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SUPREMES de Audrey Estrougo : la critique du film

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Spectateurs

Nom : Suprêmes
Mère : Audrey Estrougo
Date de naissance : 2020
Majorité : 24 novembre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h52/ Poids : NC
Genre : Biopic

Livret de Famille : Théo ChristineSandor FuntekFélix Lefebvre

Signes particuliers : C’est la première fois qu’un biopic sur le groupe voit le jour, il a été approuvé par les membres de NTM.

 

 

DE LA BANLIEUE AU ZENITH

NOTRE AVIS SUR SUPREMES

Synopsis : 1989. Dans les cités déshéritées du 93, une bande de copains trouve un moyen d’expression grâce au mouvement hip-hop tout juste arrivé en France. Après la danse et le graff, JoeyStarr et Kool Shen se mettent à écrire des textes de rap imprégnés par la colère qui couve dans les banlieues. Leurs rythmes enfiévrés et leurs textes révoltés ne tardent pas à galvaniser les foules et … à se heurter aux autorités. Mais peu importe, le Suprême NTM est né et avec lui le rap français fait des débuts fracassants !

Aujourd’hui, JoeyStarr envisage de sortir son propre magazine de recettes et fait du théâtre avec Béatrice Dalle, pendant que Kool Shen continue de faire du rap en solo. On peut dire qu’ils s’en sont passées des choses depuis leur premier concert au Zénith en 1992.

Car, même si les plus jeunes d’aujourd’hui ne connaîtront jamais la fièvre des concerts du groupe, personne ne peut ignorer cet ensemble mythique. Audrey Estrougo nous conte les trois premières années du duo de rappeurs, sur une musique de l’un des DJ qui a le mieux connu le groupe : Cut Killer. Une ode à la cité et à la création ou comment une amitié entre deux jeunes banlieusards a donné naissance à un mythe. Porté par le talent de Sandor Funtek et de Théo Christine, on découvre les raisons qui ont poussées ces deux jeunes hommes à éclater le plafond de verre qui auraient pu les clouer au sol de leur 92 natal pour l’éternité.

D’un côté, JoeyStarr, qui s’appelle encore Didier Morville, et qui essaye – en vain – de plaire à un père tyrannique et brutal. De l’autre, Bruno Lopes, le futur Kool Shen, un jeune portugais destiné à poser des faux-plafonds en famille toute sa vie. Leur amitié, leur dégoût de l’injustice avec laquelle on les traite, leur rage de vivre comme ils l’entendent, le tout saupoudré d’un talent certain… voilà la recette du succès de ce duo. Le mot « duo », n’est d’ailleurs pas le plus approprié. Car le film est avant tout un grand film sur l’amitié et sur la famille qu’on se choisit. Indissociables de leurs ami(e)s d’enfances, JoeyStarr et Kool Shen se battront envers et contre tous pour les conserver auprès d’eux quoiqu’il en coûte. Repérés par Frank Chevalier puis Sébastien Farran, Suprêmes nous montre aussi les étincelles que peuvent produire une collaboration qui dépasse les clivages beaux quartiers vs banlieues.

Tout ça se passe – évidemment – du côté de Saint-Denis (baby), les images sont belles et raisonnent aussi fort que les paroles de ces garçons en pleine croissance. Un long-métrage ancré dans l’histoire de France, puisqu’il replonge le spectateur dans une époque mitterrandienne où les banlieues étaient déjà montrées du doigt. Présenté hors compétition au Festival de Cannes, Suprêmes arrive à point nommé dans une année d’élection présidentielle comme celle que nous sommes en train de vivre. De l’espoir à plein tube pour la génération qui a grandi avec NTM dans le baladeur, mais aussi pour celle qui, grâce à ce biopic, va les redécouvrir.

Par Raphaela Louy

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