dylan O’Brien ou Kate Hudson, Deepwater revient sur cette terrifiante catastrophe qui aura tenu en haleine le monde entier pendant de longues semaines.

Andrea Fleytas (Gina Rodriguez), Jimmy Harrell (Kurt Russell)Peter Berg a toujours aimé les histoires vraies faite d’héroïsme authentique, autant qu’il a toujours affectionné les récits mettant en avant le courage et l’esprit de fraternité d’une poignée d’hommes solidaires dans l’adversité. Ces ingrédients et thématiques qui jalonnent son cinéma depuis un bon moment déjà (Friday Night Lights, Le Royaume ou Du Sang et des Larmes), Berg les implante cette fois-ci au cœur de Deepwater, solide blockbuster fidèle à son style, lui le cinéaste toujours prompt à laisser la part belle à l’humain au milieu d’un récit spectaculaire. En quelques minutes de Deepwater, on sait immédiatement que l’on est chez Peter Berg. La musique aérienne aux notes mélancoliques, la mise en scène alternant le fonctionnel et la proximité intimiste du caméra à l’épaule, le fond conjugué à la forme… Haletant et cousu de sorte à faire de l’action un vecteur de drame, d’aventure et d’émotion, Deepwater utilise sans retenue ses moyens colossaux (un budget étonnamment élevé de 156 M$) pour propulser le spectateur au plus près de la catastrophe dont il se fait le témoin. Construit sur les modèles archétypaux du cinéma catastrophe à l’ancienne, sans toutefois souffrir des longueurs qui plombaient généralement ses interminables introductions de présentation, Deepwater réussit à nous accrocher de la première à la dernière minute, en grande partie grâce à la maîtrise d’un Peter Berg impressionnant d’habileté dès qu’il s’agit de gérer les différentes parties de son long-métrage à l’efficacité totale et à la tension maximale.

Jimmy Harrell (Kurt Russell,l.) und Jason Anderson (Ethan Suplee,r.)S’il ne se passe « pas grand-chose » en terme d’action durant une première heure où le film s’applique à soigneusement planter la situation menant inéluctablement vers le drame redouté, Deepwater profite de cette partie pour installer son propos dénonçant les éternels mécanismes du mauvais capitalisme entre exploitation du labeur d’autrui et enrichissement malhonnête. Une première moitié aussi captivante qu’angoissante, où l’on assiste à la mise en exergue des erreurs commises, erreurs qui mèneront ensuite au désastre invitant le spectaculaire à bord. Actioner catastrophe, drame humain et film engagé cohabitent ainsi à la perfection dans ce Deepwater qui s’impose comme une petite réussite menée de main de maître par un Peter Berg dont on n’a de cesse de louer l’honnêteté de ses propositions cinématographiques. Un blockbuster à couper le souffle, relatant avec savoir-faire une histoire vraie poignante et terrifiante.

Par Nicolas Rieux

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