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MON CRIME de François Ozon : la critique du film

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Nom : Mon Crime
Père : François Ozon
Date de naissance : 2023
Majorité : 08 mars 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h48 / Poids : NC
Genre : Comédie, Policier

Livret de Famille : Nadia TereszkiewiczRebecca Marder, Isabelle Huppert, Dany Boon, Fabrice Luchini, André Dussolier…

Signes particuliers : Un Ozon très ludique après une série de drames. 

Synopsis : Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…

 

LA MALICE DE FRANCOIS OZON

NOTRE AVIS SUR MON CRIME

C’est devenu comme un rendez-vous annuel que l’on a plaisir de retrouver à chaque fois. François Ozon est l’un des cinéastes les plus réguliers du paysage cinématographique hexagonal. A chaque année, son « nouveau Ozon », un peu comme le Beaujolais. Et souvent avec une qualité minimum certifiée. Comme on dit, il y a de grands Ozon, de petits Ozon, des Ozon moyens. Rarement de grosses catastrophes, et c’est peut-être ce qui rend le cinéaste si passionnant. On l’avait quittés l’an passé sur Peter Von Kant, sa formidable libre revisite des Larmes Amères de Petra Van Kant de Fassbinder. Un huis-clos tragique, fou et fantasque. Ozon avait-il envie d’un peu de légèreté après une série de drames (Grâce à Dieu, Été 85, Tout s’est bien passé) ? Avec Mon Crime, il ne garde que l’aspect théâtral de son film précédent. Pour le reste, tout ne sera cette fois qu’amusement ludique dans une joyeuserie policière entre suspens et comique de boulevard.

Paris, années 30. Un grand producteur de théâtre est assassiné dans sa luxueuse villa de Neuilly. Les soupçons se portent immédiatement vers une jeune comédienne sans le sou qui sortait d’un rendez-vous avec lui. L’affaire et sa tournure inattendue vont lui faire une publicité bienvenue.
Adaptation d’une pièce de théâtre de Louis Verneuil et Georges Berr, Mon Crime est un petit délice dans lequel François Ozon s’amuse d’une histoire rocambolesque riche en verve et en bons mots mais qu’il actualise en nichant en son sein, un propos féministe en accord avec l’air du temps. Néanmoins, si réel fond il y a, le cinéaste n’entend faire de son film la seule exploration d’un sujet de société (sur la parole des femmes vs le patriarcat jugeur). A la manière d’un 8 Femmes, Ozon signe avant tout une œuvre au doux charme rétro-pop, dans laquelle on se régale d’une écriture parfaitement ciselée, d’une mise en scène joueuse à l’amusante artificialité théâtrale très maîtrisée, et de comédien(ne)s qui pétillent comme du pop corn -même si le « Isabelle Huppert show » pourra agacer. Avouons qu’Ozon a quand même réuni une distribution d’exception. Les étoiles montantes Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder, les complices d’hier Fabrice Luchini, André Dussolier, Isabelle Huppert, Michel Fau, Félix Lefebvre, mais aussi Dany Boon, Régis Laspales, Daniel Prévost… Du monde monde participant à rendre très vivante cette comédie romantico-policière à la cocasserie follement divertissante qui marie avec virtuosité, l’amusement jouissif et une réflexion intelligente sur la peur du patriarcat face à la révolte des femmes. Drôle, récréatif et malin, Mon Crime est du tout bon sur toute la ligne, la démonstration parfaite que l’on peut faire du cinéma populaire qui défend des choses sans que l’un ne prenne jamais le pas sur l’autre. Ozon, cet équilibriste de génie.

 

 

Par Nicolas Rieux

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