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MARCHE OU CRÈVE de Margaux Bonhomme : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Marche ou Crève
Mère : Margaux Bonhomme
Date de naissance : 2018
Majorité : 05 décembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Diane Rouxel, Jeanne Cohendy, Cédric Kahn…

Signes particuliers : Un film juste qui affronte son sujet sans verser dans le pathos facile.

LE HANDICAP VU (ET VÉCU) PAR LES PROCHES

LA CRITIQUE DE MARCHE OU CRÈVE

Synopsis : Elisa, une adolescente fougueuse et passionnée, veut profiter de l’été de ses 17 ans sur les pentes escarpées du Vercors où elle a grandi. Mais sa mère quitte la maison et la laisse seule avec son père pour s’occuper de sa sœur handicapée. Une responsabilité de plus en plus lourde qui la fait basculer de l’amour à la haine, jusqu’à perdre pied.

Pour son premier long-métrage, la jeune réalisatrice Margaux Bonhomme a préféré se pencher sur un sujet qu’elle maîtrise. Dans le très personnel Marche ou Crève, elle raconte sa propre expérience de vie avec sa sœur handicapée. Elisa est une jeune femme pleine d’avenir. Mais cet avenir va dépendre d’un été où elle va devoir faire des choix cruciaux qui risqueront d’impacter tout le reste de son existence. Alors que maman a quitté le domicile conjugal, la jeune femme se retrouve seule avec son père et sa sœur souffrant de nombreux handicaps dont mentaux. Que faire à l’aube de ses 18 ans ? Quitter le cocon familial et partir vivre sa vie ? Quitter sa campagne du Vercors pour la ville où elle pourrait aller étudier ? Ou alors rester, s’oublier, et assumer les lourdes responsabilités qui lui incombent ? Entre amour et haine, Elisa va devoir lutter pour ne pas perdre pied.

Probablement parce qu’elle ne se considère pas elle-même comme la victime affligée d’une injustice de vie, Margaux Bonhomme a eu la bonne idée d’approcher son récit sans jamais verser dans un pathos lourdingue qui aurait très certainement enterré son film sur place. Marche ou Crève fonctionne au réalisme, avec une énergie débordante, une authenticité bouleversante, et surtout un esprit de résilience qui lui permet d’affronter de face son douloureux sujet. Derrière la gravité de ce qu’il raconte, le film utilise un arc finalement assez universel, celui de la fin de l’adolescence, ce moment où les choix de vie sont importants. A partir de ce postulat ancré dans un schéma classique, Margaux Bonhomme va proposer sa variante en nous offrant une tranche de vie soumise à un contexte très particulier. Marche ou Crève aurait pu être un cousin éloigné de La Famille Bélier mais la néo-cinéaste ne cherche ni la comédie rieuse ni le drame larmoyant ni aucun mélange des deux, seulement la chronique humaine d’une situation particulière qui symbolise une étape de vie fondatrice. Le résultat est émouvant, fort, et porté par d’excellents comédiens dont l’étoile montante Diane Rouxel, l’expérimenté Cédric Khan et la méconnue Jeanne Cohendry, impressionnante de conviction dans son rôle de jeune femme handicapée, et qui n’en fait jamais trop pour éviter de verser dans la caricature grotesque (César assuré ?). Un film juste malgré des défauts de premier film comme une difficulté à faire exister son histoire derrière le poids du sujet.


BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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