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UNE ANNEE DIFFICILE d’Olivier Nakache & Eric Toledano : la critique du film

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Nom : Une année difficile
Pères : Toledano/Nakache
Date de naissance : 18 octobre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h59 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de Famille : Pio MarmaïJonathan CohenNoémie Merlant

Signes particuliers : Du pur Toledano/Nakache. 

Synopsis : Albert et Bruno sont surendettés et en bout de course, c’est dans le chemin associatif qu’ils empruntent ensemble qu’ils croisent des jeunes militants écolos. Plus attirés par la bière et les chips gratuites que par leurs arguments, ils vont peu à peu intégrer le mouvement sans conviction…

 

LE SENS DE LA FORMULE

NOTRE AVIS SUR UNE ANNEE DIFFICILE

Quatre ans après Hors Normes, le duo le plus successfull du cinéma français est de retour. Plus que des noms, le tandem Nakache/Toledano est presque devenu une marque. En tout cas une marque de fabrique. On connaît bien la formule désormais. Un sujet de société fort cousu dans une comédie populaire avec des fils de rire et d’émotion. Après le regard sur le handicap ou le traitement des adolescents autistes, leur nouveau sujet est l’écologie, plus précisément la sauvegarde de la planète que l’homme est en train de tuer à grands coups de consumérisme effréné. On pourrait « assister à la fin de notre monde de notre vivant » clame un personnage dans le sillage des affirmations de nombreux scientifiques. Et quand le dialogue n’est plus possible, quand les paroles ne sont plus entendues, place à l’action qui marque les esprits. Comme l’association militante à laquelle est dévouée corps et âme Valentine dite « Cactus », sur laquelle tombent deux surendettés (Pio Marmaï et Jonathan Cohen) qui coulent à pic dans leurs galères. De cyniques moqueurs-profiteurs, ils vont finir par se laisser prendre à la cause.

Et la magie Toledano/ Nakache opère. Fidèles à eux-mêmes, fidèles à leur style, le duo du Sens de la Fête signe un film aussi joyeux qu’engagé, une comédie dramatico-romantique à la fois rieuse quand elle amuse avec légèreté et sérieuse quand elle martèle son propos avec l’intelligence de ne pas faire dans le prêchi-prêcha lourdingue et moralisateur, dirigeant au contraire vers la compréhension de la gravité d’une situation alarmante.

Porté par des personnages très attachants (l’une des caractéristiques du cinéma de Toledano/Nakache) et un casting fabuleux qui les incarnent avec panache, Une année difficile est la parfaite conjugaison du cinéma populaire et du cinéma politique. Il suffit de voir son introduction -à base d’archives télé d’allocutions présidentielles- pour comprendre. On nous parle « d’année difficile » depuis des décennies. Mais qu’importe la chute, le plus dur c’est l’atterrissage disait un certain film culte.
Une année difficile, c’est s’échapper du quotidien sans pour autant fuir la réalité. Traduction, la promesse de deux heures de rire, d’émotion, d’amour et de poésie est là… sans pour autant que l’évasion soit déconnectée d’un regard sur les travers de nos sociétés épuisantes. Si cette fable moderne sur le capitalisme destructeur (d’hommes et de femmes comme de la planète) est parfois un brin naïve dans sa démonstration, c’est surtout car elle voudrait voir et proposer un peu de positif dans cette ambiance terne qui nous gangrène depuis tant années. Oui, l’année écoulée a été difficile. Oui, l’année à venir s’annonce difficile. Combien de fois a t-on entendu ces tirades de la bouche de nos politiques ? La morosité dure, perdure, mais le film de Nakache et Toledano est un refuge pour s’abriter de la mélancolie galopante le temps de deux heures pleine d’humanité qui font respirer, qui donnent du baume au cœur, qui réjouissent, qui espèrent pour l’avenir.

 

Par Nicolas Rieux

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