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ROCKS de Sarah Gavron : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Rocks
Mère : Sarah Gavron
Date de naissance : 2019
Majorité : 09 septembre 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h33 / Poids : NC
Genre : Drame

 

Livret de famille : Bukky Bakray, Kosar Ali, D’angelou Osei Kissiedu…

Signes particuliers : Rien de neuf sous le soleil du drame social britannique mais un beau film.

 

 

KEN LOACH CONTINUE D’INSPIRER

NOTRE AVIS SUR ROCKS

Synopsis : Rocks, 15 ans, vit à Londres avec sa mère et son petit frère. Quand du jour au lendemain leur mère disparait, une nouvelle vie s’organise avec l’aide de ses meilleures amies. Rocks va devoir tout mettre en œuvre pour échapper aux services sociaux.

On avait découvert la sensibilité artistique de Sarah Gavron en 2007 avec Rendez-vous à Brick Lane, un drame britannique sur le destin d’une jeune bangladaise envoyée à Londres dans le cadre d’un mariage arrangé. La jeune cinéaste britannique marchait sur les traces d’un illustre compatriote aux allures de mentor, Ken Loach. Huit ans plus tard, on l’avait retrouvée bien loin du style de son premier effort avec Les Suffragettes, production historique plus guindée et étouffée dans son classicisme. Avec Rocks, son troisième long-métrage, la metteur en scène revient à ses premiers amours, un cinéma social partagé entre la douleur d’un drame attristé et le positivisme de l’espérance.

Rocks s’inscrit dans la veine de ce cinéma social anglo-saxon s’efforçant d’apporter un peu de lumière au sein d’une chronique dramatique suivant les tourments d’un personnage nageant à contrecourant du bonheur. Cette fois-ci, c’est le quotidien soudainement difficile d’une adolescente de quinze ans que met en scène Sarah Gavron. Quand du jour au lendemain son instable de mère se volatilise, la jeune Rocks se retrouve à s’occuper seule de son petit frère en essayant de cacher sa situation à tous, à commencer par les services sociaux.

Dans le fond, on ne peut pas dire que ce que propose Sarah Gavron est follement original tant le style est vraiment très estampillé « chronique sociale à l’anglaise ». Pas étonnant de voir d’ailleurs la carte « Un Ken Loach au féminin » être dégainée aussi vite que l’éclair. Le cinéaste à la longévité extraordinaire n’en finit pas d’inspirer les nouvelles pousses du cinéma britannique. Mais malgré cet écrasement sous le poids d’une comparaison/inspiration difficile à esquiver (et à assumer), Sarah Gavron s’en sort plutôt bien avec son coup d’œil fonctionnant grâce à sa tendresse, son émotion naturelle peu appuyée et surtout sa magnifique comédienne, Bukky Bakray. Inexpérimentée mais totalement crédible parce que justement non-formatée dans un quelconque moule, la jeune comédienne en herbe insuffle une énergie galvanisante à un film qui se remplit pas à pas de fraîcheur, et avance ainsi dans la bonne direction. Alors que le drame s’étale sans jamais sombrer dans le pathos excessif, Rocks traverse avec maîtrise les thématiques qu’il entendait évoquer, la mixité, l’amitié, l’adolescence, le sens des responsabilités, la difficulté de devoir grandir plus vite que prévu. En bref, un petit film émouvant qui ne manque pas de charme et de vitalité.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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