M3GAN 2.0 de Gerard Johnstone : la critique du film

Devenue un épiphénomène de pop culture au même titre que sa cousine maléfique Annabelle, la poupée robotisée M3GAN a droit à sa suite trois ans après le succès du premier film (180 millions de recettes dans le monde pour 12 petits millions de budget). Cette fois-ci, elle évolue et sa version 2.0 n’a pas fini de vous surprendre… ou pas puisque sa trajectoire emprunte exactement le même chemin que celui tracé par un grand classique du cinéma.

Deux ans après la destruction du prototype M3GAN, sa technologie de pointe a été détournée pour donner naissance à Amélia, un robot exploité à des fins militaires. Sauf que des sa première mission, Amélia déraille, désobéit aux ordres et devient autonome, empilant les cadavres sur son passage. La petite Cady se retrouve sur sa route. Et si le seul moyen de la protéger était de ramener… M3GAN ?

Pour la faire simple, M3GAN 2.0 c’est Terminator 2. Ni plus, ni moins. A ce niveau de copie, ce n’est plus un clin d’œil amusé, ça s’appelle du plagiat réadaptant l’histoire. Jugez un peu. Avant il était méchant, maintenant il est gentil. Un robot qui a fait des misères à un enfant est de retour mais cette fois pour le protéger d’un autre robot encore plus méchant qui le traque… Hum… Terminator 2 donc. Mais à la limite, pourquoi pas si la revisite du classique de Cameron pouvait permettre à ce M3GAN 2.0 d’être moins fade et insipide que son prédécesseur, pourquoi pas si ça pouvait enfin lui donner une personnalité plutôt que de n’être qu’une minable suite d’un film déjà inutile. L’idée de voir la poupée robotisée devenir une bête de baston destructrice est quand même vachement plus bandante que d’être un doudou vaguement inquiétant qui s’en prend à trois personnes et un chien.

Et c’est exactement la direction prise par Gerard Johnstone. Fini l’épouvante bidon pour ados prépubères, M3GAN2.0 reboote le système et devient… une comédie d’action misant tout sur l’intensité de bastons épiques chorégraphiées comme un film martial hongkongais ! C’est franchement bien plus cool à regarder. Et à vrai dire, on reconnaîtra volontiers à cette suite plutôt efficace et amusément décomplexée, même si un peu plus trash n’aurait pas été de refus. En tout cas, s’il n’était pas si long (beaucoup trop – la deuxième partie se paye vingt bonnes minutes en trop), M3GAN2.0 aurait pu être le parfait divertissement surprise de l’été avec sa légèreté fun, son rythme mené tambour battant et ses références à gogo (dont une savoureuse à K-2000).